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La semaine sur les marchés : après l’euphorie, le pessimisme

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La semaine sur les marchés : après l’euphorie, le pessimisme

Publié le 12 juin 2020
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La semaine sur les marchés : après l’euphorie, le pessimisme

La semaine sur les marchés : après l’euphorie, le pessimisme

Les investisseurs se sont détournés des actifs à risques après plusieurs informations confirmant que la reprise économique ne serait pas en V.
Ce vendredi midi, le Stoxx Europe 50 et le S&P 500 affichaient respectivement un recul de 4,1 et 6% au terme d’une semaine de prises de bénéfices. Les valeurs technologiques regroupées au sein du Nasdaq ont limité la casse à - 3,3%. Chez nous, le Bel 20 s’est inscrit dans la tendance avec un recul hebdomadaire de 5,9%.

Sur le plan sanitaire, la pandémie reste problématique aux États-Unis où elle handicape la sortie de crise et donc la reprise économique. Plutôt inquiétant pour une économie dont la consommation représente environ 70% du PIB

Sur le plan économique, la banque centrale américaine a refroidi les investisseurs en affirmant que l’économie du pays ne reviendrait pas à la normale avant… 2022. L’OCDE a également plombé les marchés avec des prévisions moroses. Notre scénario reste celui d’un rebond en 2021, suivi d’un lent retour à la normale.

Cette vague de pessimisme a inévitablement pesé sur les secteurs sensibles à l’économie et qui avaient connu une remontée des cours ces dernières semaines. Résultat : - 9% pour le secteur pétrolier, -8,8% pour l’automobile et -8,4% pour les banques.

Les perspectives à court terme sont par ailleurs assez faibles pour le transport aérien en Europe (-12%) avec une chute de 11,2% pour AirFrance KLM et de 2% pour Lufthansa. L’avionneur Boeing a lui perdu 17,2%.

La pharmacie, enfin, a limité les dégâts avec une baisse de 2,5%.

Au sein du Bel 20

Sans surprise, les valeurs les plus cycliques ont aussi été les plus durement sanctionnées, comme Aperam, en recul de 7,2%. Solvay a lui perdu 9%, un recul dû également aux commentaires de BNP Paribas qui voit l’action faire moins bien que le marché et a fixé un objectif de cours de 69 EUR, soit plus ou moins le cours actuel. Umicore, de son côté, a certes aussi perdu des plumes, mais a limité les dégâts (-2,2%) après le conseil d’achat de Bank of America et un objectif de 55 EUR. Un avis motivé par la décision de plusieurs pays d’encourager l’utilisation de la voiture électrique, ce qui sera favorable à l’activité cathodes du groupe.

Après une belle progression une semaine plus tôt, les valeurs bancaires ING (-8,9%) et KBC (-5,3%) ont, comme leurs homologues européennes du reste, à nouveau cédé du terrain. En cause, la recommandation adressée aux banques par le European System Risk Board, qui surveille le système financier au sein de l’UE, d’attendre au moins le 1er janvier 2021 pour verser des dividendes, racheter des actions propres ou augmenter les bonus.

L’assureur Ageas a lui aussi souffert (-9,0%) malgré l’accord conclu avec Me Modrikamen pour indemniser les actionnaires dupés de Fortis.

Enfin, après un bond de 37% sur les 2 semaines précédentes, AB InBev est la lanterne rouge de la semaine au sein du Bel 20 avec un recul de 10,8%. Outre l’évolution inquiétante de la pandémie en Amérique latine et dans plusieurs États des Etats-Unis, la reprise apparemment lente dans l’horeca en Europe a refroidi les investisseurs qui restent également préoccupés par la lourde dette du groupe.

À l’opposé, les valeurs défensives se sont mieux – ou moins mal – comportées. Colruyt, qui devrait publier d’excellents résultats annuels la semaine prochaine (exercice clôturé le 31 mars) est ainsi la seule action du Bel 20 à avoir progressé. Telenet a par contre perdu 3,5% suite à la révision à la baisse de l’objectif de cours par UBS. 

Cofinimmo, de son côté, a perdu 5%. La SIR a procédé à une acquisition importante dans le secteur des soins (5 maisons de repos et 1 site avec résidences-services en Flandre pour 105 millions d’euros). L’acquisition a été financée par l’émission d’actions propres. La part de l’immobilier de soins dans le portefeuille s’établit donc désormais à 57% et s’approche peu à peu de la limite de 60% nécessaire pour ramener le précompte mobilier sur les dividendes de 30 à 15%.

En dehors du Bel 20

– La biotech Mithra (-5,1%) a signé un accord avec Spirig Healthcare AG (filiale de l’allemand Stada) pour la commercialisation au Liechtenstein et en Suisse de son Tibelia (bioéquivalent du Livial de Merck destiné à soulager les symptômes de la ménopause et à prévenir l’ostéoporose chez les femmes ménopausées). Le Tibelia est déjà commercialisé dans une trentaine de pays, mais ne représente pas plus de 1 ou 2 EUR par action Mithra selon nous. Les éléments déterminants pour la valeur de Mithra restent à ce jour sa pilule contraceptive Estelle et son traitement hormonal contre les effets de la ménopause, le Donesta.
Care Property Invest (-9,3%), précédemment dopé par l’annonce de sa reprise dans les indices EPRA pour l’immobilier coté en Bourse, a lourdement rechuté après l’annonce par FTSE Russel, qui gère précisément ces indices, de sa décision de ne finalement pas intégrer la SIR…
– Sipef (-1%) devrait renouer avec un léger bénéfice après une année 2019 catastrophique.
Plus d’info dans notre analyse | Léger bénéfice pour Sipef en 2020

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