La semaine sur les marchés : l’Europe encaisse mieux le choc boursier

Vendredi, en début d’après-midi, la baisse hebdomadaire était de 3,5% pour le Nasdaq et de 2,6% pour le S&P 500. La situation est plus favorable en Europe, où les valeurs technologiques pèsent moins dans les indices. Ce vendredi midi, le Stoxx Europe 50 et le Bel 20 enregistraient même des gains, de respectivement 1,6% et 1,3%. 

Les investisseurs restent inquiets

Alors que le sentiment de marché envers le secteur technologique américain reste négatif, aux Etats-Unis, Républicains et Démocrates ne parviennent pas à signer un plan de relance, et les valorisations restent hautes sur certains titres. La croissance des grandes économies reste par ailleurs poussive. Cette combinaison de facteurs nourrit les inquiétudes des investisseurs, peu enclins à prendre plus de risques. 

Les Bourses terminent la semaine en ordre dispersé. Ce vendredi midi, le S&P 500 affichait un recul hebdomadaire de 2,6% et le Nasdaq technologique, un recul plus sévère encore (-3,5%), sous le poids d’Apple (-6,2%), Facebook (-5,2%), Nvidia (-2,5%) ou Tesla (-11,2%). La baisse du Nasdaq depuis son plus haut se chiffre désormais à 9,4%. La situation est plus favorable en Europe, où la « tech » pèse moins dans les indices. La hausse hebdomadaire est de 1,6% pour le Stoxx Europe 50. L’indice européen des technologies gagne, lui, 1,4%. En Belgique, le Bel 20 a gagné 1,3%.

Secteurs

Gain en Europe de 0,6% pour les secteurs plus défensifs, comme les télécoms, et de 1,2% pour les services aux collectivités. L’automobile (+3,3%) profite du désintérêt relatif pour les valeurs technologiques. Le secteur de la pharmacie (-0,6%) digère bien la suspension par AstraZeneca (+5,5%) de son essai clinique contre le Covid-19. Il est vrai que le groupe reste confiant dans sa capacité à obtenir un vaccin cette année. Perte de 1,8% du secteur pétrolier, qui ne parvient plus à progresser depuis avril dernier. Les craintes sur le rythme de la reprise de la demande et une offre attendue en hausse pèsent sur le baril.

Au sein du Bel 20

– A l’exception d’Aperam (-4,3%), la plupart des valeurs de l’indice belge ont enregistré un bilan positif sur la semaine écoulée.
– La biotech Galapagos a enfin regagné des plumes après sa glissade depuis mi-août, quand les autorités sanitaires américaines ont réclamé une étude complémentaire avant de se prononcer sur le filgotinib pour le traitement de l’arthrite rhumatoïde. Ce vendredi, la biotech a annoncé avoir clôturé avec succès son étude de phase 2 pour le ziritaxestat.
– Globalement, vu la méfiance à l’égard des valeurs technologiques qui ont atteint des valorisations moyennes élevées, ce sont plutôt les valeurs défensives qui ont été plébiscitées. Proximus (+2,4%) et Telenet (+3,8%) ont ainsi regagné du terrain.
– AB InBev (-2,2%) n’a pas bénéficié des rumeurs de presse sur un possible changement à la tête du brasseur. L’actuel directeur général ne parvient pas à relancer le cours de Bourse. L’entreprise demeure handicapée par un très lourd endettement malgré les cessions et la réduction de moitié du dividende.
– Les SIR ont bien performé. La SIR Aedifica (+2,6%) a mis la main, pour 10 millions EUR, sur un centre de soins de santé aux Pays-Bas et annoncé le prolongement de sa collaboration avec Specht Gruppe pour le développement de 10 nouveaux centres de soins en Allemagne. Aedifica résiste très bien à la pandémie. Son taux d’occupation s’est maintenu à 100% au 1er semestre. Son dividende offre encore un rendement net de 3,8%.
– UCB (+1,5%) a profité de l’annonce de bons résultats pour la 2e phase de tests cliniques du rozanolixizumab, un de ses trois blockbusters potentiels. Son indication testée la plus avancée est celle contre la myasthénie grave. Mais dans ce domaine, UCB a ±1 an de retard sur argenx (+2%, conservez) qui devrait commercialiser son produit dès 2021 aux USA.
– Enfin, malgré un nouveau conseil d’achat de la part d’un gestionnaire de fonds et l’annonce (très) tardive d’une tentative d’OPA rejetée par son conseil d’administration, le cours de l’assureur Ageas (+3,2%) n’a pas fait d’étincelles. Ageas est certes une proie intéressante, sous-évaluée selon nous, mais la faisabilité d’une reprise est loin d’être évidente.
Plus d’info dans notre analyse | Ageas rejette une tentative d’OPA

Hors Bel 20

– La biotech Biocartis (+3,2%, conservez) a profité d’un relèvement d’objectif de cours de la part d’un broker. La crise du Covid-19 a impacté le rythme des tests liés aux cancers, mais Biocartis a réussi à vendre 12% de cartouches de tests en plus au 1er semestre (sur un an).
– Hyloris a bondi de 14,7% à l’annonce des autorisations de commercialisation dans 8 pays européens d’un analgésique (le Maxigesic IV), développé en partenariat avec le néo-zélandais AFT Pharmaceuticals. Un lancement commercial est prévu pour début 2021. L’action à laquelle nous vous avions déconseillé de souscrire lors de son introduction en Bourse de juin dernier reste encore sous son prix de souscription (10,75 EUR). Restez à l’écart.
– Joli rebond également pour Euronav (+10,7%) qui profite de son cours, à notre avis sous-évalué, pour continuer à racheter ses propres actions. Le groupe détient désormais 6,51% de ses actions. Les tarifs de transport semblent avoir enfin atteint un plancher tout en couvrant les coûts opérationnels. Nous nous attendons à un prochain rebond de ces tarifs.
– Enfin, le très défensif TINC (+1,1%) a publié son rapport annuel relatif à l’exercice 2019-2020 (clôture au 30/06). La valeur intrinsèque de son portefeuille de participations a progressé à 445,7 millions EUR, soit 12,26 EUR par action, contre 12,15 EUR au 30/06/19. Un dividende de 0,51EUR brut sera distribué en octobre prochain.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.