Aussi, bien que les indicateurs sur le front de la croissance économique et de l’inflation soient peu réjouissants, le S&P 500 progresse de 0,4% sur la semaine, le Nasdaq de 0,3% et le Stoxx Europe 50 de 0,4%. Le Bel 20 perd cependant 1,2%, pénalisé par le risque de dégradation économique en Europe et par la baisse des valeurs sensibles aux prochaines hausses de taux.
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Aux USA, au 1er trimestre, l’activité économique a reculé de 1,4% par rapport à un an plus tôt.
En Allemagne, l’inflation en avril est à son plus haut niveau depuis 1981 (7,8%).
La décision de la Russie d’interrompre ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie renforce par ailleurs le scénario d’un embargo sur le gaz russe. Cela aurait de lourdes conséquences pour la croissance économique européenne.
En raison de la hausse de près de 2,5% du dollar par rapport à l’euro, les indices sectoriels exprimés en euro sont pour la plupart en forte hausse.
Le secteur technologique a bondi de 3%, porté par les résultats supérieurs aux attentes de nombreux acteurs majeurs du secteur comme les géants américains Meta Platforms (+11,7%) et Microsoft (+5,7%).
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Le secteur pharmaceutique a gagné 1,5%. Les résultats publiés y sont globalement supérieurs aux attentes et les prévisions pour l’ensemble de 2022 sont confirmées.
Le secteur de l’énergie a grimpé de 3,2%, suite au nouveau rebond du prix du baril de pétrole.
Au sein du Bel 20
Dans le bas du tableau, des valeurs particulièrement sensibles à la hausse des taux…
Sofina a perdu 4,7%.
Ageas a perdu 4,4%, pénalisé aussi par son exposition à l’Asie et à la Chine, et donc à la crainte d’un refroidissement économique en Chine.
KBC a cédé 0,9%, pénalisé aussi par l’avis d’un analyste qui a réduit son objectif de cours.
Galapagos a abandonné 3%.
La biotech argenx (conservez) a chuté de 6%.
L’actualité des entreprises a par ailleurs été déterminante.
D’Ieteren a gagné 6% après avoir fait part de ses objectifs à moyen terme. Sans tenir compte de l’acquisition de PHE (qui ne devrait être effective qu’à la fin du 3e trimestre), le groupe vise à l’horizon 2025 une hausse du bénéfice de 93%, à au moins 950 millions d’euros (avant impôts et éléments non récurrents). Pour y arriver, il pense à augmenter les ventes de sa division auto de 10% par an en moyenne (et d’atteindre en 2025 une marge opérationnelle de 4%), à augmenter le ventes de Belron de 7 à 9% par an (et atteindre une marge opérationnelle de 23%, contre 18% en 2021), à poursuivre le redressement de Moleskine et à poursuivre le développement de TVH parts (avec un chiffre d’affaires en hausse de 8%, hors acquisitions). Des objectifs ambitieux qui accroissent le risque de déception.
Umicore est resté quasi stable (-0,3%). Le début d’année a été bon dans toutes ses activités. A noter cependant que l’activité pots catalytiques souffre de la baisse de production de l’industrie automobile (affectée par les pénuries de semi-conducteurs). Le recul de l’activité recyclage est dû au fait que l’année 2021 avait été exceptionnelle, ainsi qu’à quelques problèmes logistiques pour l’approvisionnement en matières à recycler. Umicore table néanmoins sur un bénéfice opérationnel 2022 supérieur aux attentes (hors éléments non récurrents). Le marché tablait jusqu’à présent sur un recul de 16%. Nous étions déjà un peu plus optimistes. Umicore a en outre conclu un accord majeur dans les batteries, pour alimenter les besoins d’Automotive Cells Company (ACC), une société commune à Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies.
Proximus a perdu 3,5%, mais c’est dû au détachement du dividende (0,70 EUR brut). Car son résultat trimestriel est bon, soutenu par l’intégration de Mobile Viking et les bons résultats de ses filiales BICS et TeleSign (laquelle doit bientôt être introduite en Bourse). Le groupe confirme dès lors son objectif pour l’ensemble de 2022 (recul de 1% du bénéfice opérationnel avant amortissements).
VGP a gagné 3,7%, profitant de la hausse d’objectif de cours d’un analyste et de l’espoir d’être intégré en juin dans l’indice immobilier européen EPRA.
Les SIR actives dans les maisons de repos et de soins étoffent toujours leur portefeuille, mais sans que leur cours en profite.
Aedifica n’a gagné que 0,1%. La SIR a fait savoir qu’elle avait livré 9 projets au 1er trimestre et qu’elle investit dans 8 établissements de repos et de soins en Finlande et en Suède.
Cofinimmo a cédé 1%. La SIR a annoncé l’acquisition de 6 établissements en Finlande (2 centres de résidence-services, 2 établissements de la protection de l’enfance, un centre pour des patients souffrant de déficience mentale et un établissement d’accueil journalier pour enfants). Elle a aussi acquis un centre de résidence-services en construction aux Pays-Bas.
WDP a perdu 0,2%. Mais sans le détachement du dividende, le cours aurait grimpé. Le dividende est optionnel (en cash, en actions, ou une combinaison des deux). Optez pour le cash.
En dehors du Bel 20
Mithra a perdu 5,8%. La société pharmaceutique a annoncé une collaboration avec MedinCell pour le développement de produits injectables contre le paludisme et le rejet de greffes. Via son outil de recherche et de production (CDMO ou Contract Development and Manufacturing Organization), Mithra offre à des tiers tout une gamme de services : développement de médicaments, production commerciale de produits complexes à base de polymères (anneaux vaginaux, implants), produits injectables…
EVS a rebondi de 4,5%, profitant de la signature d’un important contrat d’infrastructure avec l’américain Fox Sports, qui sera opérationnel pour la Coupe du Monde de football au Qatar.
Recticel a cédé 0,2%. Dans l’activité isolation, qui sera la seule du groupe une fois la vente des mousses techniques finalisée (cet été), le chiffre d’affaires du 1er trimestre a gagné 28,1%, dopé par les hausses de prix de vente (pour digérer la hausse de prix de matières premières. Par ailleurs, l’acquisition de Trimo, annoncée en mars, devrait être bouclée plus tôt que prévu. Le groupe n’a pas communiqué d’objectif pour l’exercice en cours mais confirme son ambition de doubler ses ventes dans l’isolation d’ici 2025. De nouvelles acquisitions seront nécessaires pour y parvenir. Sa solide trésorerie le lui permettra.
Exmar a chuté de 4,1%. Sa perte trimestrielle (0,12 EUR par action), n’est pourtant pas une surprise. Tant sa barge FSRU S188 que sa plateforme de liquéfaction du gaz Tango FLNG sont restées inemployées au 1er trimestre. Le 2e trimestre ne devrait pas être plus brillant. La barge FSRU S188, qui a trouvé entre-temps un locataire en mars, ne rapportera des loyers qu’au 3e trimestre. Pour le Tango FNLG, des discussions sont en cours (sans rien de neuf pour l’instant). La probabilité de trouver un locataire augmente cependant avec la volonté de l’Europe de réduire sa dépendance au gaz russe (qui renforce l’intérêt pour le gaz naturel liquéfié).
Melexis a rebondi de 5,6%, grâce à un résultat trimestriel meilleur que prévu.
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Xior Student Housing a grimpé de 1%. Comme d'habitude, la SIR a publié un solide résultat trimestriel, révélant de bons chiffres de croissance. Elle profite d’une énorme ruée vers les chambres d'étudiants. Malgré l'inflation (qui entraîne une hausse des loyers), elle s'en tient à ses prévisions formulées précédemment.
Kinepolis a perdu 2%. Le groupe se redresse de la crise, mais lentement.
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Telenet a chuté de 8%. Son résultat trimestriel s’est avéré médiocre. Le nombre de clients et de services fournis n'a pas ou peu augmenté. Le chiffre d'affaires est resté plus ou moins stable, et le bénéfice opérationnel avant amortissements s'est légèrement effrité, en raison de l'augmentation des frais de personnel. Le bénéfice net a augmenté de 43% (mais il fluctue en fonction des effets comptables des instruments de couverture sur les taux d'intérêt et de change). Les hausses de prix de vente qui seront mises en œuvre en juin devraient permettre d'atteindre les objectifs de croissance formulés pour 2022 (des objectifs cependant très faibles).
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.