Sur la semaine, le S&P 500 a perdu 11,1%. Le Stoxx Europe 50 et le Bel 20 ont repris des couleurs après l’intervention de la BCE, pour finalement plus ou moins se stabiliser. Mais depuis le moment où l’épidémie a fait sa percée en Europe, la baisse du Bel 20 reste impressionnante.
La réponse au stress sur les marchés financiers par les banques centrales s’organise : la BCE met en effet 750 milliards d’euros supplémentaires sur la table pour acheter des obligations d’Etats et d’entreprises et garantir le financement de l’économie. Cela permet de faire baisser, très légèrement, la tension.
Les marchés d'actions resteront cependant instables à court terme. La volatilité dépasse les pics observés lors de la crise financière de 2008-2009. Bon nombre de cours évoluent comme des poulets sans têtes. Des variations journalières de 10, voire 20%, à la hausse puis à la baisse ne sont plus rares !
Aucun secteur n’y échappe, qu’il s’agisse de l’automobile (-12,5%), la haute technologie (-7,4%) ou les médias (-6,2% sur la semaine et -35% depuis le sommet de l’année), qui souffrent de la baisse des budgets de publicité pour 2020, faute de consommation en Europe.
Les secteurs plus défensifs s’en tirent mieux, comme par exemple le secteur télécom (+5,1%) ou celui des services aux collectivités. Le secteur de la distribution profite momentanément de la vague d’achats des consommateurs (+6,2%).
Les valeurs pétrolières s’effondrent (-13,2%), vu que le prix du baril est au plus bas, victime d’une offre surabondante (l’Arabie s’apprête à mettre plus de pétrole sur le marché) et d’une demande souffrant de la crise sanitaire. Les grands groupes du secteur comme Eni (+4%) ou Exxon (-9,7%) s’apprêtent à réduire fortement leurs investissements.
Le dollar est très recherché sur les marchés. L'euro a reculé à son niveau le plus bas face au dollar en trois ans (1 EUR = 1,0739 USD).
Certains dividendes commencent à être menacés.
Van de Velde (5,3%) a annoncé avoir l’intention de suspendre le sien.
Même discours chez Kinepolis (-12,1%)
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Au sein du Bel 20, les évolutions ont été extrêmement disparates
Barco a perdu 13,6%. C’est le plus gros recul de l’indice. Avec la fermeture de nombreuses salles de cinéma, un peu partout dans le monde, les exploitants reportent ou réduisent leurs investissements dans le matériel de projection que propose Barco (pour presque 25% de son chiffre d’affaires 2019).
Dans le secteur bancaire, qui devra assurer plus de crédits aux entreprises touchées par les conséquences du Covid-19 :
KBC a fait exception en gagnant 6,5%.
ING, lourdement touché les précédentes semaines, a encore cédé 2%.
L’assureur Ageas a perdu 7,8%.
Solvay (+28,6%) et Umicore (+10,2%), précédemment fortement pénalisés par leur exposition au secteur auto et aéronautique (pour Solvay) ont repris un peu de hauteur.
Les gagnants de la semaine sont pour la plupart des secteurs défensifs.
Dans la grande distribution
Colruyt a gagné 23%, poussé par la ruée des consommateurs dans les supermarchés et le fait que les promotions sont interdites (ce qui profite aux marges).
Pour un achat dans le secteur, privilégiez cependant Ahold Delhaize qui a gagné 10,3%.
Dans le secteur télécom
Proximus a grimpé de 18,9% et Telenet de 16,3%.
Proximus a notamment profité du fait que l’autorité du marché télécom aux Pays-Bas n’a pas réussi à forcer KPN et VodafoneZigo à ouvrir leur réseau à de petits acteurs. Une décision que certains espèrent voir appliquée aussi chez nous.
En dehors du Bel 20
Bekaert, qui assure 45% de ses ventes dans le secteur des pneus, a encore perdu 10,7%, pénalisé par des chiffres communiqués par Michelin, dont les ventes en Chine se sont effondrées. Nous réduisons nos prévisions. La chute du cours n’est pas une opportunité.
EVS a perdu 12,8%. Le report de l’Euro 2020 et la menace qui pèse sur l’organisation des Jeux Olympiques pèse sur l’avenir de revenus locatifs du groupe et risque d’encore ralentir l’adoption de la 4K par ses clients. Ses objectifs nous semblent à présent hors d’atteinte. Nous réduisons nos prévisions.
Melexis a repris 3,7% mais dit ne pouvoir chiffrer les dégâts de l’épidémie et a suspendu une partie de ses activités.
Curetis a joué au yoyo dans le sillage de l’annonce de la distribution d’un test pour le Covid-19. Au final, le cours a été multiplié par 2,5 en une semaine.
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Covid-19
Les SIR
Les plus grosses baisses sont accusées par les SIR investies dans les commerces des centres ville comme Qrf (-32,6%) et Vastned Retail Belgium (-28,2%).
Cofinimmo, qui possède quelques cafés, a perdu -3,9%.
WDP, active dans la logistique, a cédé 4,1%.
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