Le coronavirus a plombé les marchés cette semaine

La propagation du coronavirus en dehors de la Chine aura un impact négatif sur la croissance économique mondiale et les résultats des entreprises. Les Bourses s’en émeuvent.

En Europe

Stoxx Europe 50 : -11,9%
Italie : -8%
Royaume Uni : -11,3%
Suisse : -11,2%
Bruxelles (Bel 20) : -14,5%

Aux USA

S&P 500 : -10,8%
Dow Jones : -11,1%
Nasdaq : -10,5%

Les autres marchés

Chine : -3,2%
Corée du Sud : -8,3%
Russie : -6,3%

Les prévisions des résultats des entreprises sont revues à la baisse.
Quelques groupes dévoilent déjà les leurs et en subissent les conséquences.
C’est le cas de Diageo, qui a perdu 11,3%, et de Danone qui a cédé 9,5%.

La prudence est néanmoins de rigueur. La profondeur et la durée du trou d’air restent incertaines. L’impact réel de la crise sanitaire sur les bénéfices des entreprises reste inconnu.

Les investisseurs se ruent dès lors sur la sécurité de l’obligataire. Un peu partout, les rendements offerts s’orientent vers le bas. La palme va incontestablement aux USA, où le taux à 10 ans a chuté à 1,18%, contre 1,90% en début d’année et 1,60% le 15 février.

Tous les secteurs d’activités sont touchés par la chute

Le secteur bancaire a perdu 10,3%, face à la crainte de baisse des taux des banques centrales et d’une hausse des défauts de paiements.
Le secteur des non-ferreux a reculé de 12%, celui de l’acier de 10,4% et celui du pétrole de 12,7%, tous trois pénalisés par la détérioration de l’économie mondiale, qui pèse sur la demande de matières premières.
Le secteur automobile a cédé 8,9%. Les ventes d’automobiles chutent en Chine et les problèmes du pays perturbent la chaîne d’approvisionnement à l’échelle mondiale.
Le secteur des semi-conducteurs, très sensible à l’environnement économique, a chuté de 11,8%.
Le secteur du transport aérien paie les conséquences du virus sur le recul des déplacements dans le monde et a cédé 17%.

Le Bel 20

La recul de 14,5% du Bel 20 est sa plus grave chute hebdomadaire depuis la crise financière de 2008.

Même les actions plus défensives, qui limitent relativement leur recul, ont subi une chute non négligeable : Colruyt a perdu 8,7% et Cofinimmo 8,3%.

AB InBev, poids lourds de l’indice, a cédé pas moins de 21,6% après la publication de ses résultats.
Plus d’info dans notre analyse  | Le cours d’AB InBev replonge à son niveau de 2012 !

Solvay a perdu 14%, bien qu’ayant publié un résultat conforme aux attentes (réduites en novembre). Le groupe est touché par les conséquences du coronavirus, ainsi que par le recul de la production du 737 MAX de Boeing. Il table pour cette année sur un bénéfice opérationnel avant amortissements au mieux stable.

Ackermans & van Haaren a perdu 12,3%, bien qu’ayant réalisé un bon exercice 2019, qui a bénéficié de la vente de ses activités françaises dans les maisons de repos, des bonnes prestations de ses participations bancaires et d’un redressement de sa division de capital à risque. Le dividende est relevé de 7,8%, à 1,75 EUR net et le groupe appréhende l’exercice 2020 avec confiance.

Sofina a perdu 9,4%. Pour la seconde fois, le holding prend une participation dans la prometteuse société britannique Graphcore, spécialisée dans l’intelligence artificielle. (processeurs pour algorithmes d’apprentissage automatique).

Telenet a dévissé de 11,8%. Le groupe renforce sa position au Luxembourg. Il cède ses activités luxembourgeoises de SFR-Coditel au câblo-opérateur luxembourgeois Eltrona et reprend par la même occasion à son compte 34% des actions Eltrona (jusqu’ici aux mains de Post Luxembourg), portant ainsi sa participation dans Eltrona à 50% moins une action.

Argenx a cédé 19,3%. Aucune information particulière n’a cependant été communiquée à l’occasion de la publication des résultats. La trésorerie disponible (1,3 milliard d’euros) lui permettra de poursuivre ses tests cliniques en 2020.

En dehors du Bel 20

VGP (-3,3%) a publié un résultat record, relève son dividende de presque 50% et appréhende 2020 avec confiance.

Van de Velde (-9%) a publié un chiffre d’affaires 2020 inférieur à nos attentes. Mais sa marge bénéficiaire résiste. Le dividende reste stable et le groupe procédera à des rachats d’actions. 

CFE a plongé de 21%. Le bénéfice publié est en chute de 22,2% mais suite à des éléments non récurrents (le chiffre d’affaires n’a perdu que 0,4%). Ses prévisions pour 2020 sont néanmoins très prudentes. Et le dividende chute de 16,7% à 1,40 EUR net.

Acacia Pharma est une des rares actions de la Bourse de Bruxelles qui ait grimpé sur la semaine (+1,4%). Après deux tentatives avortées, la biotech a enfin obtenu l’autorisation des autorités sanitaires américaines pour la commercialisation du Barhemsys (traitement des nausées et vomissements en cas de chimiothérapie ou de post-anesthésie). Si, suivant notre conseil, vous aviez acheté à titre spéculatif il y a un mois et demi, prenez votre bénéfice.

Recticel a perdu 14,1%. L’année 2019 a été difficile. Le chiffre d’affaires a baissé de 7,1% et le bénéfice de 9,9%. Le dividende est néanmoins maintenu à 0,168 EUR net. Le groupe peine toujours à céder son activité tableaux de bord, dont il souhaite se débarrasser depuis deux ans déjà. Ne spéculez plus sur cette vente. Conservez.

Engie a limité sa baisse à 7,9%, profitant de la publication de résultats 2019 qui n’ont pas déçu.

Carrefour ne perd que 1,2%. Après deux années de perte, le groupe a publié un résultat 2019 positif (bien qu’obtenu uniquement par la plus-value actée sur la vente de80% de ses activités en Chine).

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.