Sur la semaine, la Bourse de Paris a reculé de 6,8%, celle de Francfort de 8,3%, celle de Milan de 7,3% et celle d’Amsterdam de 3,8%. Notre Bel 20 s’est inscrit dans la tendance avec un recul de 6,6%.
Le Stoxx Europe abandonne ainsi 6,1%, la perspective d’une intervention de la BCE ayant atténué le recul en fin de semaine.
Aux USA, le S&P 500 a cédé 4,5% et le Nasdaq a baissé de 3,1%.
Alors que la reprise de l’économie après la première vague de l’épidémie était déjà fragile et que les investisseurs se montraient souvent trop optimistes, le renforcement des mesures sanitaires dans la plupart des pays européens fait craindre de nouveaux dégâts aux économies et fait plier les Bourses.
La nervosité est accrue par l’impasse des négociations américaines, entre Républicains et Démocrates, pour un plan de relance.
Cette multiplication des difficultés ne fait que renforcer le danger de voir la croissance économique rester faible en 2021, certainement dans sa première moitié.
Nous nous attendons à une baisse du moral des consommateurs de part et d’autre de l’Atlantique et à une recrudescence de la prudence des entreprises dans leurs investissements.
Les secteurs les plus cycliques et/ou les plus sensibles au confinement sont les plus sanctionnés : le secteur automobile a reculé de 7,4%, celui du pétrole de 2,6%, le transport aérien de 7,6%, l’hôtellerie de 5,6%...
En Europe, le secteur de la haute technologie a perdu 6,9%, bousculé par la chute de SAP (-26%). Le secteur européen des logiciels a aussi lâché 14,8%.
Ailleurs, les résultats des géants technologiques sont mitigés : ils ont été assez bien accueillis par les investisseurs pour ce qui concerne Alphabet (Google, -4,7%) et Amazon (+0,2%) mais s’annoncent en demi-teinte chez Apple (+0,2% avant la publication) et Twitter (+3,9% avant la publication).
Dans le secteur pharmaceutique, la publication de nombreux résultats n’a pas suscité l’enthousiasme. Le secteur a cédé 2,3%.
Au sein du Bel 20
Deux actions seulement ont clôturé la semaine en hausse.
argenx (conservez), biotech spécialisée dans l’immunothérapie, a repris 3,2% après avoir perdu 9,8% la semaine précédente, après la publication de ses résultats trimestriels et l’annonce de retards dans son développement, en raison de la Covid.
Proximus, qui a publié un résultat trimestriel supérieur aux attentes, a gagné 1,2%. Son bénéfice par action trimestriel a progressé de 21% et le groupe se montre plus optimiste qu’auparavant pour l’ensemble de 2020.
Les 18 autres membres du Bel 20 ont clôturé en baisse.
Telenet n’a pas pu convaincre et a cédé 10%.
Plus d’info dans notre article | Carrefour, Melexis, Telenet : quelques nouvelles à propos de ces actions
Les actions du secteur financier, après leur rebond de la semaine passée, ont à nouveau été pénalisées par l’annonce de mesures de la BCE en faveur de l’économie (qui revient à prévoir que les taux vont rester bas pour longtemps) et par le renforcement des mesures sanitaires (qui va faire grimper le nombre de défauts de paiement).
ING a baissé de 12,1%.
Ageas a abandonné 7%.
KBC a dévissé de 8,8% (le groupe est par ailleurs cité, avec NN Group et Allianz comme candidat à la reprise des activités est-européennes de l’assureur néerlandais Aegon, évaluées à 650 millions d’euros).
AB InBev a perdu 7%. Bien que le chiffre d’affaires du 3e trimestre rassure, il n’empêche pas la baisse du bénéfice. Le groupe fait l’impasse sur le dividende intérimaire et ne s’engage pas sur son dividende final. L’incertitude persiste en ce qui concerne son activité dans un avenir proche, d’autant plus avec les mesures sanitaires qui touchent l’horeca.
Colruyt limite son recul à 3,9%, grâce à l’idée qu’un éventuel reconfinement lui serait plutôt bénéfique.
Les SIR, considérées comme plus sûres, ont aussi limité leur baisse.
Cofinimmo, qui envisage de reprendre un certain nombre d’établissements de repos et de soins ainsi qu’un immeuble de bureaux à Bruxelles, a cédé 4,6%.
Aedifica a perdu 3,4%.
WDP a reculé de 1,9%.
En dehors du Bel 20, les publications de résultats trimestriels ont commencé
Befimmo a chuté de -9,2%, bien qu’ayant publié un résultat sans surprise.
Plus d’info dans notre article | Résultat trimestriel sans surprise pour Befimmo
Melexis a perdu 5,6% bien que dépassant les attentes.
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Sioen a bondi de 17%. La famille Sioen, qui détient 65% du groupe, veut lancer une offre sur les actions restantes à 23 EUR par action, soit presque 26% de plus que le cours avant l’annonce. L’offre est correcte mais pas vraiment généreuse dans le contexte actuel, d’autant que les acquisitions des dernières années commencent à rapporter et que les petits actionnaires seraient ainsi privés de ce potentiel de long terme.
Recticel a cédé 1,6%. Le groupe est parvenu à faire grimper ses ventes de 2,5% au 3e trimestre (après un recul de 17,5% au 1er semestre) et maintient ses objectifs pour le second semestre (stabilité des ventes et du bénéfice opérationnel avant amortissements), malgré le rebond des prix des matières premières, engendré par les problèmes de certains fournisseurs. Vu la recrudescence de la pandémie, cet objectif nous semble difficile à atteindre. Néanmoins, au vu du recentrage continu sur les activités d’isolation (où réside le potentiel de croissance), le cours actuel reste une opportunité pour le long terme.
Exmar a baissé de 5,9% et a encore du acter des réductions de valeurs sur son contrat avec YPF (cassé le 19/10). Le 3e trimestre clôture dès lors sur une perte de 0,10 EUR par action. L’indemnité de 150 millions de dollars qu’il doit recevoir d’YPF sera comptabilisée au 4e trimestre et donnera lieu à un bénéfice exceptionnel conséquent. La majorité des bateaux étant loués à moyen ou long terme, l’impact de la recrudescence de la pandémie devrait être limité. Mais nous restons pessimistes quant aux capacités du groupe à trouver un nouveau locataire pour le Tango FLNG à prix acceptable. Exmar risque de s’avérer rapidement trop peu rentable pour gérer son lourd endettement.
Kinepolis a perdu 7,8%, pénalisé par la fermeture imposée des salles en Belgique et bien qu’ayant rassuré avec l’annonce anticipée de chiffres relatifs au 3e trimestre et bien que disposant d’une solide trésorerie pour surmonter la crise.
Biocartis (conservez) a dévissé de 20% à l’annonce de la fin de sa collaboration avec Exact Sciences, bien qu’obtenant un dédommagement de 12 millions de dollars (0,18 EUR par action). Une baisse exagérée vue que, dans le meilleur des cas, les ventes de tests développés avec Exact auraient représenté tout au plus 10% des ventes de Biocartis.
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