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La semaine sur les marchés : la désinflation se fait maintenant à un rythme faible

La semaine sur les marchés : les Bourses ne cèdent pas de terrain

La semaine sur les marchés : les Bourses ne cèdent pas de terrain

Publié le 01 mars 2024
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La semaine sur les marchés : les Bourses ne cèdent pas de terrain

La semaine sur les marchés : les Bourses ne cèdent pas de terrain

La macro-économie revient au centre des attentions, après plusieurs semaines dédiées aux résultats 2023 des entreprises.

En dépit des records de la semaine précédente, les Bourses ne cèdent pas de terrain, rassurées par l’environnement économique qu’elles jugent favorables. Vendredi midi, aux Etats-Unis, le S&P est stable, tandis que le Nasdaq progresse de 0,6%. En Europe, le Stoxx Europe 50 cède cependant 0,3%, pénalisé par le recul des secteurs plus défensifs comme l’alimentation (-2,5%) et la pharmacie (-2%). Baisse de 0,3% à Amsterdam et à Paris. En Belgique, le Bel 20 s’inscrit dans la tendance européenne, avec un recul hebdomadaire de 0,4%, sauvé par la progression de UCB, qui pèse à lui seul près de 10% de l’indice.

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L’inflation en Allemagne pour février est légèrement sous nos attentes. En France, elle est en recul par rapport à janvier. Aux Etats-Unis, l’inflation (dépenses de consommation personnelles à l’exception de l’énergie et l’alimentaire) s’effrite légèrement par rapport à janvier. Ces chiffres d’inflation ne remettent pas en cause le scénario de baisse des taux de la part des banques centrales dans les prochains mois. Le timing de cette baisse demeure toutefois imprécis, ce qui peut constituer un motif de volatilité et de prises de bénéfices sur les Bourses.

Le taux américain à 10 ans n’est pas impacté par l’inflation et reste stable sur la semaine à 4,25%.

Profitant de l’appétit pour le risque, le secteur des semi-conducteurs gagne 1,2% sur la semaine. Hausse de 1,9% pour ASML et de 2,2% pour Texas Instruments. Le secteur de la technologie progresse encore de 0,3%.

Le bitcoin dépasse les 62 500 USD. Il profite du lancement d’ETF aux Etats-Unis, qui facilite l’investissement dans cette crypto-devise, ainsi que de l’engouement retrouvé des acheteurs.

Au sein du Bel 20

Grand gagnant de la semaine, UCB a bondi de 12,1%. Ses résultats 2023 ont témoigné d’un léger retour à la croissance de ses ventes au 2nd semestre. Les nouveaux produits lancés par le groupe semblent prendre le relais sur ses produits, dont les brevets ont expiré et sont dès lors concurrencés par les génériques. Après deux exercices en recul, UCB va renouer avec la croissance de ses ventes. Son bénéfice devrait fort augmenter à partir de 2025. 
Plus d’info dans notre analyse | UCB renoue avec la croissance

La hausse de 2,9% de KBC a aussi aidé le Bel 20 à se maintenir la tête hors de l’eau. Le groupe remonte la pente depuis un certain temps, notamment depuis la publication de ses résultats annuels le 8 février. Le cours de l'action est aujourd'hui supérieur de 12,3% à celui du début de l'année.

Pour le reste, la plupart des actions du Bel 20 ont vu leur cours reculer.

argenx (-8,1%) s’est retrouvé dans le bas du tableau. Ses résultats n’ont pas amené de surprises, dans la mesure où les ventes du Vyvgart contre la myasthénie grave généralisée (un énorme succès avec déjà 1,19 milliard de chiffre d’affaires générés en 2023) avaient déjà été dévoilées début janvier. Nous restons prudents après les déceptions dans la recherche du groupe fin 2023 et alors que de nouveaux produits pour traiter la myasthénie grave généralisée de concurrents font leur entrée sur le marché (e.a. de UCB).

Seul Proximus (-8,9%) a encore fait pire cette semaine. En cause, le départ surprise du CEO de la filiale internationale BICS, qui pèse pour 1/5 des ventes, et qui semble résulter d’une collaboration compliquée avec Telesign, une autre filiale du groupe. La prise de participation dans Tele2 de Xaveir Niel, rentré dans le capital de Proximus en novembre dernier, a pesé aussi. La prise de participation dans Tele2 semble indiquer une volonté de diversification du mania français des télécoms, plutôt que de mener des grands projets pour Proximus.

AB InBev a perdu 4,6%. Alors que la chute des ventes de la Bud Light aux États-Unis semble enfin s'enrayer, AB InBev a encore vu ses volumes vendus reculer de 2,6% au 4ème trimestre. Le brasseur a maintenu son objectif de bénéfice opérationnel avant amortissement 2024 inchangé (+4 à +8%). C’est un peu en dessous de attentes du marché et le dividende n’est que timidement relevé. 
Plus d’info dans notre analyse | AB InBev ne parvient pas à rassurer

Les sociétés immobilières ont également fait partie des perdants.

La prise de conscience que les baisses de taux d'intérêt en 2024 seront plus lentes et plus faibles a pesé sur le cours de leurs actions. Cofinimmo a perdu 5,4%, Aedifica 3,4% et WDP 2%.

L’entrée de Microsoft dans le capital de la start-up française Mistral AI (fondée début 2023 et spécialisée dans l’intelligence artificielle générative) n’a pas soutenu le holding Sofina (-2,1%), investisseur de la première heure. Mistral AI et Microsoft vont collaborer au niveau de la recherche et du développement de cette jeune pousse, présentée comme un des grands espoirs européens de l’AI. Le cours du holding n’a pas non plus trouvé de soutien dans les intentions de Cognita (groupe actif au niveau international, avec plus de 100 écoles privées dans 16 pays) de lever des fonds via l’entrée d’un nouvel actionnaire minoritaire dans son capital. Avec une participation de 13,8%, Cognita est l’une des plus grosses participations du holding. Sofina pourrait décider de vendre une partie de sa participation à cette occasion.

Toujours du côté des holdings, Ackermans & van Haaren (-1,7%) n’a pas non plus trouvé de soutien dans ses résultats 2023, pourtant à nouveau très bons. Le holding a enregistré un solide bénéfice de 12,1 EUR par action en 2023, porté par des résultats de DEME (voyez ci-dessous) au-delà des attentes et des nouveaux profits record de ses activités bancaires, qui ont encore accru leurs actifs sous gestion de 13,1% sur l’année. AvH augmente son dividende de 9,7%, à 3,4 EUR brut. Nous privilégions toujours un investissement direct dans DEME, qui pèse pour près d’1/3 de la valeur intrinsèque de son portefeuille.

Ageas (-1,5%) a présenté de bons résultats annuels et de bonnes prévisions, rassurant les investisseurs sur les doutes concernant l'impact du ralentissement de l'économie chinoise. Mais l'annonce de son intention de lancer une offre publique d'achat de 3,6 milliards EUR sur son homologue britannique Direct Line Insurance Group, de loin la plus grosse opération pour Ageas depuis son renouveau post-débâcle Fortis, a suscité une certaine réticence chez les investisseurs.
Plus d’info dans notre analyse | Ageas : de beaux résultats, de fortes ambitions

Enfin, l’aciériste Aperam a perdu 1,2%. Mais c’est exclusivement le fait du détachement du coupon de 0,5 EUR brut, qui sera payé le 21 mars. Le groupe a confirmé les difficultés qu’il rencontre sur le marché de l’inox en Europe, où les prix de vente demeurent sous pression. En cause, une demande qui ne repart pas. Par contre, le Brésil reste dynamique. Le groupe estime pouvoir atteindre un bénéfice (EBITDA) supérieur de 300 millions EUR à celui réalisé entre 2016 et 2018.

En dehors du Bel 20

Beaucoup de résultats au menu cette semaine.

Chez le spécialiste des profilés pour portes et fenêtres en PVC Deceuninck (-0,7%), les volumes vendus en Europe et aux USA sont restés plombés par des marchés immobiliers affectés par l’inflation et la hausse des taux en 2023. La progression du bénéfice opérationnel avant amortissements de 15,3%, malgré des ventes en recul de 11%, a reposé quasi exclusivement sur les performances réalisées en Turquie. Au final, le bénéfice passe de 0,04 EUR en 2022 à seulement 0,07 en 2023, en raison d’éléments financiers exceptionnels. Nous attendions au moins le double. Aucun changement de dynamique sur les marchés du groupe n’est attendu pour le 1er semestre.

Chez le spécialiste du dragage et des services pour l’installation de parc éolien offshore DEME (+8,6%), le chiffre d’affaires 2023 s’est inscrit en hausse de 24%, la marge opérationnelle avant amortissement (marge EBITDA) en légère hausse et le bénéfice en progression de 44%, à 6,43 EUR par action, largement au-delà de nos prévisions. Comme attendu, après avoir été plombée par le coût du lancement de gros projets ainsi que par des charges exceptionnelles liées à l’expansion de ses activités dans l’éolien offshore aux USA et en Asie, la rentabilité des activités offshore a bien rebondi au 2nd semestre. Fort d’un carnet de commandes en hausse de 22% proche de ses records historiques, le groupe a un bel avenir devant lui. Pour 2024, les ventes devraient progresser d’au moins 10% et les marges EBITDA se maintenir à niveau (18,7% en 2023) dans le milieu de la fourchette objectif du groupe dans les années à venir (16 à 20%). Le dividende est augmenté de 40%, à 2,1 EUR brut.

L’exercice 2023 du constructeur/promoteur immobilier CFE (-2,8%) s’est soldé par un bénéfice, sur base comparable, en chute de 40,5%, à 0,91 EUR. C’est encore un peu plus que les -35% sur lesquels nous tablions. Les ventes ont progressé de 7% sur l’ensemble de l’année, traduisant un 2nd semestre plus faible que le premier. La marge nette a atteint à peine 1,8% et le carnet de commandes (-26% en 1 an) ne montre aucune amélioration. Le cours reste inférieur à la valeur comptable (9,34 EUR fin 2023) et le dividende reste inchangé à 0,4 EUR brut ce qui, au cours actuel, offre un joli rendement de 5,4% brut. Malgré une marge opérationnelle qui devrait un peu se relever en 2024, nous n’attendons pas encore de redressement des résultats, au vu du marché immobilier qui restera difficile en Belgique et au Luxembourg, et pèsera sur le chiffre d’affaires du groupe.

Pour le spécialiste de l’isolation Recticel (+5.2%), 2023 s’est soldé par un chiffre d’affaires en recul de 9,9%, également plombé par la faiblesse du marché de la construction et un bénéfice opérationnel avant amortissement et exceptionnels en recul de 39%. C’est cependant mieux que prévu. Le bénéfice de l’ensemble de l’année s’est limité à un maigre 0,06 EUR par action. Après un 2nd semestre 2023 déjà légèrement moins mauvais que le premier, 2024 s’annonce meilleur, même si le timing d’un éventuel rebond du marché de la construction reste impossible à anticiper à ce stade. Le bilan est solide (pas de dette, trésorerie nette). Le groupe devrait être en mesure de profiter de la crise pour saisir des opportunités d’acquisition à bon compte.

Bekaert (+4,4%) a aussi publié des résultats 2023 au-delà des attentes, malgré la faiblesse de nombre de ses marchés où il est actif. Malgré des volumes en contraction de 3,7% et un chiffre d’affaires en recul de 13,5% sur base comparable en raison de la baisse des prix des matières premières répercutées sur ses prix de vente, le groupe est parvenu à faire progresser sa marge opérationnelle hors exceptionnels au-delà des attentes à 9% (contre 8,2% en 2022). Au final, son bénéfice par action (4,75 EUR) limite son recul à 0,6%. Fort d’un bilan solide, le groupe augmente son dividende de 9%, à 1,8 EUR brut. Les ventes sont attendues en légère progression cette année et la marge opérationnelle devrait au moins se maintenir à niveau. Nous tablons désormais sur un bénéfice 2024 d’au moins 5 EUR par action.

Pour le reste, l’entreprise biopharmaceutique Hyloris (+2,5%) a débuté la commercialisation de son analgésique non opioïde Maxigesic IV aux Etats-Unis sous le nom de Combogesic IV via son partenaire commercial Hikma Pharmaceuticals, un des principaux fournisseurs mondiaux de médicaments injectables. Le groupe avait obtenu le feu vert des autorités sanitaires américaines en octobre dernier. En conséquence, Hyloris vient de recevoir un paiement d’étape de 1,1 million USD en plus du million déjà dû depuis le début de la fabrication du produit en décembre. Les royalties liées à l’important marché américain vont donc commencer à remonter vers Hyloris en 2024. Le groupe vient en outre d’aussi recevoir le feu vert pour la commercialisation de ce produit utilisé en traitement post-opératoire au Canada, un pays où la crise des opioïdes a fait, et continue de faire, de nombreuses victimes devenues complètement dépendantes. A ce jour, le Maxigesic IV, sous licence dans plus de 100 pays, est déjà approuvé dans plus de 40 pays et commercialisé dans plus de 20 pays.

L’américain TPG détient 89,8% de Intervest Offices & Warehouses (+1,2%) et a rouvert l'offre aux mêmes conditions (21 EUR) jusqu'au 28 mars. 
Plus d’info dans notre analyse | L’offre sur Intervest Offices & Warehouses est rouverte

Gimv (-0,7%) a vendu sa participation majoritaire (acquise en 2016) dans Groupe Acceo, un fournisseur français indépendant de services d'ingénierie, d'inspection et de certification. La transaction a un impact positif sur la valeur nette d'inventaire de Gimv au 30 septembre 2023 d'environ 1 EUR par action.

Enfin, CMB a annoncé avoir été informée qu’une série de fonds gérés par FourWorld Capital Management ont déposé une plainte auprès d'un tribunal fédéral des États-Unis, en relation avec l'offre de CMB sur les actions d'Euronav (+0%) détenues par des actionnaires américains (Euronav est aussi coté à New York). Depuis le rachat de CMB Tech par Euronav, les fonds en question ont augmenté leur participation dans Euronav de 1% à 2,41%. Ils accusent CMB d’avoir communiqué des informations « matériellement erronées et trompeuses » dans son offre. CMB estime que les accusations sont sans fondements. Acceptez l’offre qui cours jusqu’au 15 mars. Attention, votre banque exigera peut-être que vous l’informiez de votre volonté de participer à l’offre avant cette date butoir. Soyez vigilant.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.

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