Sur la semaine, le S&P 500 est plus ou moins à l’équilibre, le Nasdaq a gagné 0,6%, le Stoxx Europe 50 s’est apprécié de 1,4% et le Bel 20 a augmenté de 1,8%.
Inscrivez-vous sur notre site et suivez l’actualité financière
Le chiffre publié quant au niveau atteint par l’inflation américaine en janvier est plus élevé que prévu : on attendait 7,3%, il est de 7,5%. Il a coupé les ailes des Bourses à la veille du week-end.
Le taux américain à 10 ans touche les 2%, un niveau symbolique qui n’avait plus été atteint depuis 2019.
Les marchés s’inquiètent de l’impact récessif que pourrait avoir sur les USA une inflation durablement forte et une hausse trop rapide des taux.
Les taux sont aussi en hausse en Europe. En Allemagne, le président de la Bundesbank s’est dit favorable à un relèvement des taux de la BCE cette année, si l’inflation en zone euro persiste.
Les changements de politique monétaire annoncés mettent ainsi toujours la pression sur le compartiment des actions technologiques, car les entreprises du secteur ont besoin de taux bas pour financer leur croissance. Les temps s’annoncent donc compliqués pour les sociétés les plus fragiles.
Mais le secteur est toutefois parvenu à gagner 0,8% sur la semaine aux USA et 1,9% en Europe.
Le secteur des médias et loisirs a gagné 3,9%.
Walt Disney, qui a de plus en plus été associé aux valeurs technologiques ces deux dernières années, vu sa montée en force dans le streaming, s’en sort bien et a gagné 7,1% sur la semaine. Après une fin décevante lors du précédent exercice, le groupe a publié des chiffres trimestriels supérieurs aux attentes. Nous changeons de conseil.
Plus d’info dans notre analyse | Disney a publié un rapport trimestriel dépassant largement les attentes
Par contre, le vent continue de souffler dans les voiles des secteurs dits « value ».
Le secteur pétrolier a ainsi grimpé de 1,5%, profitant du bon niveau du prix du baril pour générer de copieuses liquidités, qui peuvent ensuite être restituées aux actionnaires.
Le secteur des banques européennes a gagné 3,7%, grâce aux bons résultats publiés et aux perspectives positives annoncées, favorisées notamment par la hausse des taux.
Les assureurs sont aussi dans le vert, avec une hausse hebdomadaire de 2,8%, en dépit de publications de résultats sans beaucoup de relief.
Les compagnies aériennes européennes profitent de la baisse d’intensité de la crise sanitaire et ont rebondi de 12,8%.
Les secteurs plus défensifs sont moins recherchés. Le secteur de la pharmacie s’est contenté d’un gain de 1,2%, celui des services aux collectivités de 1,1%.
Au sein du Bel20
Parmi les valeur financières européennes (voir ci-dessus) :
Ageas a progressé de 4,8%.
KBC a réalisé un solide 4e trimestre 2021 et a publié d'excellents résultats annuels. Le bénéfice annuel a augmenté de 81,5%, principalement grâce à la reprise des provisions inscrites pour les conséquences de la pandémie. Les actionnaires ont eu droit à un super dividende (10,60 EUR brut au total, dont 3 EUR déjà versés en novembre) et les prévisions ont été relevées. Le fait que la banque n'ait pas proposé de plan de rachats d'actions propres a déçu et fait perdre du terrain au cours. Malgré cela, KBC a clôturé la semaine avec un gain de 2,4%.
Les valeurs les plus cycliques, les plus à même de profiter de la levée progressive des mesures sanitaires, se sont bien portées.
AB InBev a progressé de 3,9%.
Aperam a grimpé de 1,7% et Umicore s’est apprécié de 4,2%.
Elles ont toutes deux suivi la hausse des valeurs sidérurgiques et des non-ferreux (+6,1%) qui profite du fait que la demande chinoise tire vers le haut les prix des matières premières (restockage, plans de relance attendus).
Aperam a en outre publié des résultats 2021 record. Le dividende augmente un peu moins que nous l’espérions (à 2 EUR brut) mais le groupe va lancer un programme de rachat d’actions propres de 100 millions d’euros (2,3% de sa capitalisation boursière). Il table sur une petite hausse de son bénéfice opérationnel pour le trimestre en cours.
Umicore publiera quant à lui des résultats record le 16 février. Son bénéfice opérationnel devrait avoir progressé de près de 90% en un an, dopé par la hausse des prix des métaux précieux, qui profite à ses activités de recyclage. Le cours reste néanmoins sous pression, surtout à cause des doutes des investisseurs sur les perspectives des matériaux pour batteries.
Plus d’info dans notre analyse | Umicore va publier un résultat record mais son cours baisse !
La remontée des taux, encore alimentée par les chiffres de l’inflation en janvier aux USA, affecte les SIR.
WDP a perdu 3%.
Les SIR investies dans les maisons de repos doivent en plus composer avec le scandale Orpea (restez à l’écart) qui est parvenu à rebondir de 6% cette semaine après avoir plongé de 63% depuis le 20 janvier.
Plus d’info dans notre analyse | Les SIR investies dans les maisons de repos sont-elles en difficulté ?
Cofinimmo a perdu 1,2%.
Aedifica est parvenu à rebondir de 1%.
Dans l’ensemble, toutes les SIR du Bel 20 affichent recul de 15 à 17% depuis le début de l’année.
UCB a cédé 1,5%, pénalisé par l’annonce de Biogen, qui va s’allier au suédois Xbrane Biopharma pour développer et commercialiser un biosimilaire du Cimzia. Le Cimzia génère aujourd’hui 1/3 des ventes d’UCB et son pic de ventes sera atteint en 2024, lorsque les brevets seront perdus en Europe et aux USA. Depuis la mi-novembre le cours d’UCB affiche maintenant un repli de 19%.
Telenet a chuté de 3,9%. Le résultat annuel publié est conforme aux attentes, mais celles-ci ne plaçaient pas la barre très haut.
Les investisseurs n’ont pas été séduits par les prévisions de croissance pour 2022 (elles se limitent à environ 1% pour le chiffre d'affaires et le bénéfice opérationnel avant amortissements), ni par les investissements élevés prévus dans le réseau.
argenx a poursuivi son rebond entamé la semaine précédente avec un gain de 4,3%.
En dehors du Bel 20
Lotus Bakeries a perdu 8%. Le groupe a fait part d’une nouvelle très belle hausse de ses ventes en 2021 (+13,1%) mais a précisé que, face à la flambée de ses coûts, des hausses de prix étaient indispensables pour protéger ses marges. L’action n‘est vraiment pas bon marché.
Plus d’info dans notre analyse | La croissance de Lotus Bakeries sera-t-elle freinée en 2022 ? Et ensuite ?
Barco s’est envolé de 11,4%. Ses chiffres annuels sont conformes à l'avertissement sur résultats lancé en décembre. Le dividende est légèrement augmenté, à 0,40 EUR brut. La division entertainment (notamment les projecteurs pour cinémas) semble se redresser. La division santé profite du fait que les hôpitaux recommencent à investir. Dans la clientèle industrielle, l'outil de réunion ClickShare devrait rattraper son retard. Après deux années difficiles, l'entreprise technologique est donc optimiste pour 2022, mais ne fournit des prévisions chiffrées que pour le 1er semestre (croissance des ventes de 20% par rapport au 1er semestre 2021 et marge opérationnelle avant amortissements supérieure à celle de l'ensemble de 2021). Toutefois, nous restons prudents, car par le passé, Barco a souvent été trop optimiste.
Orange Belgium a cédé 1,6%. L’opérateur a réalisé de très bonnes performances commerciales en 2021 (gain de nouveaux clients), avec une hausse du chiffre d’affaires de 3,7% et une hausse du bénéfice opérationnel avant amortissements. Toutefois, le bénéfice net de 2021 a chuté de 26,5% en raison de l'amortissement du goodwill sur une acquisition. Le dividende a également été réduit pour la première fois en 6 ans. Le groupe veut garder de l'argent dans les caisses pour l'acquisition (coûteuse) du câblo-opérateur wallon VOO et la mise aux enchères des licences 5G.
Mithra a rebondi de 5,3%. La société pharmaceutique a conclu un accord de financement avec Goldman Sachs pour 100 millions d’euros. 10 millions ont déjà été débloqués et Mithra pourra décider de débloquer la suite au cours des 2 prochaines années, par tranche de maximum 7,5 millions d’euros, en échange d’options d’achat sur ses actions (qu’il pourra, s’il le souhaite, rembourser en cash lorsque Goldman Sachs décidera de les exercer). Aussi, si en théorie, chaque tranche de 7,5 millions pourrait donner lieu à l’émission de 0,9% d’actions supplémentaires, ce ne sera pas nécessairement le cas et l’opération ne mènera donc pas obligatoirement à une dilution de l’avoir de l’actionnaire. Cet accord renforce la trésorerie du groupe (estimée à environ 50 millions d’euros au 31/12/21) et lui donne du temps et de la sérénité pour se trouver, nous l’espérons cette année, un partenaire pour la distribution de son Donesta (traitement des troubles vasomoteurs liés à la ménopause), pour lequel des résultats cliniques positifs ont été publiés en janvier.
Hamon, le fabricant wallon de tours de refroidissement industrielles et de cheminées, a introduit une demande de protection judiciaire. En recherche de capitaux pour éviter la faillite, il essaie de gagner du temps. Son cours est suspendu depuis le 28/10, quand il a annoncé que ses besoins de capitaux pour renforcer son bilan étaient plus importants que prévu. Depuis, les choses n’avancent pas et les banques sont en train de le lâcher. Nous vous conseillons de vendre Hamon depuis des années. Déjà au bord de la faillite fin 2017 début 2018, le groupe multiplie les restructurations et les augmentations de capital depuis plusieurs années. Il souffre toujours d’une lourde dette qu’il doit absolument réduire. Il est structurellement déficitaire et le restera encore un moment (s’il survit) L’action est peu liquide, spéculative et risquée. Elle ne peut malheureusement plus être négocié pour l’instant.
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.
Profitez gratuitement pendant 1 mois de nos recommandations sur les actions ! 1 mois gratuit !