La semaine sur les marchés : des montagnes russes !

Juste avant la publication des importants chiffres de l’emploi américain susceptibles d’influencer la tendance des Bourses mondiales, les indices restaient dans le vert sur la semaine : une hausse de 4,4% pour le S&P 500 et de 4,7% pour le Nasdaq, une progression de 2% pour le Stoxx Europe 50 et un rebond de 1,20% pour le Bel 20. 

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Les investisseurs ont apprécié le ralentissement de l’activité dans le secteur manufacturier en Europe et aux USA. Pour les plus optimistes, cela pourrait amener les banques centrales à réduire le rythme de remontée des taux. La détente des taux à long terme en début de semaine a d’ailleurs été spectaculaire et a permis de relancer les cours des actions. Mais il est trop tôt pour spéculer sur un changement de politique monétaire. Les investisseurs ne sont toujours pas tentés de prendre plus de risques sans plus de visibilité. 

Le secteur de l’énergie bondit de 6% grâce à la hausse des prix du pétrole. L’Opep+ va réduire sa production pour soutenir ses prix. Le secteur se montre toutefois déçu par les annonces de baisse des résultats (notamment de Shell, dont l’action gagne néanmoins 2,6%). L’évolution était pourtant prévisible. ExxonMobil bondit de 16,9% grâce à ses perspectives dans le gaz naturel. 

Le secteur des ressources de base gagne 5,5%, celui de la chimie 4,2% et celui des loisirs 4,2% également. Ces secteurs cycliques sont portés par l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie mondiale.

Le secteur des services aux collectivités ne gagne que 0,6%, celui de la pharmacie 1,8% et le secteur télécom 1,8%. Ces secteurs plus défensifs sont moins recherchés.

Le secteur des valeurs technologiques gagne 6,1% au niveau mondial et 6,9% en Europe, profitant de la baisse des taux à long terme en début de semaine. 

Le secteur des semi-conducteurs bondit de 8,2%, avant les commentaires plus pessimistes d’AMD (+7,1%) et Samsung Electronics (+5,8%), entraînant des prises de bénéfices. 

Au sein du Bel 20

VGP a poursuivi sa décente aux enfers avec une chute de 28,6% (après une baisse de 73% déjà depuis le début de l’année). Cette semaine, c’est l’annonce du report de la mise sur pied de la quatrième joint-venture avec Allianz, qui a pesé. 
Plus d’info dans notre analyse | Le cours de VGP n’est-il pas exagérément sanctionné ?

Les SIR continuent de pâtir du niveau des taux d’intérêts, au plus haut depuis 10 ans.
Cofinimmo a cédé 2,1%. La SIR a vendu un immeuble de bureaux dans la zone décentralisée de Bruxelles (à un prix supérieur à celui inscrit dans les comptes) et en a acheté un autre dans le Central Business District (joignant un immeubles qu’il possède déjà). Elle a en outre acquis un centre de repos et de soins aux Pays-Bas. 
Warehouses De Pauw a cédé 2,1%, bien qu’on ait appris que ses dirigeants avaient récemment procédé à de copieux achats d’actions de la SIR.
Aedifica a perdu 3,1%. La SIR a encore acquis deux centres de repos et de soins au Royaume-Uni (un en exploitation, un qui reste à construire).

Les valeurs les plus sensibles aux taux se sont le mieux comportées.
Sofina a bondi de 6,2%. Le holding renferme beaucoup de participations technologiques non cotées.
Solvay a grimpé de 6,6%, Umicore de 5,3% et Aperam de 2,7%. Ce dernier a profité des conseils d’achat de certains analystes et du fait que le groupe table sur un dividende au moins stable à 2 EUR brut. 
Plus d’info dans notre analyse | Aperam souffre de la dégradation de la conjoncture

Ackermans & van Haaren a gagné 3,5%, profitant du lancement d’un programme de rachats d’actions propres à hauteur de 70 millions d’euros. Il n’est pas certain que ces actions soient ensuite annulées. Elles pourraient servir pour alimenter des plans de stock options pour les dirigeants. Mais c’est une bonne opportunité, vu la décote actuelle de plus de 15%.
Préférez cependant un investissement direct dans DEME (+11,1%), sa participation la plus prometteuse (un peu plus de 30% de son portefeuille). 

Ageas, dans le sillage de ses pairs européens, a enregistré une hausse de 3%, malgré la réduction de l'objectif de cours d'un analyste (qui s'attend à ce que l'assureur réduise sa prévision de bénéfice net 2022 de 1 milliard à 0,9 milliard d'euros). 

KBC a cédé 0,8%, à contre-courant des valeurs bancaires européennes. Le bancassureur risque d'être soumis à une taxe de 60% sur les surprofits de 2023 à 2025 (projet du gouvernement tchèque pour les entreprises énergétiques et les banques).

Colruyt n'a pas échappé à la baisse subie par beaucoup de distributeurs européens et a encore perdu 2%. Le groupe a par ailleurs inauguré un nouvel entrepôt pour sa filiale de pharmacie en ligne Newpharma.

En dehors du Bel 20

Xior Student Housing a chuté de 9,9% après que les vendeurs de Basecamp ont vendu à des investisseurs institutionnels une partie des actions reçues en échange d’une partie de leurs bâtiments. Ces actions ont été vendues à 29,10 EUR, soit 7,8% de moins que le dernier cours avant l’opération et près de 34% de moins que le prix auquel elles avaient été acquises. Rassurant néanmoins : l'un des acheteurs était Aloxe, le principal actionnaire de Xior derrière lequel se cachent, entre autres, le PDG et le directeur financier de Xior. D'ailleurs, Aloxe et le PDG lui-même se sont aussi empressés d'acheter des actions Xior ces dernières semaines. 

Home Invest Belgium a dégringolé de 13,5%. La SIR a en outre acquis un premier projet à Hasselt (livraison prévue en 2023).

Befimmo a cédé 0,7%. Une offre de reprise sera lancée le 25/10.
Plus d’info dans notre analyse | Befimmo va faire l’objet d’une offre de reprise

IBA a conclu avec le géorgien ElsMed et Novatec un contrat pour installer un centre de production de radiopharmaceutiques en Géorgie. Le centre devrait être opérationnel en 2024. Même si cela semble être un petit contrat, cela confirme la dynamique de la division autres accélérateurs, qui a déjà vendu 25 équipements depuis début 2022. Le cours n’en reste pas moins sous pression (il a gagné 14% sur la semaine mais perdu 24% sur les 30 derniers jours). Car en plus de l’incertitude quant à la rentabilité du groupe, la hausse des taux est une mauvaise nouvelle, car elle pèsera sur les capacités de financement des hôpitaux.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.