Si les négociations entre Chine et USA se poursuivent, un accord se fait toujours attendre.
En conséquence, sur la semaine, le S&P 500 a reculé de 2,5% et le Nasdaq de 3,1%. Le Stoxx Europe 50 a chuté de 3,7% (la Commission européenne a encore réduit ses prévisions de croissance économique pour la zone euro) et le Bel20 a même abandonné 4,8%.
Le secteur des valeurs industrielles, particulièrement sensible à la santé de l’économie mondiale, a reculé de 3,8%, avec des reculs marqués pour des poids lourds de la cote très exposés au marché chinois comme Boeing (-5,9%) et Caterpillar (-5,7%).
Le secteur des semi-conducteurs, également très sensible à l’évolution des négociations avec la Chine, a abandonné 6,4%, pénalisé en outre par les perspectives triennales décevantes annoncées par le géant Intel (-9,9%).
Le secteur des banques européennes a reculé de 5,5%, pénalisé par une plus grande aversion au risque des investisseurs et au fait que la probabilité d’une hausse de taux soit de plus en plus faible.
Le recul du Bel 20 est dû e.a. à des détachements de dividendes de poids lourds : AB InBev (lisez notre analyse; -4,2%), KBC (-7,3%), Barco (-0,7%), Sofina (-3,8%).
KBC (7,3%) pourrait aussi souffrir d’un projet de la Tchèquie (son deuxième marché) de taxer lourdement les distributions de bénéfices des banques.
Barco (-0,7%) misera sur la Chine pour sa croissance future et souhaite relever sa marge EBDITDA à 14-15% d’ici 2020 et 14-17% d’ici 2022 (contre 12,1% en 2018).
Le Bel 20 a aussi subi les avertissements sur résultats de Solvay (lisez notre analyse; -12,4%) et Ontex (lisez notre analyse; -30,4%).
Par ailleurs,
– Aperam a perdu 8,9 % après avoir publié une baisse de 70% de son bénéfice trimestriel.
– GBL a publié un résultat trimestriel sans grande surprise (si ce n’est qu’il est maintenant complètement dégagé de Total); sa décote est de près de 30%.
– Umicore a encore perdu 9,1% suite au rabaissement de l’objectif de cours d’un broker et aux ambitions communiquées par BASF sur le marché chinois des cathodes pour batteries rechargeables.
– Colruyt teste la livraison à domicile, pour contrer la concurrence, mais tout en voulant être rentable.
En dehors du Bel 20
– Ahold Delhaize (lisez notre analyse) a publié un résultat trimestriel conforme aux attentes.
– Bekaert a dépassé les attentes du marché avec un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 4%, mais se montre prudent pour l’ensemble de 2019.
– EVS a confirmé ses prévisions de ventes 2019, annoncées lors de la publication du résultat annuel. La seconde partie de l’année devrait être plus soutenue que la première.
– IBA a confirmé son espoir de clôturer 2019 sur un résultat opérationnel positif (hors éléments non récurrent).
– Nyrstar a le soutien de ses créanciers pour son plan de sauvetage et est sauvé de la faillite. Mais ses actionnaires se retrouveront à la tête d’un holding détenant à peine 2% des activités et dont les bénéfices sont impossibles à prévoir, vu les risques de conflits d’intérêt avec Trafigura, qui sera à la fois propriétaire du groupe (à 98%) , fournisseur de concentrés (30%) et client de zinc raffiné (20%).
– Kinepolis a perdu 4,6%; au 1er trimestre, le nombre de visiteurs a reculé de 6% suite au manque de films à succès; le revenu par visiteur a augmenté partout mais le bénéfice a reculé; le 2e trimestre sera meilleur.
– Melexis a chuté de 7,3% et souffre, comme le secteur auto, des tensions entre la Chine et les USA; une amélioration se dessine mais pas encore de réel redressement.
– Deceuninck a perdu plus de 10% vendredi et plus de 15% sur la semaine après la publication du résultat trimestriel de sa filiale turque Ege Profil, dont les ventes reculent plus que prévu (-30%) et qui sombre dans le rouge. Bien qu’encore optimiste il y a quelques semaines, le groupe n’espère plus de reprise au 2e trimestre. Le cours tient cependant compte des mauvaises nouvelles.
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.