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La semaine sur les marchés : l’aversion au risque persiste

La semaine sur les marchés : l’aversion au risque persiste

La semaine sur les marchés : l’aversion au risque persiste

Publié le 03 avril 2020
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La semaine sur les marchés : l’aversion au risque persiste

La semaine sur les marchés : l’aversion au risque persiste

La gravité de la crise ne fait plus aucun doute. Mais les investisseurs s’interrogent aussi sur sa durée et sur l’ampleur de la reprise.

Sur la semaine, aux USA, malgré les propos alarmistes du président, le S&P 500 n’a cédé que 0,6%, soutenu par le rebond du secteur pétrolier. En Europe, le Stoxx Europe 50 a repris 1%. Quant au Bel 20, toujours très volatil, il a finalement perdu 0,5%.

La dégradation de l’activité économique mondiale continue d’inquiéter les investisseurs et les incite à ne pas s’exposer aux actifs les plus risqués. Une prudence qui devrait persister à court terme. 

Le secteur bancaire a cédé 7%, pénalisé par les annonces de suppression des dividendes et des incertitudes pour 2020.
Société Générale (-18,2%), BNP Paribas (-16,5%) et Barclays (-16,6%) ont annoncé le gel de leur dividende relatif à l’exercice 2019. 
ING (-14%) a subi la baisse des prévisions annoncées pour les banques néerlandaises par l’agence de notation Fitch, laquelle souligne de plus qu’ING est très exposée aux secteurs cycliques sensibles à la pandémie, ce qui pourrait conduire à des réductions de valeur. 
KBC (-7%), qui a supprimé son dividende final, souffre notamment des mesures annoncées pour aider les clients professionnels et particuliers, lesquelles pèseront lourdement sur le bénéfice . 
Ageas a tiré son épingle du jeu bien qu’ayant perdu vendredi une bonne partie du gain de la semaine et clôturant sur une hausse limitée à 4,8%. L’action a finalement souffert de l’annonce du gendarme financier européen, demandant aussi aux compagnies d’assurances de ne pas payer de dividendes et de suspendre les rachats d’actions. Ageas réserve sa décision quant à son dividende, dans l’attente d’une communication de la Banque Nationale de Belgique. 

Le secteur pétrolier a rebondi de  6,3%, grâce au rebond du prix du baril de Brent constaté en fin de semaine, suite aux rumeurs de compromis entre la Russie et l’Arabie Saoudite. Un accord qui régulerait l’offre de pétrole et éliminerait un facteur de stress sur les marchés. Mais la prudence reste requise. Car avec la crise économique en cours, la demande de pétrole sera faible, de sorte que le prix du baril ne devrait pas retrouver un niveau très élevé. 

Le secteur pharmaceutique a gagné 6,5%.
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Au sein du Bel 20

Mis à part les actions financières (voir ci-dessus) : 
AB InBev (+3,7%) est autorisé par le contrôleur de la Bourse australienne à vendre Carlton and United Breweries (CUB) au japonais Asahi Group pour 11 milliards de dollars. C’est une bonne nouvelle pour le groupe qui cherche à réduire sa dette. AB InBev a par ailleurs lancé deux émissions obligataires pour un montant total proche de 11 milliards de dollars.

Ackermans & van Haaren (-0,7%) a été le premier holding à suspendre son dividende. Entre ses activités bancaires qui, conformément aux souhaits de la BCE ne distribueront pas de dividendes et CFE (+1,8%, lisez notre analyse) qui vient d’annoncer la même chose après un avertissement sur résultats, ce sont des participations représentant 2/3 de la valeur intrinsèque du holding qui ont suspendu leur dividende. 

Aperam (+7%) postpose de 6 mois son  programme de rachats d’actions, maintient son dividende et conserve un bilan solide. 

Proximus (+0,5%) réduit son dividende.
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WDP (+7,8%) est le grand gagnant de la semaine. A long terme, la demande d’espaces de stockages ne fera qu’augmenter et à court terme, certaines entreprises cherchent déjà des espaces supplémentaires. Cela n’enlève cependant rien aux risques liés aux possibles prochaines faillites de locataires et au report des projets de locataires potentiels.

En dehors du Bel 20

Befimmo a chuté de 9,3% bien qu’ayant communiqué que la crise sanitaire avait peu d’impact sur ses revenus locatifs et sur la valeur de son avoir immobilier, que ses liquidités étaient suffisantes et que son dividende final était maintenu. Certes, les travaux des projets en cours sont suspendus, ce qui fait craindre de futurs retards de livraison. Mais cela sera selon nous sans créer de réel problème. 

Bekaert (+2,7%), après l’avertissement sur résultats de la semaine passée (vu son exposition au secteur auto), s’est résolu à réduire son dividende de moitié (à 0,25 EUR net) et à reporter son paiement au 20/11 (au lieu du 18/5). 

Euronav a joué au yo-yo sur la semaine et finalement clôturé sur un recul de 9,7%. Les tarifs du fret sont exceptionnels élevés, dopés par la demande de stockage de spéculateurs qui profitent de la faiblesse des prix du baril. Mais la perspective d’un accord de réduction des productions russes et saoudiennes pourrait changer la donne. A réserver aux spéculateurs. 

KBC Ancora (-2%) voit disparaître son unique source de revenus (les dividendes de KBC Groupe) et suspend dès lors aussi son dividende. 

Kinepolis (-3,3%) a confirmé suspendre son dividende. 

Melexis (-4,2%) prévoit pour le premier trimestre un chiffre d’affaires finalement supérieur à ses prévisions mais réduit néanmoins ses prévisions pour l’ensemble de l’année et supprime par prudence le paiement de son dividende final de 0,63 EUR net.

Picanol a repris 9,1% après sa chute due à l’annonce de faibles résultats.
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Luc Tack, CEO de Tessenderlo (+3%) et de Picanol, a encore renforcé son emprise sur Tessenderlo en achetant des actions pour 9,8 millions d’euros, soit 0,9% du capital. 

Recticel (-7,5%) a lancé un avertissement sur résultats. Certes, même en tablant pour 2020 sur une chute d’au moins 20% du bénéfice opérationnel avant amortissements en 2020, l’action reste bon marché. Mais la crise ne va pas aider le groupe à vendre le reste de ses activités à destination du secteur auto (tableaux de bord). Conservez

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