Le marché obligataire salue les déclarations de la BCE. Le taux à 10 ans allemand recule sous les 2,6%, ce qui relance les marchés d’actions. Ce vendredi en début d’après-midi, la hausse hebdomadaire est de 2,2% pour le Stoxx Europe 50 et de 2,4% pour la Bourse suisse. La Bourse de Bruxelles, de son côté, s’inscrit dans la tendance européenne, avec une progression de 1,9%. Aux Etats-Unis, l’inflation en août a dépassé les attentes, ce qui pourrait freiner les Bourses. Mais le scénario de la stabilité des taux de la Réserve fédérale ne se trouve pas modifié. L’indice S&P 500 progresse de 1,1%.
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Bonne orientation des valeurs de la tech (+0,6%), portées de nouveau par le thème de l’intelligence artificielle après les annonces de Tesla (+11,1%) en la matière. Hausse de 4,6% de Meta Platforms.
Le baril de Brent (94 USD) poursuit sa marche en avant. Le marché se concentre sur une demande mondiale qui demeure vigoureuse face à une offre limitée. L'Agence internationale de l'énergie et l’OPEP s’attendent à une pénurie de l'offre de pétrole au 4ème trimestre 2023. Selon l’OPEP, il pourrait manquer un million de barils par jour sur le marché. Gain de 1,6% pour le secteur de l’énergie. TotalEnergies (+4,2%) et Eni (+4,1%) font la course en tête sur ce compartiment.
Le secteur automobile (+1,5% en Europe) a réagi positivement à l’annonce de l’ouverture par la Commission européenne d’une enquête sur les subventions de la Chine à son secteur des voitures électriques. Mais des rétorsions du pays risquent de peser sur l’activité des constructeurs européens en Chine. Stellantis se distingue par un gain de 4%.
La perspective de la fin du cycle de relèvement des taux par la BCE et la Fed, qui freine l’économie, relance le secteur des ressources de base (+3,2%). Anglo American (+12,4%) est à la fête. Dans le cuivre, la hausse est de 5,4% pour First Quantum Minerals.
Au sein du Bel 20
La plus forte hausse au sein de l’indice a été celle de l’assureur Ageas (+6,4%), dont l’action a bien progressé après qu'un courtier l’a retiré de sa liste de vente. L'analyste reste assez sceptique quant aux flux de trésorerie qui alimentent le holding d'assurance à partir des joint-ventures asiatiques (pas suffisant pour couvrir le dividende payé par Ageas), mais pense qu'Ageas souffre d’une décote trop importante par rapport à ses pairs. Pour notre part, nous pensons que l'Asie (et plus particulièrement la Chine) offre de belles opportunités de croissance.
Les valeurs les plus cycliques ont profité de la perspective de plus en plus probable d’une fin de la hausse des taux qui pèse sur l’économie. Le sidérurgiste Aperam (+5,1%), à l’instar de l’ensemble des valeurs du secteur, a bien progressé.
Solvay a gagné 1,8% et KBC, 3,1%. Umicore (+0,5%) n’a, par contre, que peu progressé. Le groupe est en outre resté pratiquement insensible à l’annonce de l’ouverture d’une enquête de la Commission européenne sur les aides accordées par Pékin à son industrie automobile. L’instauration de droits de douanes supplémentaires pour annuler les distorsions de concurrence est pourtant une bonne nouvelle. Mais le groupe a aussi des usines de cathodes en Chine… qui pourraient souffrir de mesure de rétorsion.
Toujours dans le haut du tableau, Proximus a encore gagné 4,5%. Le cours n'a pas pâti du fait que, dans le cadre d'un nouvel appel d'offres lancé par le gouvernement flamand, Proximus a perdu d'importants contrats au profit de Telenet (connexions fixes) et d'Orange Belgium (connexions mobiles, voyez ci-dessous) et qu'il ne lui reste plus que les lignes PSTN, obsolètes et moribondes. L'opérateur télécom semble toujours bénéficier du contrat qu'il a signé fin août avec le nouvel acteur mobile Digi.
D’Ieteren (+3,6%) a poursuivi sur sa tendance initiée la semaine précédente, après la publication de résultats semestriels supérieurs de 8% aux attentes du marché.
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L'optimisme autour des valeurs technologiques a rayonné sur Barco (+3,3%), dont le cours a en outre été soutenu par le rapport positif d'un analyste, qui a réitéré sa recommandation d'achat. En revanche, Melexis (-0,7%), sous pression, n'a pas pu bénéficier de l'introduction en Bourse, pourtant très réussie, du concepteur de puces britannique ARM (qui a clôturé sa première journée de cotation en hausse de 25% !). Cela pourrait être lié au fait que, selon l’agence de presse Reuters, la société taïwanaise TSMC aurait demandé à ses fournisseurs de retarder la livraison d'équipements de fabrication de puces haut de gamme (ce qui pourrait indiquer un refroidissement du marché).
L’espoir d’un réveil du marché des IPO induit par le succès de l’opération ARM n’a pas non plus profité au holding Sofina (-0,6%), qui investit essentiellement dans des participations non cotées. L’impact de la baisse de 20% du cours de THG (une des rares participations cotées), qui a publié des pertes plus lourdes que prévu, et l’annonce de l’intention de l’edtech indienne Byju’s de vendre une partie de deux filiales pour récolter 1 milliard USD pour alléger son endettement, ont monopolisé l’attention des investisseurs. Autrefois star des participations du holding, Byju’s ne représente pourtant plus que 2,5% maximum. Et celui de THG à peine 1%.
Un courtier a retiré sa recommandation d'achat (et a également abaissé son objectif de cours) pour Aedifica (-0,8%) et Cofinimmo (+1,3%), deux sociétés immobilières actives dans la santé. Les analystes ne sont pas trop inquiets du point de vue de la valorisation à long terme, mais ils doutent que la demande pour ces actions soit forte, alors que les risques liés aux locataires augmentent, et ils voient de meilleures opportunités ailleurs. Par ailleurs, Cofinimmo a renforcé son partenariat avec la Croix-Rouge française en augmentant sa participation (à 50% + 1 action) dans une société immobilière créée par cette dernière. Warehouses de Pauw (+1,8%) a, durant ses journées des investisseurs, cherché à rassurer le marché sur sa capacité à conclure des affaires, même dans un contexte difficile, et sur le fait que les dépenses d'investissement sont sous contrôle.
En dehors du Bel 20
L'entreprise de traitement de l'eau Ekopak (+1,3%) acquiert Global Water & Energy (GWE), basé à Bruges, qui fera plus que tripler son chiffre d'affaires en 2024 par rapport à 2022. L'acquisition est également très complémentaire (marchés géographiques, services offerts, clients). En prévision du rapport semestriel complet du 25/9, Ekopak a déjà publié de très bons chiffres pour le 1er semestre et a confirmé ses prévisions antérieures (sans GWE) pour l'ensemble de l’année.
Le cours de Mithra (+3,9%) a joué au yoyo durant la semaine, gagnant à un moment jusqu’à 20%. Rien de neuf pourtant. Après le placement privé de fin août (10 millions d’actions supplémentaires émises à 2 EUR), le fonds américain Armistice détient désormais 14,6% des 68,587 millions d'actions Mithra en circulation. Armistice a la possibilité de souscrire jusqu’à 10 millions d'actions supplémentaires ces 18 prochains mois, à 2,25 EUR/action et 10 autres millions au même prix dans les 5 ans. Mais ces faits sont connus depuis fin août et on attend toujours des nouvelles de la cession éventuelle des actifs désormais considérés non stratégiques, à savoir, le CDMO (l’unité de fabrication du groupe) et les génériques, pour renflouer la trésorerie du groupe.
Les actionnaires du promoteur immobilier Atenor (+1,5%), réunis en AG extraordinaire, ont voté, sans surprise, en faveur d’une augmentation de capital avec droit de préférence destinée à redresser la situation financière, mise à mal par la déprime immobilière. Le prix d’émission et le calendrier ne sont pas encore connus. Le groupe a par ailleurs annoncé avoir trouvé un acheteur pour son projet RoseVille à Budapest (15 500 m³ de bureaux neufs). L’opération n’aura aucun impact sur les résultats immédiats, mais fera entrer 20 millions EUR de trésorerie et pourra contribuer aux bénéfices 2024 si des baux supplémentaires sont signés.
La réouverture de l’offre sur Exmar (-0,7%) à 11,10 EUR/action s’est clôturée ce 15 septembre. A l’heure d’écrire ces lignes, nous n’avions pas encore les résultats. A l’issue de la première offre en juillet, la famille Saverys ne détenait que 77,76% du capital. Il lui faut 90% des actions pour être forcée de rouvrir une fois de plus l’offre, et 95% pour pouvoir radier, comme voulu, le titre de la cote.
La deuxième période de l'offre de rachat de Telenet (stable) s'est achevée le 13 septembre. Selon toute vraisemblance, la société mère Liberty Global détient désormais plus de 95% de Telenet et, par conséquent, une autre offre (publique) de retrait obligatoire suivra à partir du 21/9. Si vous n'avez pas encore vendu vos actions Telenet, ne tardez pas à l’accepter, car après l’offre (qui court en principe jusqu'au 11/10) Telenet disparaîtra de la cote, et les actions ne seront plus négociables. La contre-valeur de vos actions ne pourra alors être récupérée que par l'intermédiaire de la Caisse des dépôts et consignations.
Orange Belgium (-0,6%) a remporté un contrat de plus de 23 millions EUR auprès du gouvernement flamand, qui lui confie sa communication mobile (téléphonie mobile, communication de données mobiles à usage professionnel et pour Machine to Machine (M2M) et Internet of Things (IoT)) pour les 5 prochaines années (extensible à 7 ans).
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.
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