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La semaine sur les marchés : rentrée nerveuse

La semaine sur les marchés : les investisseurs craignent une récession

La semaine sur les marchés : les investisseurs craignent une récession

Publié le 06 septembre 2024
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La semaine sur les marchés : les investisseurs craignent une récession

La semaine sur les marchés : les investisseurs craignent une récession

Face aux indicateurs économiques américains, récents et à venir, les investisseurs s’interrogent sur la probabilité d’une récession, au détriment du scénario central d’un atterrissage en douceur.

Les investisseurs digèrent les récents indicateurs économiques américains, comme l’ISM dans l’industrie, indiquant un ralentissement de l’économie. Un freinage trop brutal augmenterait la probabilité d’une récession au détriment du scénario central de l’atterrissage en douceur de l’économie américaine. Une baisse des taux aux Etats-Unis motivée par moins d’inflation serait bien accueillie par les marchés. La même baisse des taux pour cause de récession qui détériorerait les perspectives bénéficiaires des entreprises pèserait par contre sur le cours des actions.

En ce vendredi début d’après-midi, avant la publication des importants chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, le S&P 500 affiche une baisse hebdomadaire de 2,6%. Le recul est de 3,3% pour le Stoxx Europe 50. Recul plus sévère en Suisse (-3,5%). Le Bel 20 affiche pour sa part un bilan stable.

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La défiance des investisseurs entrave également le secteur de la technologie, qui cède 4,8%. Le Nasdaq se replie de 3,3%. Les semi-conducteurs (-8,7%) galèrent de nouveau, alors que les investisseurs craignent une récession et se posent des questions sur la contribution de l’IA à l’économie. NVIDIA (-10,2%, 6% de la Bourse américaine) est de nouveau au centre des tourments. ASML (-12,1%) souffre de la baisse de recommandation à « neutre » de la banque UBS. Chute de 12% pour Intel et de 8,6% pour Applied Materials.

Les actifs plus défensifs sont recherchés. Le taux à 10 ans américain recule à 3,7%, contre 4,47% en juillet. Les investisseurs plébiscitent les compartiments moins sensibles à l’économie mondiale, comme les télécoms (+1,7%, Europe) et les services aux collectivités (+1,3%, Europe).

La semaine est de nouveau volatile pour les matières premières. Pour le pétrole, la possibilité d’un marché mondial bien approvisionné par rapport à une demande qui faiblit conduit le baril de Brent (-7,2%) à 73,23 USD, le niveau de fin 2023. La question de la capacité de l’OPEP+ à défendre ces prix est posée. Baisse de 3,4% du secteur de l’énergie, sur lequel il est trop tôt pour revenir à l’achat. Baisse de 5,2% pour Shell.

Recul de 4,6% pour celui des ressources de base et de 4,7% pour l’acier. Exposé au minerai de fer, ArcelorMittal chute de 5,4%.

Au sein du Bel 20

Umicore (-7,9%) a encore touché de nouveaux plus bas historiques.

Melexis a perdu 5,3%, dans le sillage du secteur des semi-conducteurs. Le géant des puces d'intelligence artificielle NVIDIA a plongé à la suite d'informations selon lesquelles le tribunal américain approfondit une enquête sur ses pratiques anticoncurrentielles.

KBC a plié de 4,6%, impacté par la conjoncture européenne et les offensives commerciales des banques pour tenter de récupérer une partie de la manne des bons d’Etat belges arrivés à échéance.

Dans la chimie, Syensqo (-2,6%) a plié sous le conseil de vente de Morgan Stanley. Le courtier américain a rétrogradé son avis et rejoint ainsi le petit groupe des analystes les plus sceptiques face à cette action, sous-évaluée selon nous, même si les résultats immédiats resteront sous pression. Actuellement, 14 des 19 analystes suivant l’action restent à l’achat.

Nouveau venu dans le Bel 20 depuis juin, le distributeur de produits chimiques Azelis (-0,4%, -15,1% depuis le début de l’année) n’a pas profité du conseil d’achat de Jeffries dans l’espoir d’un rebond de la croissance des ventes au 2nd semestre après un 1er semestre difficile et de plus d’intérêt des investisseurs pour le titre dans le sillage d’une journée de investisseurs qui sera organisée le 17 septembre prochain. Dans l’attente, nous restons vendeurs.

Le holding D’Ieteren (-1,3%), qui publiera ses résultats semestriels ce 9 septembre, a plié face à la prudence du courtier Kepler Chevreux, qui reste acheteur du titre, mais qui, comme nous, craint un 1er semestre mitigé, e.a. aux USA, où les volumes d’interventions et la marge semblent être sous pression au vu des commentaires et résultats de la concurrence. Pour l’instant, D’Ieteren ambitionne de faire croître son bénéfice avant impôts et éléments non récurrents de 5 à 9% sur l’ensemble de l’année.

Ces baisses ont toutefois été compensées par la bonne tenue des SIR et d’une série de poids lourds de la cote.

Un courtier a renforcé sa recommandation d'achat (de « conserver » à « acheter ») pour la SIR Cofinimmo (+5,5%) et l'a placée sur sa liste de favorites. Nous pensons également que la SIR est sous-évaluée et vaut la peine d'être achetée à long terme. Aedifica a gagné 2,8%. WDP (+1,5%), de son côté, a annoncé la finalisation d'une transaction sale-and-lease-back d'un site de stockage multifonctionnel à Waregem. Le paiement a été fait au moyen de nouvelles actions dont le prix d'émission est supérieur à la valeur intrinsèque (ce qui profite aux actionnaires existants).

La biotech argenx, qui pèse à elle seule près de 14% de l’indice Bel 20, a encore progressé de 3,8%, pour se rapprocher de ses cours record d’il y a tout juste un an.

Le brasseur AB InBev, qui pèse quant à lui environ 10% de l’indice, a gagné 2,5%. Depuis le début de l’année, le cours stagne néanmoins (-2,9%). Lors de la publication de ses résultats, le 1er août, le groupe a gardé une tonalité prudente sur ses perspectives, malgré une rentabilité en avance sur les attentes au 2e trimestre.

Pour le reste, Ageas a grappillé 0,3%. Le passé de Fortis peut encore avoir une issue (positive). Plus de 15 ans après l'assignation, le premier procès sur le fond de l'affaire du démantèlement de Fortis s’est ouvert ce 3 septembre. L'avocat Mischaël Modrikamen réclame 10,9 milliards EUR de dommages et intérêts à la banque française BNP Paribas et à l'État belge, dont 10,8 milliards pourraient atterrir dans les caisses d'Ageas. Les plaidoiries se termineront fin octobre. En raison de la complexité de l'affaire, le verdict pourrait prendre un certain temps. D'ici là, bien sûr, on ne sait pas s'il y aura aussi une indemnisation (peut-être pas !) et quel en sera le montant.

Enfin pour Sofina (+0,5%), la première estimation de la valeur intrinsèque du portefeuille déjà communiquée fin juillet a été confirmée. La valeur finale se monte à 287 EUR/action (en ligne avec notre évaluation actuelle), contre 286 EUR communiqués fin juillet. C’est une progression de 4,9% sur le 1er semestre. Le holding a aussi annoncé avoir vendu une partie de sa participation dans ByteDance (TikTok). Entré dans le capital du chinois en 2016, Sofina a dû enregistrer une solide plus-value, et mettre à l’abri une partie des profits réalisés.

En dehors du Bel 20

Déjà révélé en mai via les accusations d’un ancien consultant, le dossier de soupçons de corruption de CFE (-5,4%) dans le cadre de la construction d’un hôtel à N'Djamena au Tchad, inauguré en 2016, prend de l’ampleur. Alors que l’enquête a été ouverte en avril par l’Office central de répression de la corruption belge, des perquisitions ont été menées en France et en Belgique cette semaine. CFE a perdu au moins 50 millions EUR dans ce projet, pour lequel il n’a jamais été totalement payé. Les créances impayées ont déjà été néanmoins totalement amorties dans les comptes du groupe, qui n’a aujourd’hui plus aucune exposition au Tchad.

Le promoteur immobilier Atenor (+2,9%) a publié des résultats semestriels rassurants. Après les énormes pertes de 2023, les six premiers mois de l’année se sont soldés par un retour dans le vert. Le bénéfice reste très limité (0,01 EUR/action), le marché des bureaux toujours anémique et la priorité est encore à réduire l’endettement. Mais la solvabilité d’Atenor s’améliore et les projets qui devraient se concrétiser d’ici fin 2024 amélioreront encore la situation. Le cours reste largement en-dessous de sa valeur comptable (7,79 EUR au 30/06/24).

Gimv (+2,9%) a annoncé que l'exercice comptable qui a débuté le 1er avril a bien commencé. Au cours de l'été, un accord a été signé pour la vente réussie d'une des participations, l'entreprise française de logiciels Mega International. Cela devrait avoir un impact positif net sur la valeur intrinsèque de Gimv de 0,5 EUR par action. L'acquisition de la participation de Belfius Insurance dans TINC (-0,7%) a été finalisée fin août. Gimv détient maintenant 21,3% de l'investisseur en infrastructures et travaille avec la direction de TINC sur le développement d'un plan de croissance ambitieux. TINC investit également, avec quelques partenaires, dans la conception, la construction, le financement et l'entretien d'un complexe de détention progressif (= prison) à Anvers. Il sera mis en service en 2026 et fournira des redevances de disponibilité (payées par le ministère de la Justice et la Régie des Bâtiments) pendant 25 ans.

L'agence de notation Fitch Ratings a confirmé la note attribuée au promoteur immobilier logistique VGP (-0,4%) qui, par ailleurs, perdra sa place dans l'indice immobilier international GPR250 à la fin de ce mois.

KBC Ancora (+1,3%) a annoncé ses résultats annuels (fin de l'exercice le 30/06). Ceux-ci n'ont pas réservé de surprises (bénéfice de 4,78 EUR par action) et le dividende annuel (4,09 EUR brut) a déjà été payé en juin. Le mono-holding contrôlant le bancassureur KBC Groupe (-4,6%) présente une décote de 30,5%.

Home Invest Belgium (+3%) a bénéficié de la vigueur du marché de la location résidentielle au 1er semestre et a confirmé ses perspectives de résultats pour 2024.
Plus d’info dans notre analyse | Home Invest Belgium profite de la vigueur du marché résidentiel

Care Property Invest (-2,3%) a vu ses revenus locatifs augmenter de 6,3% au 1er semestre (grâce à l'indexation des contrats et à la livraison de nouveaux projets). Il revoit légèrement à la hausse ses prévisions de bénéfices pour 2024.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.

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