Sur la semaine, le S&P 500 est au final resté stable et le Stoxx Europe 50 a gagné 0,8%. Notre Bel 20 s’est quant à lui mieux comporté que la moyenne mondiale : il a progressé de 1,9%, grâce aux belles prestations de quelques-uns de ses poids lourds.
Après un très bon début d’année, porté e.a. par le changement de ton des banques centrales, qui considéraient qu’il était moins nécessaire de relever les taux, le rythme de progression des marchés ralentit. Les Bourses ressentent le besoin de faire une pause. Elles cherchent le carburant nécessaire à la poursuite de la hausse.
Quelques grandes valeurs ont fait l’objet de prises de bénéfices sur la semaine.
Rio Tinto a perdu 2%, L’Oréal a cédé 1,5%, Diageo a subi un recul de 2,8%.
A contrario, des valeurs précédemment maltraitées ont été achetées : le secteur des actions bancaires européennes a ainsi gagné 3,7%. Les actions bancaires profitent de la légère hausse des taux à 10 ans appliquée en Europe en fin de semaine, ainsi que de rumeurs évoquant une aide de la BCE. BNP Paribas a bondi de 8,1%, Santander a progressé de 4,8%, Société Générale de 7,6%, KBC de 6,9% et ING de 6,4%.
Le secteur de l’alimentation a quant à lui reculé de 1,2%.
Parmi les actions du Bel 20
– AB InBev (lisez notre analyse) a rebondi de 8% après avoir annoncé s’attendre pour 2019 à une hausse de ses volumes vendus et du bénéfice opérationnel.
– Ackermans & van Haaren a gagné 2,1% bien qu’ayant publié un bénéfice en recul de 4,9%, (mais conforme à nos attentes). Au second semestre, via sa participation majoritaire dans CFE, qui détient à son tour l’entreprise de dragage DEME, le holding a profité de la bonne rentabilité des activités de dragage. Mais il a souffert par ailleurs de la baisse du résultat du spécialiste de l’huile de palme Sipef et de quelques éléments exceptionnels. Le cours affiche toujours une prime de 8% sur la valeur intrinsèque.
– Solvay (lisez notre analyse) a gagné 0,5% et a publié des résultats conformes aux attentes.
– Argenx a grimpé de 7,3%. La société affiche certes une perte multipliée par 2,4 (1,99 EUR par action) mais c’est conforme aux attentes (perte par action de 2 à 3 EUR par an en 2018 et 2019). Vu qu’aucun produit n’est encore commercialisé par l’entreprise, ce n’est pas si important. Le groupe dispose d’une trésorerie solide pour poursuivre ses essais cliniques et le cours continue de profiter des partenariats signés ces derniers mois. Depuis début 2019, le cours a gagné 35%.
– UCB a cédé 5,1%; son année 2018 s’est terminée comme prévu, sur un bénéfice par action en hausse de 6% à 4,24 EUR. Mais son bénéfice 2019 risque de reculer (le groupe prévoit que ses marges souffriront des dépenses en R&D).
En dehors du Bel 20
– Bekaert a perdu 5,9% après une publication de résultats faibles, mais conformes à l’avertissement lancé en décembre. Vu que son environnement se dégrade (reports d’investissements, pression sur les prix du fil à scier…), Bekaert ne prévoit aucune progression des ventes en 2019 et vise une marge opérationnelle « au-delà de 7% » contre « 10% » auparavant. Le dividende est réduit de 36% à 0,49 EUR net. De nouvelles mesures de réductions de coûts sont probables.
– D’Ieteren a grimpé de 11,6%; ses ventes 2018 ont progressé de 6,9% et son bénéfice avant impôts et exceptionnels de 15,8% (sur base comparable). C’est mieux que prévu (+10 à +15% attendus). Le groupe a gagné des parts de marché en distribution auto et en vitrage auto. Et il table pour 2019 sur une nouvelle progression à 2 chiffres de son bénéfice avant impôts et exceptionnels.
– Van de Velde a grappillé 1,6%; sa rentabilité 2018 a souffert de la hausse des dépenses d’investissements consenties pour soutenir sa croissance future. Mais un régime fiscal favorisant l’innovation a permis de limiter les dégâts. Le dividende est maintenu à niveau.
– Nyrstar a reperdu 6,9%, après un énorme rebond, difficilement justifiable; son principal actionnaire Trafigura ferait pression sur les détenteurs d’obligations pour qu’ils acceptent de convertir la majeure partie de leurs titres en actions. Le danger d’une énorme dilution se précise.
– Ahold Delhaize (-0,3%; lisez notre analyse) a publié un bon résultat 2018, conforme aux attentes.
– Sioen a bondi de 9,3%; le groupe a réalisé un exercice 2018 globalement meilleur que prévu (bénéfice : +54,6%; dividende : +10,7%) et est assez positif pour 2019, tout en soulignant le danger potentiel de l’incertitude géopolitique.
– VGP s’est apprécié de 8,4%; le promoteur a livré 21 projets en 2018 et signe un bénéfice record, en hausse de 26,2%. Il relève son dividende de 15,8%. Il a en outre déjà livré 2 projets en 2019 et 19 autres devraient suivre. Sa collaboration (joint-venture) avec Allianz Real Estate a en outre été étendue à de nouveaux pays.
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.