Après le récent rebond boursier, les investisseurs prennent leurs bénéfices. Sur la semaine, le S&P 500 a reculé de 2,6%. Les valeurs technologiques, regroupées au sein du Nasdaq, ont limité leur recul à 1,9%. Le Stoxx Europe 50 a cédé 2,3% et le Bel 20 a accusé un repli de 4,2%.
En dépit du déconfinement, la reprise économique prendra du temps. Il n’y a aucun espoir de nette amélioration à la fin de 2020 ou au début de 2021.
Si cela était déjà une évidence pour les économistes, ça l’était moins pour les marchés financiers, qui avaient trop vite rebondi depuis leurs niveaux planchers. Les propos très prudents du président de la Réserve Fédérale américaine sont venus cependant doucher les espoirs d’une rapide sortie de crise aux USA.
D’autant que le retour des tensions entre les USA et la Chine renforce les inquiétudes.
Le secteur des banques européennes a chuté de 6% après les publications de résultats en forte baisse de Deutsche Bank, ABN Amro et KBC (voir ci-dessous).
Le secteur du tourisme a reculé de 5,3% et le secteur du transport aérien de 7,5%.
Le PDG de Boeing (-8,2%) s’attend à la disparition d’une grande compagnie aérienne aux USA.
Le secteur automobile a baissé de 7,5%. L’action Volkswagen a perdu 4,6%. Le groupe allemand suspend sa production sur certaines lignes, faute de demande.
Le secteur de la sidérurgie a reculé de 9,6%, avec une chute de 23,2% pour ArcelorMittal (qui a surpris en annonçant une augmentation de capital) et de 21,7% pour Salzgitter (qui table sur une perte en 2020).
Au sein du Bel 20
Deux actions seulement sont parvenues à garder la tête hors de l’eau
Cofinimmo a gagné 4,1%. Les perspectives de la SIR sont peu affectées par la crise sanitaire. Elle propose un dividende en cash ou en actions. Compte tenu du prix avantageux constitué par le dividende en actions (113,68 EUR via 29 coupons n° 35), vous pouvez opter pour ce dernier.
Proximus a gagné 4,2%. L’opérateur surfe toujours sur la vague de la hausse généralisée de la consommation des datas, comme l’a encore souligné cette semaine le britannique Vodafone qui a gagné 7,5%.
KBC a perdu 14,9%, la pire performance de l’indice de la semaine. Depuis début 2020, la banque résistait plutôt mieux que ses consoeurs européennes. Mais elle est à présent pénalisée par de sombres perspectives. Elle a clôturé le 1er trimestre sur une petite perte, due surtout à ses activités de trading, et a averti que ses provisions pour crédits douteux pourraient encore sensiblement augmenter et que la reprise sera plus longue que prévu. Elle craint enfin que sa marge d’intérêt ne continue de souffrir, maintenant que les taux sont aussi à la baisse en Tchéquie, où elle avait placé des fonds pour bénéficier de meilleurs taux.
AB InBev a encore perdu 8,2%, la deuxième pire performance de la semaine de l’indice. Un analyste a encore réduit son objectif (la moyenne des analystes visent 56,50 EUR mais la fourchette s’étale entre 39 et 63 EUR !). Et S&P a réduit son rating de A- à BBB+.
Ageas a cédé 5,8%. Au 1er trimestre, malgré de solides performances opérationnelles et commerciales, le bénéfice de ses activités d’assurance a chuté de 56,1%, suite à des réductions de valeur de son portefeuille d’actions en Asie et en Belgique. Face aux conséquences de la pandémie, il abandonne sa prévision de bénéfice pour l’ensemble de 2020. Son dividende relatif à 2019 est néanmoins maintenu (avec une petite partie payable en juin et une plus grande au 4e trimestre).
Les valeurs cycliques ont souffert de l’inquiétude croissante sur la reprise économique
Aperam a perdu 7,3%.
Solvay a cédé 4.9%. Le belge va devoir acter des charges de restructuration sur le trimestre en cours (0,29 EUR par action) ? pour réduire la voilure de sa division matériaux composites. Après avoir souffert des problèmes de son client Boeing avec son 737 MAX, le groupe doit maintenant composer avec le recul de la demande de toute l’aviation civile.
Telenet a perdu 5,3% après que la Commission européenne a formulé plusieurs remarques quant au tarif proposé par les régulateurs belges pour l’usage des réseaux câblés par d’autres opérateurs. Des remarques qui pourraient rendre le tarif moins avantageux pour Telenet, mais plus avantageux pour les utilisateurs, comme p.ex. Orange Belgium (+0,1%).
En dehors du Bel 20
Agfa-Gevaert a terminé le 1er trimestre sur un petit bénéfice mais a perdu 5,9%
Plus d’info dans notre analyse | Chez Agfa-Gevaert, l’offset va encore souffrir et replonger le résultat dans le rouge
Bekaert a chuté de 11%. Son chiffre d’affaires trimestriel a perdu 11%, suite au recul des volumes vendus et au fait que la baisse de prix des matières premières a été répercutée sur les prix de vente. Le deuxième trimestre sera pire que le premier. Pour l’ensemble de 2020, nous prévoyons toujours un recul de ±30% du bénéfice opérationnel récurrent. Le bilan renforcé en 2019 permettra certes au groupe de surmonter la crise. Mais le versement du dividende de 0,245 EUR net est reporté de mai à novembre.
IBA a perdu 5,6% et confirmé que la crise du Covid-19 engendrait des retards dans l’installation de ses centres. De plus, en raison de la concurrence en protonthérapie, nous restons persuadés qu’IBA accumulera les pertes en 2020 et 2021.
CFE a perdu 5,6%. La plus-value sur la vente de sa participation dans le parc éolien Merkur a largement dépassé les prévisions. Elle sera de 2,45 EUR par action. Le bénéfice 2020 sera malgré cela en recul. Mais après sa chute, le cours est inférieur à la valeur comptable. C’est une opportunité pour le long terme.
EVS a perdu 2,8%. Ses commandes sont en recul de 7,5 % par rapport à un an plus tôt (hors location de grands événements). L’augmentation de la demande pour les solutions de production à distance a cependant considérablement augmenté, en raison des mesures de précaution sanitaires. Et il n’est pas impossible que le report d’évènements sportifs entraîne la simultanéité de certains d’entre eux et force les clients, fournisseurs des services aux producteurs, à s’équiper davantage.
Kinepolis a récupéré 4%. Avant la fermeture des cinémas à la mi-mars, l’année avait bien commencé (hausse du nombre de visiteurs, du chiffre d’affaires et du bénéfice). Pour faire face à la situation actuelle, le groupe a supprimé son dividende et sabré dans ses coûts (dont 80% sont variables et dépendants du nombre de visiteurs). A partir de fin mai, les cinémas rouvriront peu à peu, avec certaines limites.
Tessenderlo a perdu 1,9%. Le groupe ne craint pas d’impact de la crise du Covid-19 sur son résultat 2020 et vise toujours une hausse du bénéfice opérationnel avant amortissements.
Picanol a reculé de 4,7%. Le groupe estime néanmoins que le ralentissement du marché des machines à tisser sera compensé par les activités de Tessenderlo (dont il détient 43%). Pour 2020, il vise toujours la stabilité du bénéfice opérationnel avant amortissements.
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