Le revirement de Trump sur les droits de douane a permis un rebond des Bourses lors de la séance de mercredi aux États-Unis et de jeudi en Europe. Mais rien n’est réglé sur le fond.
Les droits de douane menacent les bénéfices des entreprises.
Les entreprises manquent toujours de la visibilité nécessaire pour investir.
Et Trump semble décidé à mener la guerre économique à la Chine.
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Prochaine étape ? La publication des résultats du 1er trimestre. Les investisseurs seront avant tout attentifs aux perspectives qu’annonceront les entreprises. En tout cas celles qui accepteront de s’engager.
Le secteur technologique américain gagne 2,9% sur la semaine.
Celui des semi -conducteurs reprend 4,7%.
NVIDIA bondit de 14,1%.
Alphabet gagne 5,2%. Le groupe confirme le montant de ses investissements prévus pour l’ensemble de 2025 (75 milliards de dollars), pour augmenter ses capacités dans les data centers et l’IA.
Le secteur des équipements sportifs ne profite pas de la suspension des droits de douane sur les pays d’Asie du Sud, où sont localisées les usines de ses acteurs.
Adidas baisse de 1,6%, Puma de 5,8% et Nike de 5%.
En Europe, la saga des droits de douane inflige toujours des reculs hebdomadaires au secteur de la pharmacie (-8,8%) et au secteur de l’automobile (-4,8%).
Stellantis chute de 12,8%; Volkswagen recule de 3,9%.
Le prix du baril de Brent est retombé à un niveau proche des 60 USD.
Les craintes de récession et de guerre commerciale avec la Chine pèsent sur le cours du pétrole.
Le secteur de l’énergie perd 7,3% sur la semaine en Europe et 5% à l’échelle mondiale.
Repsol chute de 10,5% et TotalEnergies de 8,2%.
A noter que Walmart gagne 8,9%.
En dépit de l’impact potentiel des droits de douane, le groupe confirme ses perspectives pour l’exercice en cours. Le groupe est prêt à prendre à sa charge les hausses de prix des marchandises, quitte à affecter son bénéfice, pour regagner des parts de marché en gardant des prix de vente peu élevés.
Au sein du Bel 20
Le Bel 20 a évidemment évolué en dent de scie sur la semaine.
Après une dégringolade de 5,7% en 3 jours, la volte-face de Trump l’a relancé, mais le rebond s’est rapidement essoufflé. Le bras de fer américano-chinois inquiète. Les négociations qui s’annoncent entretiendront la volatilité ces prochains mois.
Depuis l’annonce du 2 avril, le recul du Bel 20 est encore de 8,5%.
UCB perd 12,2%. Donald Trump a en effet annoncé de futurs droits de douane "importants" sur les produits pharmaceutiques, jusqu’ici exemptés. Or, UCB produit l’essentiel de ses médicaments en Europe et réalise 54% de son chiffre d’affaires aux USA.
argenx limite son recul à 3,1%. Ses produits pour le marché américain étant fabriqués localement par des sous-traitants, la société devrait être épargnée par d’éventuelles taxes. Elle a par ailleurs annoncé que les autorités sanitaires américaines ont approuvé la formulation en seringue préremplie et auto-injection des deux indications du Vyvgart déjà approuvées (myasthénie grave généralisée et CIDP). Ce mode d’administration permet une utilisation à domicile, sans formation ni besoin d'un professionnel de la santé. Un atout par rapport à la concurrence.
Comme la semaine passée, les valeurs industrielles, ont été particulièrement touchées par la mauvaise visibilité actuelle sur la santé de l’économie mondiale.
Umicore chute de 8,8%, à des planchers historiques.
Solvay perd 2,7%.
Syensqo chute de 5,3%. Pourtant, selon nos estimations, 80 à 90% de ses ventes aux USA sont issues de ses usines locales.
Les SIR ont globalement confirmé leur caractère défensif face au risque de récession.
Aedifica grappille 0,8%
Cofinimmo ne perd que 0,8%.
Les acteurs du segment de la logistique ont logiquement souffert davantage.
Montea chute de 7,2%.
WDP abandonne 2,9%. La SIR a pourtant 3 nouveaux projets à Ridderkerk (Pays-Bas) et à Bucarest-Dragomirești (Roumanie). L'investissement total est d'environ 107 millions d'euros, les projets sont pré-loués à des clients opérant dans la logistique alimentaire et les services logistiques plus larges.
Melexis cède 1,7%. Les conséquences des droits de douane sont peu claires. Plusieurs analystes ont réduit leur objectif de cours.
Sofina est parvenu à rebondir de 6,2% après une chute de 12,1% la semaine précédente.
KBC gagne 3,1%. Le groupe a peu de liens avec les USA mais tout ralentissement économique issu de la guerre commerciale pourrait avoir un impact sur l’octroi de crédits et sur les défauts de paiement.
Lotus Bakeries récupère 1,4%. Ses ventes sur le marché américain (15% de son chiffre d’affaires) proviennent de son usine locale, dont les capacités ont été augmentées en 2024.
AB InBev perd encore 2,5%. Le groupe produit pourtant sur place la quasi-totalité de ses bières destinées au marché américain (près de 25% de ses ventes), à l’inverse du concurrent Constellation Brands qui importe massivement du Mexique.
En dehors du Bel 20
DEME bondit de 12,2%. Le spécialiste du dragage et des travaux d’installation d’éoliennes off-shore a acquis le norvégien Havfram spécialisé dans le transport et l’installation d’éoliennes offshore. Un gros morceau, payé 900 millions d’euros, mais qui lui permet de faire grimper son carnet de commandes de 600 millions d’euros, ainsi que d’agrandir rapidement sa flotte (deux nouveaux bateaux sont en construction pour le norvégien).
Certes, depuis le retour de Trump, le marché américain de l’éolien offshore est à l’arrêt. Mais en Europe et en Asie, la demande reste forte. Vu sa faible dette et les liquidités générées par ses activités, DEME n’aura aucun problème à financer l’opération et ne devra pas recourir à une augmentation de capital.
Xior Student Housing perd 5,9%. Le SIR paiera le 14 avril les dernières sommes dues pour la reprise de Basecamp. Le paiement se fera en actions émises pour l’occasion et qui ne peuvent être vendues pendant 6 mois. Il y aura une légère dilution de l’avoir de l’actionnaire existant. Le coupon 27, détaché le 10 avril, donnera droit dans le courant de 2026 au dividende pour la période du 1/1/2025 au 13/4/2025 (0,4989 EUR brut).
Colruyt grappille 0,7%. Le groupe injecte encore 40 millions dans sa chaîne de fitness Jims. De quoi transformer les locaux de la chaîne NRG, acquise l'année dernière, et réaménager ceux de Jims. Jims subit la forte concurrence de Basic-Fit (-0,1%). Les synergies et la complémentarité entre Jims et le secteur des supermarchés nous semblent en outre quasi inexistantes.
Nyxoah gagne 4,2%. La medtech a déclaré espérer recevoir au 2e trimestre le feu vert de la FDA pour son système Genio (neurostimulateur pour les patients souffrants d’apnée du sommeil). Le retard dans l’approbation sera donc limité. Mais, rien n’est gagné pour autant. La percée commerciale aux USA devra faire face à une concurrence de poids.
Avant de voir les premiers chiffres de ventes, restez à l’écart de cette action à haut risque.
Le cours de Greenyard est suspendu depuis le 1er avril. Des discussions seraient en cours pour retirer l’entreprise de la cote, avec une offre du fondateur (actionnaire à 37,7%) et d’un partenaire financier. L’entreprise reste très endettée et œuvre dans un secteur soumis à une forte concurrence, générant des marges très faibles. Restez à l’écart.
Variations de cours du lundi matin au vendredi midi.
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