A l'échelle internationale
L’euphorie qui a suivi l’accord de suspension temporaire des droits de douane entre les Etats-Unis et la Chine s’est estompée, mais les investisseurs gardent le moral.
La Fed ne semble pas pressée de réduire de nouveaux ses taux directeurs, mais elle devra y passer si l’économie ralentit trop fort. C’est en tout cas le pari des investisseurs. Qu’est ce qui retient la Fed d’agir plus vite ? L’impact potentiel des tarifs douaniers sur les prix (et donc l’inflation) les prochains mois.
Ces attentes de baisse des taux en 2025 aux Etats-Unis conduisent au repli du taux à 10 ans à 4,4%, ce qui donne de l’air aux actions. Le ralentissement de l’économie américaine passe au second rang des préoccupations.
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Sur la semaine, le S&P 500 rebondit de 4,5%, tandis que le Nasdaq gagne un spectaculaire 6,6%. Hausse de 14,9% pour Tesla. Rebond de 12,3% des semi-conducteurs après les annonces d’investissements de l’Arabie Saoudite pour les entreprises technologiques américaines. NVIDIA (+15,6%) pourra vendre plus au pays. Belle semaine pour Applied Materials (+12,3%) et Melexis (+11,1%).
La tendance est également positive en Europe (+2,2%) grâce aux secteurs des matières premières (+4%), de la technologie (+3,9%), et de la distribution (+3,1%).
Les valeurs financières ont gagné 3,1%. Les sociétés de cartes de crédit sont également bien orientées. A l’heure d’écrire ces lignes, on attendait encore la publication d’un important indice de la confiance des consommateurs américains. Mais nul doute que le moral des consommateurs pourrait s’améliorer dans les mois à venir si les tensions commerciales baissent. Hausse de 5,3% pour American Express.
La semaine a évolué en dents de scie pour la défense européenne (-0,4%), ballotée entre les spéculations sur une trêve en Ukraine et la volonté allemande d’accroître ses dépenses militaires jusque 5% du PIB pour faire du pays la première armée européenne. Stabilité pour Rheinmetall, mais gain de 0,7% pour Thales et de 4,1% pour BAE. Les perspectives à moyen terme pour le secteur sont positives.
La pharmacie a reculé de 0,6%, pénalisée par la volonté de Trump de faire baisser les prix des médicaments.
Enfin, dans la distribution, Walmart (-0,4%) a réalisé de bonnes performances au 1er trimestre, dépassant ses propres prévisions. Pour le 2e trimestre, le détaillant préfère ne pas formuler de prévisions de bénéfices, invoquant l’incertitude liée aux négociations commerciales en cours. Il avertit également qu’il ne pourra pas absorber intégralement les droits de douane, ce qui entraînera probablement des hausses de prix à court terme. Pour l’ensemble de l’exercice, Walmart maintient toutefois ses perspectives annuelles.
En Belgique
Au sein du Bel20
A Bruxelles, le Bel 20 affiche en ce vendredi début d’après-midi un gain hebdomadaire de 1,2%.
Seules les SIR et Elia (-3,2%) ont été à la peine cette semaine. Elia n’en demeure pas moins la 2e meilleure performance du Bel 20 depuis le début de l’année (+28,9% depuis le 01/01), derrière Cofinimmo (+40,2% depuis le 01/01), dopé par la proposition d’offre d’échange d’Aedifica.
Cofinimmo (+0,5%) a présenté une contre-proposition plus généreuse en réponse à l’offre d’échange d’Aedifica (-5,2%). Toutefois, cette dernière ne semble pas disposée à y donner suite et entend maintenir son offre initiale. Par ailleurs, la forte baisse du cours d’Aedifica, qui place la SIR en queue du Bel 20, s’explique en grande partie par le détachement du coupon de dividende brut de 3,90 EUR.
Plus d’info dans notre analyse | L’offre d’échange d’Aedifica sur Cofinimmo est-elle intéressante ?
Dans le haut du tableau, tiré par l’ensemble du secteur des semi-conducteurs (+12,3%), Melexis (+11,2%) a en plus profité d’un nouveau conseil d’achat des analystes de Deutsche Bank. Deutsche Bank a souligné les succès enregistrés sur le marché chinois des véhicules électriques, en pleine expansion, ainsi que la fin progressive de la correction des stocks chez les clients du secteur automobile. Lors de son assemblée générale, Melexis s’est également montrée confiante quant aux perspectives d’avenir.
L’engouement pour le technologiques a aussi profité au holding Sofina (+3,1%), spécialisé dans le private equity et très exposé au secteur.
GBL (+3,6%) a annoncé une nouvelle enveloppe de 500 millions EUR pour procéder à des rachats d’actions propres d’ici juin 2026. Le but est de continuer à profiter de la décote élevée (35%) qui frappe ce holding, puni pour ses faibles performances historiques.
KBC (+2,7%) figure également parmi les gagnants, soutenu par des nouvelles positives. Le bancassureur a publié des résultats trimestriels solides et confirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice. Il compte adopter une politique de dividende plus généreuse, avec un ratio de distribution porté à 50–65%, contre un minimum de 50% auparavant. KBC renforce également sa présence en Slovaquie grâce à l’acquisition de 365.bank. Depuis le début de l’année, l’action affiche une progression de 13,1%, et gagne 23,8% sur un an.
Après leur plongeon de la semaine précédente, UCB (+1,4%) et argenx (+1,2%) se sont stabilisés, dans le sillage de l’ensemble du secteur pharmaceutique (-0,4%), alors que les baisses de prix exigées par Trump risquent de se heurter à des procédures légales et concerneraient aussi, pour finir, des réductions de commissions du côté des intermédiaires.
D’Ieteren (+0,5%) a publié des résultats sans surprise pour le 1er trimestre et confirmé ses attentes pour 2025 (bénéfice avant impôts et exceptionnels attendu en baisse, -10% selon nos estimations). Il a aussi présenté son nouveau plan stratégique pour 2024-2028 (chiffre d’affaires et bénéfice opérationnel avant exceptionnel en hausse moyenne d’environ 5% par an). Il s’inscrit, sans surprise non plus, dans la lignée de ce qui a été observé ces dernières années, soutenu e.a. par Belron, qui devrait enregistrer une croissance annuelle moyenne de ses ventes de 5 9% et une marge opérationnelle d’au moins 25% d’ici 2028 (contre 21,2% en 2024). En parallèle, la priorité du holding restera la réduction de son endettement.
Après Solvay (+0,3%), la semaine passée, c’est cette semaine Syensqo (+1%) qui a publié ses résultats pour le 1er trimestre de l’année. Le chimiste de spécialité a enregistré un bénéfice opérationnel avant amortissements et exceptionnels en recul de 14,2% sur le 1er trimestre pour un chiffre d’affaires en recul de 0,3%. Les volumes en baisse (-1%) et un mix de produits vendus moins favorables ont pesé sur la rentabilité. La visibilité sur l’orientation du marché reste limitée à court terme, mais le groupe estime que le 1er trimestre devrait avoir été le plus faible de l’année. Syensqo confirme par ailleurs ses objectifs d’économies de coûts (e.a. via une réduction des effectifs), qui devraient permettre de stabiliser, sur base comparable (= sans prendre en compte l'impact potentiel des droits de douane américains sur la croissance mondiale et des effets de change), le bénéfice opérationnel avant amortissements et exceptionnels sur l’ensemble de l’année 2025.
Umicore, qui compte augmenter ses capacités de production dans les catalyseurs aux Etats-Unis d’ici 2027, a gagné 1,8%.
En dehors du Bel 20
Ekopak (+17%) augmente son capital (placement privé) et remanie sa direction et son conseil d'administration.
Plus d’infos dans notre analyse | Augmentation de capital pour Ekopak
Chez Care Property Invest (+0,5%), les revenus locatifs ont augmenté de 7,6% au 1er trimestre. Le bénéfice par action a même augmenté de 15% (en partie grâce à un gain exceptionnel). Care Property Invest a légèrement revu à la hausse ses prévisions de bénéfices pour l'ensemble de l'année et a confirmé ses perspectives de dividende (stable à 1 EUR brut).
Le chiffre d'affaires d’Agfa-Gevaert (-3,2%) a reculé de 3% et même le résultat opérationnel est négatif. La poursuite du déclin structurel des activités traditionnelles de films plonge une fois de plus les résultats dans le rouge et ce, d’autant plus que l’impression digitale et les membrane Zirfon pour la production d’hydrogène ont connu un début d’année plus difficile. Seules les activités IT destinées au secteur des soins de santé, boosté par l’adoption des solutions cloud par ses clients, ont bien presté. Mais c’est insuffisant. Le groupe continue de détruire de la valeur pour les actionnaires.
DEME (+0,1%) a enregistré un solide début d’année, avec un chiffre d’affaires en hausse de 10% sur le 1er trimestre, poussé par les activité offshore (+36%). En tenant compte de l’acquisition de Havfram annoncée en avril dernier et effective depuis début mai, le carnet de commandes culmine toujours à des records de plus 8 milliards EUR. Le groupe a réitéré ses objectifs 2025 dévoilés en février dernier, à savoir un chiffre d’affaires et un bénéfice opérationnel avant amortissements au moins au niveau enregistré en 2024.
Galapagos (+7%) a annoncé réévaluer son projet de scission annoncé en janvier dernier et qui devait être finalisé pour la mi-2025. Si nous ne voyions pas à l’époque en quoi l’opération pourrait être favorable aux investisseurs et même s’il semblerait que la décision soit justifiée à demi-mots par la biotech par des évolutions réglementaires aux Etats-Unis, force est de constater que ce nouveau revirement stratégique fait un peu brouillon. Toutes les pistes (partenariats, cession…) sont envisagées pour la suite. Mais n’attendez rien pour cet été. Depuis le début de l’année, et malgré le rebond de cette semaine, l’action encore perdu 8,4%.
Le spécialiste du repositionnement de médicaments Hyloris (+4%) a annoncé la signature d’un nouvel accord exclusif de commercialisation avec AFT Pharmaceuticals pour le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande et avec QliniQ pour les Pays-Bas pour son Valacyclovir (traitement de certaines infections causées par le virus de l'herpès en suspension orale, alternative avantageuse aux comprimés concurrents déjà sur le marché). Le Valacyclovir a, pour l’instant, déjà été soumis pour approbation aux autorités sanitaires américaines. Hyloris percevra jusqu’à 50% de la marge brute après une série de dépenses de ses partenaires.
Atenor (-1%) a trouvé un premier locataire pour son immeuble de bureaux à Bezons (région parisienne). International Workspace Group (Regus) va y louer pour 10 ans 1 200 m² destinés au co-working. C’est une petite partie de l’immeuble de 37 500 m², mais c’est enfin un premier locataire pour cet immeuble vide et déjà livré depuis plus de 2,5 ans.
Vastned (+2,7%), groupe issu de la fusion entre Vastned Belgium et le néerlandais Vastned Retail le 1er janvier 2025, déclare après le 1er trimestre qu'il est en bonne voie pour atteindre ses objectifs préétablis et confirme ses prévisions de bénéfices pour 2025 (1,95 EUR à 2,05 EUR par action).
Tessenderlo (-1,5%) a annoncé, en raison de conditions de marché difficiles, la fusion de ses activités de collagène et de gélatine de PB Leiner (7 à 8% de part de marché au niveau mondial, mais dont la rentabilité est sous pression et qui a déjà fait l'objet d'une restructuration l'an dernier, de licenciements et d'une fermeture d'usine) avec celles de Darling Ingredients, basée aux Etats-Unis (30% de part de marché). La joint-venture ainsi constituée, Nextida (chiffre d'affaires estimé de 1,5 milliard USD), sera détenue à 85% par Darling Ingredients et à 15% par Tessenderlo. Sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires, la transaction devrait être finalisée en 2026. L'opération nous semble judicieuse et sa valorisation tout à fait correcte.
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