La semaine sur les marchés : l’accalmie

A l’échelle mondiale, les Bourses reprennent un peu d’altitude, avec un gain moyen de 3,8%. 
Le S&P 500 regrimpe de 4,9%, le Stoxx Europe 50 regagne 4% et le Bel 20 suit la tendance avec un rebond de 5%, effaçant ainsi les pertes subies depuis l’invasion russe le 24/2. Son recul depuis le début de l’année se limite désormais à 5,6%.
La plupart des secteurs d’activités sont dans le vert. 
Celui des ressources de base fait exception, avec un léger recul de 0,2%.

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Les investisseurs trouvent du réconfort dans les promesses de la Chine de soutenir son économie et de défendre la stabilité de ses marchés financiers. Les valeurs technologiques chinoises, très attaquées depuis quelques jours, gagnent 5,6%. 
Tout cela donne un coup de pouce aux valeurs du luxe (+6,4%), pour qui la Chine est un marché central. Le secteur automobile européen, aussi exposé à l’économie chinoise, reprend 8,1%, grâce aussi au recul du prix du pétrole.

En Europe, les actions sont soutenues par les spéculations sur un possible compromis entre la Russie et l’Ukraine. Mais la difficulté de trouver un accord persiste. Les Bourses restent volatiles. La prudence reste de mise.
Selon l’OCDE, si la guerre perdure, elle risque de coûter plus de 1% à la croissance mondiale de 2022 (et même 1,4% pour la zone euro).

Le secteur bancaire européen gagne 7,5%, grâce à la légère baisse du risque et à la remontée des taux aux Etats-Unis.
Ce relèvement de 0,25% du principal taux d’intérêt est conforme aux attentes. Le marché digère aussi plutôt bien la perspective d’environ 7 hausses de taux d’un quart de point en 2022.

Le secteur technologique américain gagne 4,8%. 
Le secteur des semi-conducteurs affiche une hausse de 6,7%.

Le prix du baril de pétrole, qui était retombé sous les 100 USD, reprend de la hauteur en fin de semaine. L’Agence internationale de l’énergie dit craindre un choc mondial sur l’offre si la production russe est perturbée. 
Le secteur des actions pétrolières gagne 1,9%.

Au sein du Bel 20

La plupart des membres du Bel 20 ont progressé cette semaine, mis à part Telenet (-0,2%), trop chère, et Elia (-2,.6%) qui avait bien progressé ces dernières semaines dans le sillage des intentions d’accélération de la transition énergétique. 
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Les actions financières, très pénalisées les dernières semaines par la guerre, ont repris du poil de la bête. 
KBC a rebondi de 11,4%.
Ageas a regagné 7,3%.

Melexis, qui quitte l’indice, a grimpé de 7,1%, dans le sillage de la hausse des secteurs de la tehnologie et de l’automobile.

Aedifica n’a plus souffert des scandales dans le secteur des maisons de repos et a repris 3,1%. La SIR investit dans des établissements en Irlande et en Finlande. Le titre a aussi bénéficié de la hausse de l’objectif de cours d’un analyste.

Solvay a gagné 4,1%. Le groupe a l’intention de se scinder en deux sociétés.
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AB InBev a repris 3,6%. Le brasseur va stopper ses activités en Russie, où il est présent via une joint-venture avec le turc Efes. L’impact sera très limité (la valeur de la joint-venture, plus une participation directe dans Efes, pèsent moins de 0,5% de sa valeur d’entreprise).

Ce sont les valeurs les plus défensives qui ont affiché les performances les plus faibles.

Proximus n’a gagné que 0,2% et n’a donc pas profité de l’annonce de son opération de “sale and lease-back” de son siège central à Bruxelles. L’opération qui fera rentrer 143 millions dans ses caisses. Elle s’inscrit dans son plan de cessions d’actifs, destiné à financer ses lourds investissements (fibre, 5G...), tout en maintenant son dividende à niveau.

En dehors du Bel 20

Exmar a gagné 6,3%. Le groupe a trouvé un locataire pour sa barge FSRU S188 (stockage et regazéification). C’est une conséquence de la volonté des européens de réduire leur dépendance au gaz russe, en recourant e.a aux importations de LNG. La barge sera louée pour 5 ans à Gasunie et sera basée au Pays-Bas pour importer du gaz, dès le 3e trimestre, via le terminal de Eemshaven. Il reste à espérer que la plateforme Tango LNG (liquéfaction) trouve aussi bientôt preneur. La location de ces 2 actifs est la condition sine qua non pour renouer avec la rentabilité et réduire la décote sur la valeur comptable (±7,50 EUR par action).

Euronav a cédé 1,6%, malgré de bonnes nouvelles. L’accord sur le nucléaire iranien, suspendu par Trump en 2018, pourrait être à nouveau d’application. Cet accord est censé limiter l’enrichissement d’uranium du pays en échange de moins de sanctions économiques. Son retour permettrait à l'Iran de revenir sur le marché légal du pétrole. Pour l’instant, l’Iran exporterait du pétrole illégalement par de vieux bateaux. Si les exportations redeviennent légales, elles se feraient via des bateaux plus modernes, comme ceux d’Euronav. Le changement pourrait concerner 6% de la flotte mondiale de gros tankers (VLCC), avoir un impact sur l’équilibre entre offre et demande et profiter aux tarifs de transport facturés.

Care Property Invest a perdu 2%. La SIR acquiert un établissement près de Dublin (Irlande) et un autre près de Valence (Espagne).

Xior Student Housing a grappillé 1,4%. La SIR va transformer un ancien site de Cockerill à Seraing en ±300 logements durables pour étudiants et jeunes professionnels.

VGP, qui entre dans le Bel 20, a rebondi de 4,6%. Le groupe a conclu la vente de 13 bâtiments logistiques supplémentaires à une des joint-ventures qu'elle détient avec l'assureur allemand Allianz. Il a aussi encore acheter des terrains pour agrandir un zoning logistique à Bratislava, en Slovaquie.

Sipef a cédé 0,6%. L’Indonésie a annoncé une forte augmentation de ses taxes sur l’exportation d'huile de palme. L'impact exact pour Sipef n'est pas encore clair. Mais nous ne craignons pas d’effet trop grave les bénéfices record attendus pour 2022. Car Sipef a déjà vendu une grande partie de sa production à l'avance. Et il ne sera plus obligé de vendre 30% de sa production sur le marché intérieur, à des prix inférieurs.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.