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La semaine sur les marchés : regain d’appétit pour le risque

La semaine sur les marchés : regain d'appétit pour le risque

La semaine sur les marchés : regain d'appétit pour le risque

Publié le 03 mars 2023
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La semaine sur les marchés : regain d'appétit pour le risque

La semaine sur les marchés : regain d'appétit pour le risque

L’inflation en Europe demeure le premier sujet de préoccupation des investisseurs. Mais sans pour autant faire dérailler la Bourse.

En ce vendredi début d’après-midi, le S&P 500 américain gagne 0,3%, grâce à un responsable de la Réserve fédérale, qui s’est exprimé en faveur d’un relèvement modéré des taux. Le Nasdaq rebondit de 0,6% grâce à l’appétit pour le risque. L’Europe suit cette tendance, avec un gain de 1% pour le Stoxx Europe 50, un rythme de nouveau supérieur à celui des marchés américains. Les valeurs technologiques de l’Europe sont également en forme, avec un gain de 0,9%. En Belgique, l’indice Bel 20 affiche une progression hebdomadaire de 0,6%.

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Alors que les craintes d’une récession économique en Europe reculent, grâce notamment à la réouverture de l’économie chinoise, l’inflation reste le premier sujet d’inquiétude des investisseurs. L’inflation dans la zone euro a atteint un nouveau record, à 7,4% hors énergie et alimentation en février. Cette hausse des prix peut encore perdurer quelques mois. D’ici là, la Banque centrale européenne (BCE) va poursuivre sa hausse des taux au-delà du 1er trimestre. Les marchés d’actions et obligataires pourraient dès lors reculer, si le resserrement monétaire venait à se durcir beaucoup plus. 

Le secteur des ressources de base (+3,1%) connaît un rebond grâce aux prix des métaux. Les indicateurs économiques venant de Chine indiquent une accélération de la reprise économique. Anglo American gagne 6,9%. Le secteur de l’acier progresse de 3,3%. Hausse de 3,3% pour Aperam, de 8,4% pour ArcelorMittal et de 10,1% pour Schnitzer Steel

Semaine également positive pour les secteurs sensibles à la conjoncture, comme l’automobile (+2,4% en Europe), les loisirs (+1,5%) et la distribution (+1,8% en Europe). Les secteurs plus défensifs sont délaissés, comme les services aux collectivités (-1,6%) et la pharmacie (-1,4%). 

Le cours de BNP Paribas (+0,5%) limite ses gains après que la Belgique a annoncé la vente prochaine d’un tiers de la participation détenue dans la banque française. Une cession judicieuse, après le rebond du cours de la banque française. 

Au sein du Bel 20

argenx (-5,1%) est le grand perdant de la semaine. Sans surprise, la publication des résultats 2022 de la biotech n’a rien révélé de neuf. On connaissait depuis janvier le succès des ventes du Vyvgart (401 millions USD), qui soigne déjà 3 000 patients. Et aucune autre nouvelle significative n’a été annoncée. C’est sans doute ce qui explique la baisse du cours qui, comme nous le soulignions la semaine passée, inclut déjà l’annonce de futures bonnes nouvelles. 2023 sera riche en événements susceptibles d’influencer l’évolution du cours. 
Plus d’info dans notre analyse | Le Vyvgart d’argenx dans le top 10 des médicaments les plus vendus ?

Au niveau des autres résultats publiés, le brasseur AB InBev (+1,4%) a publié un bénéfice opérationnel avant amortissement 2022 en progression de 7,2%, en ligne avec les attentes du marché, qui tablait sur le milieu de la fourchette annoncée de 6 à 8%. La dette du groupe a bien diminué. Mais les volumes vendus au 4ème trimestre (-0,6%) se sont avérés plus faibles que prévu, surtout aux Etats-Unis et en Chine. La hausse des prix de vente sera à nouveau la clé pour assurer la croissance en 2023. Grâce à la diminution de sa dette AB Inbev augmente son dividende de 50%, à 0,75 EUR brut. Le brasseur table sur une hausse de 4 à 8% de son bénéfice opérationnel avant amortissements pour 2023. 

Le holding Ackermans & van Haaren (-1%) a publié, comme prévu, des résultats record pour l’exercice 2022 (bénéfice de 21,39 EUR/action), supporté aussi bien par les plus-values réalisées sur les ventes de Manuchar & Anima que par les bons résultats de toutes ses divisions. AvH paiera un dividende de 3,1 EUR brut par action, en progression de 13%. Conservez si vous avez des actions AvH. Mais préférez un investissement direct dans le dragueur et installateur d’éolien offshore DEME (+1,5%), la participation la plus prometteuse d’AvH selon nous, et qui pèse près d’1/3 de son portefeuille. 
Plus d’info dans notre analyse | Résultats 2022 supérieurs aux attentes pour DEME

Les valeurs financières se sont bien reprises grâce à la légère hausse des taux d'intérêt.

KBC (+2,6%) a également bénéficié de la révision à la hausse de l’objectif de cours de deux analystes.

Ageas (+2,8%) s'est un peu remis de son recul de la semaine précédente (suite à des résultats annuels mal accueillis).

Les actions immobilières, elles, ont pâti de la hausse des taux d'intérêt.

Pour le reste, les indicateurs macro-économiques bien orientés en Chine où, signe des effets de l’abandon de la politique zéro-Covid, l’activité manufacturière commence à rebondir, ont globalement favorisé les valeurs les plus cycliques. 

Aperam, Umicore et Solvay ont progressé de respectivement 3,3%, 2,6% et 2%. 

D’Ieteren (+4%) a en plus profité d’un nouveau conseil d’achat de Barclays qui table sur un cours objectif de 220 EUR. A l’inverse, les valeurs les plus défensives ont été plus à la peine. 

UCB a perdu 2% et le gestionnaire de réseaux électriques Elia, 2,8%. Elia, qui lancera en 2024 la construction de l'île énergétique « Princesse Elisabeth » en mer du Nord (une première mondiale qui servira de point de raccordement entre les éoliennes en mer ; DEME fait partie du consortium qui assurera la construction), a pourtant aussi enregistré une solide année 2022, avec un bénéfice par action en progression de 19,5%, à 4,8 EUR, en ligne avec nos attentes. Le dividende est augmenté en conséquence à 1,91 EUR brut (+9%).  

En dehors du Bel 20

2022 s’est terminé par une perte de 1,83 EUR par action pour le spécialiste des couches culottes Ontex (+3,7%), plombé par l’inflation des coûts que le groupe n’était contractuellement pas en mesure de répercuter sur ses clients. Mais le 4ème trimestre a montré une nette amélioration de la rentabilité. Le bénéfice opérationnel avant amortissement a progressé de 64%, pour un chiffre d’affaires en hausse de 26% (20% sur base comparable). Le rebond des marges amorcé au 3ème trimestre se confirme et va s’accélérer dans les trimestres à venir, au fur et à mesure que le groupe va pouvoir implémenter ses hausses de prix lors des renouvellements de contrats avec ses clients. La marge EBITDA (hors pays émergents, que Ontex veut céder) devrait rebondir de 30 à 60% cette année et permettre un retour des bénéfices que nous estimons à ce stade à 0,4 EUR par action (sans tenir compte des activités dans les pays émergents que le groupe veut vendre). Par ailleurs, les négociations en vue d’un éventuel rapprochement avec Attindas (racheté par le fonds American Industrial Partners), divulguées printemps 2022, ont été abandonnées.

Le groupe de construction CFE (+5,4%) a publié de bons résultats 2022. Malgré l’inflation des matières premières qui, faute d’avoir été prévue dans les anciens projets, n’a pu que partiellement être répercutée sur les clients, le bénéfice, sur base comparable, a reculé de 2,8%, à 1,53 EUR par action, pour un chiffre d’affaires en hausse de 3,7%. Le dividende est rabaissé à 0,4 EUR, conformément à la politique de distribution de 25% des bénéfices du groupe. L’an passé, il atteignait encore 1 EUR brut. Mais le périmètre d’activité à fondamentalement changé. En 2021, CFE possédait encore DEME. CFE est aujourd’hui à la tête d’un carnet de commandes bien rempli, mais nous préférons rester prudents. Le groupe table sur une stabilisation de ses bénéfices pour 2023. Ce serait déjà une bonne performance. Le risque de déception est élevé selon nous. Outre la hausse des taux, l’augmentation des coûts de construction risque de peser sur la demande. 

Le spécialiste de l’isolation Recticel (+4%) a enregistré un bénéfice par action de 1,14 EUR en 2022. En tenant uniquement compte des activités poursuivies (la vente des mousses techniques à l'américain Carpenter, qui a reçu le feu vert des autorités britanniques à la concurrence, sera bouclée à la fin du mois), il atteint 0,19 EUR par action. C’est trois fois moins qu’en 2021 et sous les attentes, mais cela découle avant tout de charges financières non récurrentes. Les ventes ont progressé de 25%, dopées par l’acquisition de Trimo, et les marges sont en recul, mais ont bien résisté malgré l’inflation, la conjoncture et la hausse des taux qui pèsent sur le marché immobilier. Nous nous attendons à un recul de ventes (à périmètre constant) en 2023. Mais Recticel reste une action intéressante pour le long terme. Une partie du produit de la vente des mousses techniques devrait être distribué aux actionnaires (plusieurs euros sous forme d'une réduction de capital ?).

Le spécialiste de la lingerie féminine Van de Velde (+7,2%) a aussi publié de bons résultats 2022. Sur base comparable, ses ventes ont progressé de 10,6% et son bénéfice a augmenté de 14,9%. Après le solide rebond de l’activité au 1er semestre, dans le sillage du retour des consommateurs dans les magasins, le 2nd semestre s’est avéré comparable à celui de 2021. La stabilisation des marges en 2022 est assurément une bonne nouvelle. 

Chez Bekaert (+5,4%), les ventes (+16,8%, +11,8% sur base comparable), soutenues par les hausses de prix et la marge opérationnelle (à 8,1% contre 10,6% en 2021), se sont révélées être en ligne avec les attentes. Bekaert signale que l’année 2023 a bien débuté et confirme ses objectifs de moyen terme d'une croissance organique du chiffre d'affaires moyenne d’au moins 3% et d’une marge opérationnelle de 9% à 11% tout au long de la période 2022-2026.

Beaux résultats aussi chez Deceuninck (+5,8%). L’exercice 2022 se solde par des ventes en progression de 16,2%, soutenues par les augmentations de prix de vente (les volumes sont en baisse). Mais le bénéfice s’est effondré de 0,25 EUR par action en 2021, à 0,04 EUR par action en 2022. C’est cependant essentiellement dû à l’application de normes comptables spécifiques à la situation d’hyperinflation que connaît la Turquie et à une réduction de valeur sur ses actifs russes. Sans en tenir compte, le bénéfice 2022 n’aurait reflué qu’à 0,17 EUR, parfaitement en ligne avec nos attentes. Pour 2023, le groupe table sur une croissance de son activité.

L'offre de retrait de Tessenderlo (+0,5%) sur Picanol (-6,7%) expire ce vendredi. L’action du fabricant de métiers à tisser sera rayée de la cote ce vendredi 3 mars au soir. Ceux qui détiennent encore des actions Picanol ne peuvent désormais les encaisser que par le biais de la Caisse des dépôts et consignations.

Ekopak a bondi de 5%, après que le groupe a annoncé avoir remporté un contrat pour la construction d'une station de traitement des eaux pour la nouvelle usine de NX Filtration à Hengelo, aux Pays-Bas, qui sera opérationnelle au 1er semestre 2024. Cette nouvelle collaboration est une étape importante dans la réalisation des ambitions à long terme d'Ekopak dans le segment non-WaaS, avec un impact en 2023.

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