Sur la semaine, le Stoxx Europe 50 gagne 0,2%. Le S&P 500 termine à l’équilibre. En Belgique, le Bel 20 s’inscrit dans la tendance. Ce vendredi en début d’après-midi, l’indice phare bruxellois n’affichait pas de direction réelle sur la semaine (+0,2%).
Jusqu’à présent, pour la zone euro, le scénario des investisseurs pour les prochains mois était celui d’une reprise économique plus marquée au second semestre. Mais les retards dans les campagnes de vaccination en Europe et les reconfinements semblent conduire à un scénario moins positif. D’où vient alors ce regain d’optimisme ? De l’espoir d’une reprise économique mondiale plus vigoureuse grâce aux Etats-Unis et à leurs mesures de relance. La menace d’une hausse des impôts (négative pour les géants de la technologie) est mise sous le tapis. Mais le sujet reviendra tôt ou tard sur le devant de la scène, et créera de l’instabilité.
La plupart des secteurs font grise mine
– Volatiles, les valeurs cycliques en Europe terminent la semaine dans le rouge, à l’image des banques (-1,8%), de l’acier (-4,9%) et de l’industrie (-1%).
– Le secteur du transport aérien (-4,6%) subit lui aussi des dégagements, alors que la perspective d’une reprise prochaine des voyages s’éloigne. Baisse de IAG (-6%), de RyanAir (-1,2%) et de easyJet (-4,5%). Le compartiment du tourisme (-5%) est également dans le rouge, avec une chute de 9,7% pour TUI.
– Le compartiment pétrolier recule de 1,1%. L’or noir profite du blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs, mais est en léger recul sur la semaine.
– Les appels au boycott des produits occidentaux de grande consommation lancés sur les réseaux sociaux chinois pénalisent Adidas (-6,6%), H&M (-4,6%) et Nike (-6,4%).
Au sein du Bel 20
– Umicore (+7,6%) est en tête des progressions cette semaine. Manifestement, les marchés ont repris leurs esprits, après les craintes exagérées de la semaine passée, liées aux ambitions déclarées de Volkswagen (+5,1%) dans les batteries LFP (lithium fer-phosphate), où Umicore n’est pas actif.
– Le sidérurgiste Aperam (+3,2%) a profité des commentaires élogieux d’un analyste, qui voit encore dans le cours un potentiel d’appréciation de 24%. Dans le secteur, nous préférons ArcelorMittal (+2%), qui a aussi enregistré un très bon 4ème trimestre et qui, après avoir réduit son endettement, voit de nouveau augmenter sa marge de manœuvre pour investir et rémunérer ses actionnaires.
– Avec la remontée des taux, les entreprises ne perdent plus de temps pour lever des capitaux à bon compte. Le holding GBL (+1,2%) vient de lever 500 millions d’EUR via une émission d’obligations convertibles zéro coupon avec une échéance de 5 ans. Idem pour l’entreprise biopharmaceutique UCB (+1,4%), qui vient aussi de lever 500 millions d’EUR avec une échéance 2028. Hors Bel 20, la filiale Belon de D’Ieteren (voir ci-dessous) fait de même.
– Ageas (-2,1%) a annoncé vouloir bientôt détruire un lot d’actions propres. Une bonne nouvelle pour les actionnaires, qui verront le bénéfice partagé entre un moins grand nombre d’actions et voient aussi leur dividende potentiellement augmenter à l’avenir.
– Sofina a progressé de 2,3%. La valeur intrinsèque de son portefeuille au 31/12 a atteint 264,6 EUR par action. Soit 3,8% de plus que ce qui avait été communiqué le 21 janvier, et +16,6% en un an. Les résultats annuels ont mis en évidence le jackpot encaissé sur la société indienne d’e-learning Byju’s, dont le groupe a revendu une partie de la participation.
– Du côté des SIR, Aedifica (+1,1%) a annoncé la construction de deux centres de soins au Royaume-Uni et WDP (+2,7%) a accueilli dans un nouveau centre de distribution à Dordrecht (Pays-Bas) le fabricant de chaussures Crocs.
Hors Bel 20
– Mithra (+9,6%) a annoncé ce vendredi avoir obtenu un avis positif du comité d'experts de l'Agence européenne des médicaments pour sa pilule contraceptive Estelle. Le groupe n’est donc désormais plus qu’à quelques formalités administratives d’une première commercialisation dans l'Union européenne de sa pilule qui, en Europe, portera la nom de Drovelis. Un pas majeur pour Mithra.
– Greenyard s’est envolé de 19,8%. Endetté jusqu’au cou depuis des année et œuvrant dans un marché très concurrentiel, le spécialiste des fruits et légumes peut enfin respirer. Après la conclusion d’un accord de financement avec ses banques créancières et l’injection de 50 millions d’EUR par deux investisseurs privés au prix de 7 EUR par action (dont Marc Coucke, désormais actionnaire à hauteur de 13,4%), l’endettement reste élevé, mais il diminue (3 fois l’EBITDA estimé pour l’exercice en cours) et est désormais gérable.
– D’Ieteren a gagné 1,2%. Belron, qu’il détient à 53,75%, va refinancer une partie de ses dettes par le lancement d’un emprunt à 7 ans, pour un montant total de 1,575 milliards EUR. Au passage, la dette globale de la filiale va gonfler pour permettre de distribuer un gros dividende aux actionnaires. La trésorerie du groupe D’Ieteren va passer à 2,2 milliards EUR, soit près de 40 EUR par action.
– Face la hausse des prix des matière premières, Agfa-Gevaert (+2,7%) va augmenter le prix de ses plaques d’impression offset à partir d’avril, une mesure indispensable pour maintenir le retour à la rentabilité opérationnelle atteinte au 4ème trimestre 2020.
– Le transporteur maritime de gaz et de services liés Exmar (+5,6%) a enregistré un bénéfice de 1,41 EUR par action en 2020. C’est mieux que prévu, mais cela résulte essentiellement de l’indemnité de rupture de contrat due par l’argentin YPF. Les 149,1 millions USD dus ont été entièrement comptabilisés, alors que seuls 67,5 millions ont été encaissés. Exmar reste dans une situation délicate et trouver un nouveau client pour le Tango FLNG reste capital pour relancer le cours. En attendant, les résultats risquent de rester légèrement dans le rouge.
– Le Club de Bruges a finalement renoncé à son introduction en Bourse, vu le manque d’intérêt de la part des investisseurs.
– Miko (+0,5%) a enregistré une baisse de 13,1% de ses ventes en 2020, plombées par les fermetures dans l’Horeca qui ont touché les activités de services café (-27,3%). La hausse des activités d’emballage plastique alimentaire (+4,7%) n’a pu compenser. Au final, la rentabilité globale du groupe a mieux résisté que prévu et le bénéfice par action a limité son recul à 16%, à 4,82 EUR. Au cours actuel, la valorisation du groupe reste assez élevée. Prudence !
– Picanol (-1,3%), qui à côté d’une participation de plus de 45% dans Tessenderlo (responsable de 80% du chiffre d’affaires et du bénéfice opérationnel du groupe) a encore pour activité les machines à tisser, a fait mieux que prévu en 2020, grâce notamment à une forte reprise de ce marché au niveau mondial au second semestre. Le chiffre d’affaires annuel a toutefois encore reculé (1,4% pour le groupe et 5,6% pour la division machines). Le bénéfice, lui, a clôturé en hausse de 32,9%, à 3,13 EUR par action. Le dividende a été supprimé. Prudent, le groupe table pour 2021 sur un bénéfice comparable à celui de 2020.
– Malgré un chiffre d’affaires quasi stable en 2020, Tessenderlo (-3,7%) a vu son bénéfice (EBITDA) grimper de 17,5%, comme prévu. La branche bio-valorisation a particulièrement bien performé. La hausse du bénéfice net reste toutefois limitée à 3,1% (à 2,30 EUR par action) suite à des moins-values comptables dues à des effets de change. Tout comme les années précédentes, aucun dividende ne sera distribué. Pour 2021, Tessenderlo table sur un EBITDA en ligne avec celui de 2020.
– IBA a gagné 5% et terminé 2020 dans le vert, sur un bénéfice de 1,06 EUR par action, globalement conforme à nos attentes. Mais ce beau résultat découle des premiers encaissements liés à l’accord d’exclusivité sur 4 ans conclu en août 2020 avec le chinois CGNNT. Sur les 100 millions EUR prévus, 63,5 millions (= 20% du chiffre d’affaires 2020) ont déjà été encaissés et peu de coûts ont été jusqu’ici actés. Mais le marché de la protonthérapie reste en berne. Pas sûr que 2021 sera à nouveau dans le vert.
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