La semaine sur les marchés : regain d’optimisme en Bourse

De bons indicateurs américains permettent aux Bourses de digérer les propos « faucons » (encore des hausses de taux d’intérêt) des banques centrales tenus lors de leur réunion annuelle au Portugal. Ce vendredi midi, le S&P 500 et le Stoxx Europe 50 affichent des gains hebdomadaires de respectivement 1,1% et 0,9%. Hausse de 2,8% à Paris. A Bruxelles, la Bourse s’est stabilisée, après la chute de 3,7% de la semaine précédente.

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Après avoir traversé une période d'incertitude, les marchés boursiers sont de nouveau dans le vert grâce à des indicateurs économiques encourageants aux États-Unis. La confiance des ménages, le marché immobilier et les commandes de biens durables affichent de bonnes performances, ce qui confirme notre scénario d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine. 

L’ensemble des secteurs termine la semaine dans le vert, comme les financières (+2%), l’énergie (+2%) et les télécoms (+2,4%).

Le secteur de la technologie (+1%) ne prend pas ombrage des rumeurs de nouvelles restrictions sur les exportations de puces américaines vers la Chine. Le secteur des semi-conducteurs gagne 0,6%. 

Apple (+1,6%) touche un nouveau plus haut historique et se rapproche des 3 000 milliards USD de valeur boursière. L’action profite depuis le début d’année (+45,9%) des anticipations sur la fin proche du resserrement monétaire et de l’emballement autour de l’intelligence artificielle. 

Le secteur automobile européen (+2,8%) rebondit après la difficile semaine précédente.
Renault (+8,5%) relève ses prévisions de résultats pour 2023 grâce au dynamisme des ventes. Stellantis (+6,4%) en profite. 

Les secteurs plus défensifs sont à la traîne, comme l’alimentation (-0,3%), la pharmacie (-0,9%) et la défense (+0,5%). 

Hausse de 7,9% pour Engie après l’accord conclu avec le gouvernement belge sur la prolongation de la durée d’exploitation des deux derniers réacteurs nucléaires. La facture de la gestion des déchets ne dépassera pas 15 milliards EUR. Par ailleurs, le groupe relève substantiellement ses prévisions de résultats pour 2023. Depuis le début de l’année, l’action a gagné 13,7%.

A Bruxelles, la Bourse s’est stabilisée, mais les actions de l’indice ont évolué de manière très disparate.

Au sein du Bel 20

Aperam (-8%) a souffert de la dégradation du conseil de l’analyste de Degroof Petercam. Celui-ci reste enthousiaste pour le long terme, mais n’achète plus dans l’immédiat, en raison de la faiblesse actuelle de la demande dans le secteur et d'une concurrence plus agressive sur les prix. Selon nous, c’est justement le moment d’acheter cette société cyclique ! L’objectif de cours de l’analyste est revu à la baisse, mais reste, à 35 EUR, 23% au-dessus du cours actuel.

Umicore (-2%) a pâti des inquiétudes de Deutsche Bank pour les prochains résultats semestriels en raison de la baisse des prix des métaux précieux, qui pèsera sur la rentabilité des activités de recyclage. Nous restons prudents, mais le cours en tient déjà largement compte selon nous.

UCB (-3,9%) a à nouveau reculé. Le groupe biopharmaceutique a vu son rozanolixizumab contre la myasthénie grave généralisée approuvé par les autorités sanitaires américaines. Il sera commercialisé au 3ème trimestre. Voilà donc un concurrent pour le Vyvgart, le produit phare de la biotech argenx (-2,5%), déjà sur le marché américain depuis un an et demi. Mais pour UCB, cette bonne nouvelle a été totalement éclipsée par un nouveau report de la décision d’approbation pour son bimekizumab contre le psoriasis.
Plus d’info dans notre analyse | Nouveau report pour le bimekizumab d’UCB

Les SIR ont une fois de plus pâti du rebond des taux d’intérêt.

WDP (+0,4%) est parvenu à se maintenir la tête hors de l’eau.

Cofinimmo (-1,2%) a cédé un nouvel immeuble de bureaux. Cette fois, c’est un immeuble dans la zone décentralisée de Bruxelles où le groupe a son siège. Cofinimmo poursuit ainsi le rééquilibrage de son portefeuille vers les actifs lié à la santé (maisons de repos et de soins). Le cumul des désinvestissements déjà réalisés depuis le début de l’année dépasse désormais 190 millions EUR, près des 2/3 de l’objectif qu’il s’est fixé pour 2023. Cofinimmo est la tête d’un portefeuille immobilier de 6,3 milliards EUR.

Aedifica a perdu 1,5%. L’augmentation de capital, réalisée à des conditions très défavorables, a été un succès.

Le holding Sofina a perdu 0,7% après qu’une de ses valeurs en portefeuille, le spécialiste indien de l’éducation en ligne Byju’s, a déclaré que ses comptes 2021-22 et 2022-23 seraient publiés respectivement en septembre et en décembre. Estimée très prudemment, la participation de 5,14% de Sofina vaut maintenant moins de 2% de la valeur totale de son portefeuille. Et quoi qu’il advienne de Byju’s, le holding a déjà plus que récupéré sa mise en vendant une partie de ses actions en 2020.

Toute ces baisses n’ont été qu’à peine compensées par les hausses d’autres actions de l’indice.

KBC (+4,4%) a rebondi dans le sillage de l’ensemble du secteur bancaire, rassuré notamment par la réussite des stress tests des banques aux Etats-Unis.

Melexis (+2,7%) a profité d’un nouveau conseil d’achat d’un broker qui a repris la couverture de la valeur.

Solvay (+2,5%) a rassuré en concluant un accord de 389 millions USD avec le ministère de la protection de l'environnement de l'État du New Jersey pour indemniser et régler les problèmes liés à la pollution causés par sa production de PFAS. Le total sera déboursé sur 30 ans. Solvay en a déjà provisionné une partie, mais va enregistrer une nouvelle provision de 250 millions USD (2,17 EUR par action) au 2ème trimestre. Celle-ci viendra encore réduire les bénéfices 2023 déjà rognés par la baisse des volumes vendus et le coût élevé (400 à 500 millions d’EUR) de l’opération de scission prévue fin 2023.

En dehors du Bel 20

Le cours de la SIR Xior (-3,9%) est au plus bas depuis 2016. Un million d'actions Xior supplémentaires (soit 2,8% du capital) ont été vendues par ST Holding, hors Bourse, auprès d'investisseurs institutionnels.
Plus d’info dans notre analyse | ST Holding se sépare d’un million d’actions supplémentaires Xior

IBA (-2,9%) a profité de l’annonce d’un partenariat stratégique entre PanTera, sa coentreprise SCK CEN lancée en 2022 et l’américain TerraPower Isotopes, fondé en 2006 par Bill Gates, pour augmenter la production globale de l’actinium-225 (225Ac). L’impact financier à court terme est nul pour IBA. Mais ce radio-isotope a le potentiel de traiter un grand nombre de cancers. Le but est d’accroître sa disponibilité pour soutenir le rythme des essais cliniques et espérer son utilisation à large échelle à plus long terme.

Chez Atenor (+2,7%), 60,35% des actionnaires ont opté pour le dividende en actions plutôt qu’en espèces. Pas étonnant au vu du prix attractif de souscription (20,56 EUR par action). Atenor augmente ainsi son capital de 7,9 millions EUR par l’émission de 386 615 actions supplémentaires, qui sont cotées depuis le 28 juin. En conséquence, le nombre total d’actions a augmenté de 5,5%. Le promoteur a aussi annoncé un partenariat pour le développement d’un projet au Luxembourg (Square 42 – 20 400 m² de bureaux) avec Cores Development et la vente de sa participation dans le projet résidentiel « Liv de Molens » (35 000 m²) à Deinze. Ces deux nouvelles initiatives pour renforcer le bilan d’Atenor – mis à mal par des ventes qui peinent à se concrétiser – feront rentrer un peu plus de 20 millions EUR dans les caisses du groupe, sans impact sur les résultats. Dans l’attente de l’augmentation de capital encore nécessaire (en septembre ou octobre), nous continuons d’adopter une attitude attentiste.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi