Alors qu’une légère baisse était attendue, les prix à la consommation ont encore augmenté de 0,1% le mois dernier aux Etats-Unis. Une persistance d’une inflation élevée qui douche les espoirs de voir la Réserve fédérale limiter dans quelques jours la hausse des taux directeurs à 50 points de base au lieu des 75 points de base attendus. Pire pour les investisseurs, un relèvement de 100 points de base semble désormais possible.
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Conséquence, la bourse de Wall-Street a vécu mardi sa pire séance depuis juin 2020 avec des reculs de 4,3% pour le S&P 500 et de 5,2% pour le Nasdaq. La baisse s’est prolongée en fin de semaine faute de nouvelles rassurantes sur le front économique.
Sur la semaine, le S&P 500 a reculé de 4,1% et le Nasdaq de 4,6%.
Le Stoxx Europe 50 a limité sa perte à 1,9%.
Quant à notre Bel 20, il n’a bien sûr pas échappé à la correction généralisée, chutant de 2,3% et revenant ainsi à ses niveaux de fin 2020, début 2021.
Comme souvent en pareil tendance baissière, les actifs les plus risqués ont été les plus pénalisés.
C’est particulièrement le cas pour les valeurs technologiques qui, après leur rebond de la semaine dernière, abandonnent 4,2%, avec de fortes baisses de poids lourds de la cote comme Meta Platforms (-11,6%), Microsoft (-7,2%) ou encore Alphabet (-7%).
Les valeurs du secteur des semiconducteurs ont également nettement reculé (4,5%). Une nouvelle vague de restrictions devrait être prochainement adoptée aux USA pour limiter les ventes de puces électroniques à la Chine. Les puces de dernière génération, adaptées à l’intelligence artificielle, sont particulièrement visées. Très présents dans le domaine, Nvidia (ne pas acheter) et AMD (ne pas acheter) ont perdu respectivement 10,1% et 10,3% alors que l’équipementier Applied Materials perdait 7,9% et son collègue ASML chutait de 7,8%.
Parmi les valeurs industrielles, globalement en baisse de 2,2%, suite aux craintes de récession, notons la chute de 34,6% du cours de l’allemand Kion, qui a fait part de prévisions très décevantes pour le trimestre en cours et l’ensemble de 2022.
Au sein du Bel 20
KBC a rebondi de 6,5%, dopé par le vent favorable qui souffle sur le secteur financier européen (+1,7%), grâce à la hausse des taux.
Les valeurs qui ont le plus souffert sont celles qui sont les plus exposées à la conjoncture (Aperam, Umicore, Solvay...) ou qui sont les plus susceptibles de souffrir de la hausse des taux (les SIR et VGP).
Sofina a chuté de 9,9% et crevé de nouveaux planchers depuis le début de l’année.
En cause notamment, sa participation dans la plateforme d’apprentissage indienne Byju’s. Celle-ci a enfin publié ses comptes après des mois de retard. Son chiffre d’affaires 2021 a perdu 3,3%, mais suite à une modification comptable reportant 40% des ventes sur les exercices suivants. Face à la baisse des valorisations sur les marchés, il ne faut cependant plus espérer d’introduction en Bourse de cette participation, pour laquelle des pertes abyssales sont prévues ces 12 prochains mois.
Autre participation qui cause du souci : THG (vendez), qui a encore dévissé de 25% après avoir réduit drastiquement ses prévisions de croissance pour 2022.
Vu toutefois la décote de Sofina par rapport à la valeur estimée de son portefeuille, nous mainenons notre conseil : conservez.
Colruyt a cédé 2,4%. Le distributeur n’a pas réussi à profiter des rumeurs évoquant la vente des parcs éoliens Parkwind (qu’il détient via sa filiale à 59,8% Virya Energy). L’agence Bloomberg évoque pour Parkwind une valorisation pouvant atteindre 2 milliards d'euros. Si cela se confirme, cela pourrait avoir un impact positif non négligeable sur le cours de Colruyt, qui est à son plus bas depuis 2014. Mais on en serait encore qu’au tout début des négociations.
Solvay a cédé 4,7%. Le groupe a annoncé par ailleurs qu’il allait agrandir une usine en France, pour y produire des aimants à base de terres rares, un des composants essentiels des moteurs de voitures électriques et des éoliennes. Le groupe va aussi y ouvrir une usine pilote dédiée à des composants pour batteries à l’état solide, qu’on présente souvent comme les batteries de prochaine génération pour les véhicules automobiles. Solvay veut tripler ses ventes dans le secteur auto, pour atteindre 2,5 milliards d'euros d'ici 2030. Le chiffre d’affaires 2022 du groupe devrait approcher les 13 milliards.
WDP a perdu 3,5%. La SIR a annoncé l’acquisition des sept sites de SEDIMMO dans la zone industrielle Tournai West. L’investissement se monte à 120 millions pour environ 100 000 m² et sera payé en actions. En conséquence, le nombre d’actions devrait augmenter d’environ 2,3% et cela diminuera un peu le taux d’endettement de la SIR.
En dehors du Bel 20
Exmar a cédé 1,5%, malgré l’annonce d’un dividende exceptionnel.
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EVS (inchangé) a annoncé la signature d’un important contrat pour l’équipement de studios mobiles de Studio Berlin, un fournisseur de services de production audiovisuelle.
La tendance positive se poursuit donc pour le groupe, après un très bon 1er semestre (chiffre d’affaires en progression de 9,5%) et un solide carnet de commandes (qui ont permis de relever les prévisions de ventes pour l’ensemble de 2022). Le chiffre d’affaires 2022 dépassera de 2 à 9% celui de 2021, qui avait pourtant bénéficié d’un très gros effet de rattrapage post covid.
Ontex a gagné 1,9%. L’action, déjà très faiblement valorisée, n’a pas souffert de l’annonce de son concurrent suédois Essity, qui s’est déclaré touché par les hausses de prix de l'électricité, du gaz et de ses matières premières et qui va relever tous ses prix de vente. Mais l’exposition d’Ontex au prix du gaz et de l’électricité pour 2022 est négligeable. Nous tablons toujours sur un rebond progressif de ses marges, au fur et à mesure de la révision de ses contrats avec ses clients.
Ageas a apporté ses dernières actions Befimmo (3,5% du capital) à l’offre de Brookfield. Pour des raisons juridiques, la période de l’OPA sera rallongée au moins jusqu’au 21/09. L’offre valorise Befimmo à 47,50 EUR. Si ce n’est déjà fait, cédez vos actions. La probabilité d’une offre de retrait obligatoire et d’une radiation augmente.
Biocartis a chuté de 14,5%. Le titre souffre toujours du fait que la biotech doit se recapitaliser pour assurer sa survie d’ici 2024.
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