La semaine sur les marchés : inquiétudes géopolitiques

Restez diversifié et assurez-vous que le risque de votre portefeuille soit en adéquation avec le risque que vous acceptez ! 

Le S&P 500 termine la semaine en recul de 0,7% (avant la publication des chiffres sur l’emploi) et le Nasdaq perd 1,1%. 

Par ailleurs, les indicateurs du secteur privé européen continuent de révéler un ralentissement de l’économie du vieux continent. Le Stoxx Europe 50 abandonne 1,6% (avec une chute de 3,4% de la Bourse de Paris, plombée par le secteur automobile).

Quant à notre Bel 20, il a suivi la tendance avec un recul de 0,8%.

Inscrivez-vous sur notre site et suivez l’actualité financière

Le secteur automobile européen est celui qui se prend la plus forte claque de la semaine avec un chute de 6,6%.
Stellantis, dont le cours perd 17,1%, a en effet réduit sérieusement ses prévisions bénéficiaires. Il rejoint ainsi nombre de ses concurrents qui ont baissé leurs objectifs financiers.
Renault chute de 12,1% et Michelin de 5,8%. 

Le secteur de la défense, un temps délaissé, retrouve l’intérêt des investisseurs et gagne 3,3%. En cause, la montée des violences au Proche Orient. La hausse du secteur depuis le début de l’année est de 24,7%.
Thales gagne 1,6% sur la semaine, BAE Systems rebondit de 3,7% et Lockheed Martin de 4%. 

Le prix du baril de pétrole grimpe de 7,1%, à 76,70 USD. 
La guerre au Proche Orient fait planer la menace de perturbations dans l’approvisionnement.
Le secteur pétrolier gagne 3,3%.
Exxon bondit de 5,8%, Shell de 5,5% et Repsol de 4,8%. 
TotalEnergies, qui séduit de plus les investisseurs en maintenant son plan de rachats d’actions en 2025 s’offre 5,1%.

Au sein du Bel 20

Les actions les plus exposées au secteur automobile, dont les acteurs lancent des avertissements sur résultats, ont affiché les pires performances de la semaine. 
Umicore perd 4,3%.
Melexis perd aussi 4,3%, à tort selon nous, vu la croissance structurelle de l’utilisation de ses capteurs dans les voitures, ainsi que sa forte diversification géographique.

Solvay progresse de 6,2%, alors que le secteur de la chimie recule de 2,3%.
L’annonce de l’OPA lancée par Adnoc (compagnie pétrolière publique d’Abu Dhabi) sur l’allemand Covestro souligne une certaine sous-évaluation du secteur et le fait que Solvay est une action bon marché.
L’offre valorise en effet Covestro sur base d’un ratio valeur d’entreprise / EBITDA 2025 estimé de 9,3 (plus le ratio valeur d’entreprise / EBITDA est élevé, plus l’action est chère).
Or, la moyenne de ce ratio pour le secteur atteint à peine 7,8. 
Et pour l’action Solvay, il est seulement de 5,08 ! 
Le cours de Solvay a aussi profité sur la semaine du relèvement de l’objectif de cours d’un broker (qui vise désormais 47 EUR soit 28% de plus que le cours actuel).

Syensqo cède 0,7%, suivant la tendance sectorielle. Le groupe vient cependant d’annoncer un programme de rachats d’actions propres à hauteur de 300 millions d’euros. 

Azelis suit aussi la tendance et perd 2,4%.

UCB gagne 2,8%. Le groupe pharmaceutique a lancé une étude pour tenter de démontrer la meilleure efficacité du Bimzelx face au produit concurrent Skyrizi d’AbbVie, dans le traitement de l'arthrite psoriasique (résultats attendus en 2026). 

argenx grappille 0,4%. En cours de semaine, le cours a atteint un record à 502,40 EUR, puis s’est replié un peu. 

AB InBev a gardé la tête hors de l’eau (+0,2%) grâce à un nouveau conseil d’achat des analystes de Citi, rassurés par le contrôle des coûts du groupe aux Etats-Unis. Citi pense que le brasseur sera en mesure de dépasser son objectif 2024 (hausse de l’EBITDA de 4 à 8%) et que le redressement de sa rentabilité se poursuivra en 2025.   

Ageas perd 0,5%. Après l’échec de l’offre sur Direct Line en début d’année, l’assureur cherche toujours des opportunités de croissance en Europe. Il est en discussion pour une reprise d’une partie des activités ou un partenariat avec le britannique Saga (assurance, produits bancaires, voyages). Il y a un an, Saga, qui cherche à alléger sa dette, avait voulu vendre ses activités d’assurance à l’australien Open mais sans concrétiser.

Hors bel20

EVS gagne 0,5%. Le groupe liégeois a finalisé l'acquisition de son partenaire portugais MOG Technologies (annoncée début août). 

Hyloris grimpe de 2,8%. La biotech a signé un accord de licence en Chine pour son traitement antidouleur post-opératoire Maxigesic IV. Hyloris va recevoir une partie de l’avance de 300 000 USD payés à la signature par le chinois, puis percevra des royalties sur les ventes et de futurs paiements étapes. Le Maxigesic IV est à ce jour sous licence dans plus de 100 pays, approuvé dans plus de 50, et commercialisé dans plus de 30.

Ontex perd 3,5%. Le groupe a enfin trouvé un acquéreur pour ses activités brésiliennes : le chilien Softys, qui lui avait déjà racheté ses activités mexicaines en 2023. L’opération devrait être bouclée au 1er semestre 2025. Elle génèrera un gain de 39 millions (mais Ontex avait déprécié ses actifs brésiliens de 96 millions en 2021 et des pertes de change accumulées seront actées pour 140 millions). Le prix obtenu est peu élevé mais l’opération permet de tourner la page de ces activités sous pression et permettra d’encore un peu réduire la dette. 

Fluxys Belgium gagne 4%. Ses résultats semestriels sont conformes aux attentes (chiffre d’affaires : -4,1%, bénéfice net : +17,5% à 0,59 EUR par action). Le résultat a été soutenu par les nouveaux tarifs fixés par le régulateur pour la période 2024-2027. Le cours reste néanmoins sous pression depuis juin à cause de nouvelles sanctions contre la Russie : le transit du LNG russe à Zeebruges sera interdit à partir de mars 2025. Le russe Yamal avec qui Fluxys (exploitant du terminal de Zeebruges) a signé un contrat sur 20 ans, pourrait dès lors exiger des dédommagements. Restez à l’écart.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.