En ce vendredi début d’après-midi, le gain hebdomadaire est de 3,3% pour le Stoxx Europe 50. Le CAC 40 français bondit de 4,5% et notre Bel 20 de 3,2%. La Chine progresse elle aussi (+9,4%). Par contre, l’évolution est négative aux Etats-Unis, avec une baisse de 0,8% pour le S&P 500 et de 1,5% pour le Nasdaq (avant les chiffres officiels de l’emploi et des salaires qui devaient être publiés en fin de journée).
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Les marchés ont bien accueilli le niveau de l’inflation allemande (+8,6%) et les prix à la production dans la zone euro (+27,1%) en décembre, tous deux moins élevés que prévu. Cela laisse penser à certains investisseurs que la Banque centrale européenne (BCE) va estimer que sa politique porte ses premiers fruits. Et l’espoir de moins de hausses de taux renaît. La baisse du prix du gaz et du pétrole nourrit également cet optimisme. C’est selon nous un peu précipité, alors que les dirigeants de la BCE viennent de se montrer très fermes dans leur politique de lutte contre l’inflation. Même message de fermeté chez la Fed américaine. Les créations d’emplois en décembre aux Etats-Unis ne devraient pas inciter la banque centrale à baisser sa garde.
Le prix du baril rechute sous les 80 USD, poussant le secteur de l’énergie (-0,7%) dans le rouge. Les interrogations sur le niveau de la croissance économique mondiale en 2023 alimentent les craintes sur le niveau de la demande d’or noir. En Europe, les températures clémentes font reculer les cours du gaz. Engie (-4,3%) en souffre, mais la chimie européenne (+3,7%) est soulagée. BASF accroche un gain de 11,7%. L’Allemand profite également de la réouverture de l’économie chinoise. Ses compatriotes Kion (+25%) et Knorr Bremse (+9,9%) en profitent aussi.
En Europe, l’automobile (+6,5%) bénéficie de la détente de l’inflation et des taux longs. Bond de 11,8% pour Renault.
Gain de 2,9% pour le secteur de l’acier et de 3,6% pour les ressources de base. La réouverture de la Chine laisse espérer une économie plus dynamique. Les mesures de soutien à l’immobilier viennent également nourrir la hausse des cours ces derniers jours des prix des matières premières. Hausse de 6,8% pour Aperam et de 4,1% pour Anglo American.
Au sein du Bel 20
Première semaine positive pour la Bourse belge, en hausse de 3,2% en ce vendredi début d’après-midi. L’enthousiasme des investisseurs, alors que le pic d’inflation semble se confirmer, a globalement porté tous les secteurs et tous les membres du Bel 20, sans exceptions. En l’absence d’actualité propre aux entreprises (la saison des résultats du 4ème trimestre ne débutera à l’international que la semaine prochaine), ce sont globalement les valeurs qui ont été le plus matraquées en 2022 qui occupent les premières marches du podium.Colruyt (+8,1%), qui a été durement touché en 2022 (-42,8%), se retrouve cette semaine premier de la classe Bel 20, après que le néerlandais Jumbo, nouveau venu sur le marché belge, a annoncé son intention de freiner son expansion en Belgique. Il est possible que la scission prévue de la branche énergie, annoncée précédemment, joue également un rôle (elle pourrait valoir bien plus que ce que reflétaient les comptes de Colruyt jusqu’ici).
Proximus a gagné 7,3%, malgré l’abaissement des objectifs de cours de deux analystes. Ceux-ci ont toutefois maintenu leur recommandation (l’un de conserver, l’autre de vendre). Il faut dire que Proximus a perdu 47,5% en 2022, un recul bien plus important que la moyenne du secteur en Europe (-11,8%). Le groupe paie au prix fort son manque de diversification géographique et son ultra-dépendance au marché télécom belge, où les investissements dans la fibre optique pèseront lourd et où l’arrivée (probablement en 2024) d’un 4ème opérateur mobile affectera la rentabilité. Le titre se négocie actuellement à moins de 7,1 fois les bénéfices attendus en 2023, une valorisation qui reste historiquement faible et tient compte, selon nous, des difficultés auxquelles le groupe doit faire face.
Aperam (+6,8%), fort touché lui aussi en 2022 (-38,1%), a rebondi, à l’instar des autres valeurs sidérurgiques, dans l’espoir d’une récession moins sévère que prévu en Europe et suite à l’abandon de la politique zéro-Covid de Pékin. Celle-ci devrait, à moins que les contaminations ne jouent les trouble-fêtes, donner un nouveau souffle à l’économie chinoise.
L’an dernier, les actions immobilières ont subi de lourdes pertes sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt (généralement autour de 35%, voire plus). Mais aujourd’hui, avec la légère baisse des taux à long terme en Belgique, les investisseurs réalisent de plus en plus que la correction est suffisante et que la hausse des taux ne pèsera finalement pas autant que craint sur les résultats et la dynamique d'expansion des groupes immobiliers.
VGP, qui a achevé et livré son dernier projet de développement dans le parc logistique phare VGP Park Nijmegen, aux Pays-Bas, a gagné pas moins de 6,2%.
Les performances des SIR ont été un peu plus modestes.
Cofinimmo a progressé de 5,3%, Aedifica de 2,9% et Warehouses de Pauw de 2,5%.
KBC (+4,6%) a progressé, tout comme le secteur bancaire dans son ensemble. Le groupe a également été soutenu par des relèvements d'objectifs de cours de la part de deux analystes. L’abaissement de la recommandation (à vendre) d'un courtier ne lui a manifestement pas nui.
Enfin, UCB (+4,3%) a annoncé que les autorités sanitaires américaines lui ont accordé une procédure d’examen prioritaire pour son traitement rozanolixizumab contre la myasthénie grave généralisée. L’éventuel feu vert pour la commercialisation est attendue pour le 2ème trimestre 2023.
En dehors du Bel 20
Tessenderlo (+0,4%) a annoncé une petite acquisition dans sa branche biovalorisation en Espagne.
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Retail Estates (+1,6%) investit massivement aux Pays-Bas, avec l’achat en partenariat de 13 magasins dans un boulevard couvert axé sur l’ameublement et la décoration d’intérieur (Alexandrium) à Rotterdam. La SIR, spécialisée dans les immeubles commerciaux en périphérie des grandes villes, a en outre obtenu un régime fiscal favorable aux Pays-Bas pour la période 2017-2020. De quoi lui rapporter quelque 3,8 millions EUR (soit un peu moins de 0,30 EUR par action).
DEME (+4,4%) vient de remporter un nouveau contrat sur le marché, encore embryonnaire, de l’éolien offshore aux Etats-Unis. Il posera plus de 350 km de câbles pour relier les futurs parcs éoliens Empire Wind 1 et 2 (2GW), qui alimenteront en électricité plus de 500 000 foyers new-yorkais. Ce contrat substantiel (150 à 300 millions EUR) illustre une fois de plus le savoir-faire du groupe, qui lui ouvre les portes du marché américain.
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