Article

La semaine sur les marchés : craintes croissantes sur l’inflation

La semaine sur les marchés : les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur l’économie, les inquiétudes sur le gaz russe et l’inflation préoccupent ceux qui souhaitent investir en Bourse.

La semaine sur les marchés : les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur l’économie, les inquiétudes sur le gaz russe et l’inflation préoccupent ceux qui souhaitent investir en Bourse.

Publié le 01 avril 2022
Lecture ##TIME## min.

Partagez cet article

La semaine sur les marchés : les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur l’économie, les inquiétudes sur le gaz russe et l’inflation préoccupent ceux qui souhaitent investir en Bourse.

La semaine sur les marchés : les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur l’économie, les inquiétudes sur le gaz russe et l’inflation préoccupent ceux qui souhaitent investir en Bourse.

Il faudra encore du temps pour arriver à un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. D’ici là, les Bourses évolueront en fonction des rumeurs et des déclarations des belligérants.

Les Bourses terminent la semaine sans trop de dégât grâce au rebond (sans doute excessif) qu’elles ont connu mardi. Le S&P 500 cède 0,3%, le Stoxx Europe 50 gagne 0,8% et notre Bel 20 gagne 1,6%. 

Inscrivez-vous sur notre site et suivez l’actualité financière

Les marchés sont préoccupés par les conséquences de la guerre sur l’économie (consommation, investissements), par les livraisons de gaz russe et par l’inflation. 
Au vu du ralentissement économique en cours, nous réduisons nos prévisions de bénéfices pour l’année 2022 pour les entreprises les plus exposées au risque. 

Si la situation se prolonge, les banques européennes vont ainsi subir le ralentissement des demandes de crédit, la baisse des commissions de gestion d’actifs et la hausse des coûts du risque.

Compte tenu de cette menace sur la croissance, les actions du secteur industriel sont peu plébiscitées (+0,1% sur la semaine).
Le secteur automobile progresse néanmoins de 3,6%. 
Les secteurs très sensibles à la santé de l’économie sont majoritairement dans le rouge comme la chimie (-1,2%) ou les ressources de base (-1%). 

Le secteur pétrolier ne gagne que 0,2%, freiné par la baisse du prix du baril de pétrole. Le gouvernement américain cherche à augmenter l’offre mondiale de pétrole en puisant dans ses réserves stratégiques. 
Ce recul du prix de l’or noir fait l’affaire du secteur des compagnies aériennes européennes (+4,8%) et de celui des loisirs (+5,6%). 

Dans le secteur de la mode, H&M perd 9,4%. Le groupe a publié des résultats trimestriels décevants. La chute de l’action entraîne à la baisse d’autres actions du secteur de la distribution non alimentaire (-3,3%).

Au sein du Bel 20

Comme dans le reste du monde, ce sont les actions des secteurs industriel et bancaire qu’on retrouve dans le bas du tableau. 
Aperam a perdu 3,4%. 
Solvay a perdu 1,6%.
KBC, qui a dû faire face à une dégradation de la note d'un analyste, a gardé la tête hors de l’eau, avec une petite hausse de 0,6%.
Ageas a grappillé 0,5%.

Proximus a chuté de 5,2%. L’opérateur télécom a souffert d’une annonce de l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications). L’IBPT a communiqué qu’un des deux nouveaux acteurs admissibles à la prochaine mise aux enchères (en juin) du futur spectre radioélectrique souhaite disposer d’un paquet tant pour la 5G que pour les 2G, 3G et 4G.
L'IBPT ne dit pas de quel acteur il s’agit. Cela pourrait être le groupe informatique liégeois NRB, mais aussi, et plus vraisemblablement Citymesh, propriété du groupe limbourgeois Cegeka.  
Certes, pour l’heure les intentions du candidat ne sont pas connues (notamment s’il compte lancer une offre pour les utilisateurs particuliers). Mais les investisseurs craignent le déclenchement d’une guerre des prix sur le marché télécom belge, laquelle serait préjudiciable aux acteurs historiques Proximus, Telenet et Orange Belgium. Le risque étant selon nous limité et maîtrisable pour Proximus, nous ne changeons rien à notre conseil. 

Les sociétés immobilières, qui travaillent toujours assidûment à leur expansion, ont été parmi les meilleurs élèves de la classe. 
WDP a bondi de 6,2%. Son orientation vers la Scandinavie a été accueillie avec enthousiasme par les investisseurs. À l'occasion d'une augmentation de capital, la SIR a pris une participation de 9,1% dans Catena, société suédoise cotée en Bourse, qui, comme WDP, investit dans des locaux logistiques (en Scandinavie). Les deux entreprises ont l'intention de travailler ensemble à l'avenir. L’investissement représente près de 6% de la valeur nette d'inventaire de WDP.
Aedifica a encore gagné 3,9%, toujours récompensée de ses efforts continus d’expansion (elle a annoncé cette semaine un investissement dans un centre de soins résidentiels en activité dans la ville allemande de Müllhausen).
Cofinimmo a gagné 2,8%.

VGP a grimpé de 1,7%.

Colruyt a gagné 2,2%, profitant de l’inflation qui incite les consommateurs à être attentif aux petites économies. 

Galapagos a gagné 1,8%. La biotech a reçu le feu vert des autorités japonaises pour la commercialisation du Jyseleca (nom commercial du filgotinib), dans son usage contre la colite ulcéreuse. Elle avait eu la même approbation du Royaume-Uni en janvier et celle de l’Europe en novembre. Néanmoins, le plus gros potentiel du filgotinib réside dans son utilisation contre l’arthrite rhumatoïde, usage pour lequel il peut être commercialisé en Europe et au Japon mais qui a été refusé en 2020 aux USA (marché qui représentait 75% de son potentiel). 

argenx a gagné 3,8%. Avec sa récente augmentation de capital, la biotech a levé 805 millions de dollars (733 millions d’euros), soit plus qu’elle espérait. L’opération fait grimper le nombre d’actions (+5,2%) et dilue donc légèrement l’avoir du petit actionnaire existant. Mais argenx a profité de son cours élevé pour encore un peu plus sécuriser son financement. Elle s’apprête en effet à dépenser un milliard de dollars cette année (pour la commercialisation de l’efgartigimod, des essais cliniques pour d’autres indications...). Selon nous, elle a suffisamment de liquidités pour au moins deux ans. 

UCB a gagné 1,4%. Le groupe a reçu le feu vert des autorités sanitaires américaines pour la commercialisation du Fintepla, un médicament pour le traitement du syndrome de Lennox-Gastaut, une forme rare d'épilepsie. De quoi confirmer encore la pertinence de l’acquisition de l’américain Zogenix en janvier (pour 1,7 milliard d'euros), une opération destinée à renforcer le pôle épilepsie du groupe (50% de ses ventes) et compenser en partie les effets de la perte du brevet du Vimpat (28% des ventes) aux USA et en Europe.

En dehors du Bel 20

Gimv a repris 2,4%. La société d’investissements vend sa participation majoritaire dans le spécialiste de la protection contre les incendies Incendin. La transaction n’a qu’un impact (positif) limité sur la valeur nette d'inventaire.

Recticel a cédé 1,2%. Comme prévu, la vente des activités literie au portugais Aquinos Group est effective. La vente des mousse techniques sera quant à elle effective cet été. Recticel sera alors à la tête d’une trésorerie de ±9 EUR par action et recentré sur ses activités d’isolation, qu’il entend doubler de taille d’ici 2025. Pour y parvenir, des acquisitions seront indispensables (une première opération avec l’acquisition du slovène Trimo a déjà été annoncée le 22 mars). 
Nous ne nous attendons dès lors pas à la distribution d’un gros dividende.

Ekopak a bondi de 14,5%. En 2021, malgré la forte croissance du chiffre d'affaires (+18,7%), l'entreprise de traitement des eaux industrielles est resté légèrement en perte (perte de 0,05 EUR par action, pas de dividende comme prévu). 
En cause, le coût de l'introduction en Bourse et les dépenses liées à la mise en place de systèmes et de procédures adéquats pour gérer la croissance future. 
Pour 2022, Ekopak prévoit à nouveau une forte croissance de ses ventes, notamment dans la division WaaS ("Water-as-a-Service"). Cette division a été créée en 2020. Contrairement à l'activité initiale (construction et vente de systèmes de traitement des eaux pour l’industrie), elle se concentre sur le service (Ekopak se fait payer au mètre cube d'eau traitée). 
A noter que le groupe se développe également en France (en plus de ses deux marchés traditionnels : Belgique et Luxembourg).

Banque nationale de Belgique (BNB) a grimpé de 3,6%. Bien que le bénéfice 2021 ait chuté de 46,3%, les actionnaires peuvent, comme prévu, s'attendre à un dividende sensiblement plus élevé (138,04 EUR brut ou 96,63 EUR net). Le dividende de la BNB n'a en effet aucun lien avec le résultat, mais est lié aux revenus du portefeuille statutaire de la banque, avec notamment les actions de la Banque des Règlements Internationaux qui, après un an d'interruption, ont à nouveau donné lieu à un dividende. En outre, les actionnaires recevront aussi leur part de la plus-value réalisée sur la vente de l'immeuble dans lequel se trouvait l'imprimerie de la Banque. Compte tenu du caractère non récurrent de cet élément, il faut s’attendre à ce que le prochain dividende (pour 2022, payable en 2023) soit à nouveau plus faible. Nous prévoyons ±120 EUR brut (85 EUR net), ce qui représente encore un rendement de près de 5% net. Compte tenu de la composition du portefeuille statutaire, nous nous attendons cependant à ce que le dividende diminue régulièrement ces prochaines années. 

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi. 

Profitez gratuitement pendant 1 mois de nos recommandations sur ces actions ! 1 mois gratuit !