Le S&P 500 a rebondi de 14,1% sur la semaine. La hausse est de 13,3% pour le Nasdaq qui regroupe les valeurs technologiques et de 6,8% pour le Stoxx Europe 50. Quant au Bel 20 il a progressé de 3%.
Les investisseurs intègrent progressivement la récession mondiale qui se profile et trouvent du support dans les mesures de soutien sans limite annoncées par les banques centrales.
Mais la situation reste fragile.
Tout dépendra des indicateurs économiques qui seront publiés les prochaines semaines, lesquelles dépendront du pic et de l’évolution de la pandémie.
Ce sont les secteurs qui avaient le plus souffert qui ont le plus profité des annonces de soutien faites au cours de la semaine.
Le secteur aéronautique a regrimpé de 18%, celui des banques de 8,4%, le secteur du pétrole a rebondi de 18,7% et celui des mines de 12,2%.
Les secteurs défensifs, qui avaient moins souffert, ont logiquement aussi moins profité de ces annonces : le secteur télécom a repris 4,3% et celui des services aux collectivités a regagné 7,2%.
Les entreprises commencent à renoncer à leurs objectifs : c’est le cas de Total (qui a rebondi de 27,1%) ou encore de Barclays (qui a regagné 15,1%).
Beaucoup de sociétés attendent de voir plus clair dans leur besoin de trésorerie avant de prendre une décision sur leur dividende. Toute suspension de dividende, ajoutée à la chute des cours, serait une nouvelle peine pour les investisseurs.
Ceux-ci revoient d’ailleurs leurs attentes à la baisse et pourraient poursuivre de la sorte ces prochaines semaines, ce qui fragilise les indices.
Chez nous comme ailleurs, les entreprises communiquent les mesures prises face à l’épidémie, lancent des avertissements sur résultats ou des aveux d’incapacité de mesurer les effets de la crise. Et, à l’heure où les liquidités sont d’une importance majeure pour composer avec les ralentissements d’activités, les suspensions de dividendes se multiplient.
AB InBev qui a encore perdu 1,1%, n’en finit pas de voir les analystes réduire leurs objectifs de cours et craindre pour son dividende. Outre l’impact direct du Covid-19, le résultat souffrira aussi de l’impact sur les devises (e.a le real brésilien). Le groupe a fait un trait sur ses prévisions pour 2020.
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Ageas semble se remettre des mauvais coups encaissés ces dernières semaines et a regagné 21%.
Barco a gagné 8,5% et propose à ses actionnaires d’approuver le dividende prévu.
Bekaert, qui a déjà fermé certaines usines et en fait tourner d’autres au ralenti, a perdu 4%. A court terme, sa rentabilité déjà trop faible, souffrira inévitablement. Le groupe chiffrera l’impact de la crise à la mi-mai, en publiant son résultat du 1er trimestre. Nous avions déjà réduit la semaine dernière notre prévision de bénéfice 2020 de plus de moitié à 0,99 EUR par action. Le cours de l’action est bas mais vu l’incertitude, ne vous précipitez pas pour acheter.
Colruyt profite du fait que les consommateurs font des provisions et poursuit sa hausse (de manière néanmoins contenue : +5,3%).
Deceunink, qui a déjà fermé ses sites de productions en France et en Belgique, suspend son dividende.
EVS (-0,3%) a renoncé à ses objectifs et suspend son dividende final prévu (0,35 EUR net), suite aux annonces de report de L’Euro de football 2020 et des Jeux Olympiques de Tokyo.
IBA a gagné 10,3% et publié ses résultats 2019. Si le groupe a terminé 2019 sur un bénéfice de 0,25 EUR par action, ce n’est que grâce à des éléments non récurrents (pour 0,49 EUR par action), dont surtout la plus-value sur la vente de RadioMed. La pression sur les prix que nous redoutons depuis des années pèse toujours sur la rentabilité. Certes, avec son carnet de commandes bien rempli et une trésorerie solide, IBA s’estime bien armé pour faire face à la crise et paiera un dividende de 0,053 EUR net. Mais on se souvient que la période qui avait suivi la crise financière de 2008-09 s’était révélée difficile (les clients avaient les plus grandes difficultés à se financer). Nous sommes convaincus qu’IBA va continuer à accumuler les pertes ces prochains années.
ING a repris 14% et maintient son dividende, bien que les banques soient sollicitées pour le soutien de l’économie et des entreprises et qu’elles subissent une pression pour qu’elles renforcent leur matelas de sécurité et réduisent leur rémunération aux actionnaires. Par prudence, nous avons réduit notre prévision de dividende relatif à l’exercice 2019 au montant de l’acompte déjà payé (0,24 EUR brut) et nous réduisons de moitié notre prévision de dividende pour l’exercice 2020 (à 0,34 EUR brut).
KBC (-1,5%) reste certes financièrement solide et a mieux résisté que ses pairs ces dernières semaines. Mais nous réduisons notre prévision de dividende à 0,70 EUR net pour 2019 (l’acompte déjà payé) et à 1,225 EUR net pour 2020.
Miko sera fort touché par le confinement et ne paiera pas son dividende.
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Ontex a regagné 12,5% bien qu’ayant dû céder sa place dans le Bel 20 (à Aedifica, voir ci-dessous).
Picanol (-4,1%) a publié ses résultats.
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Proximus (+0,9%), qui doit faire face à de lourds investissements, voit de plus en plus d’analystes douter du maintien de son dividende.
Roularta a perdu 3,5% sur la semaine et suspend son dividende.
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Telenet maintient sa politique de dividende. Toutefois, après avoir bien profité ces dernières semaines de son caractère défensif, le cours a cédé 6,7%.
Umicore (-13,4%) ne distribuera pas la seconde moitié de son dividende 2019. La plupart de ses sites de productions dédiés aux pots catalytiques sont fermés (hors Asie) et les usines de montage du secteur auto (ses clients) sont hors service. Le groupe a abandonné ses objectifs de croissance des ventes et des bénéfices en 2020.
Profitez de la baisse du cours pour acheter pour le long terme.
Les SIR
WDP a gagné 17,9% et propose aussi à ses actionnaires d’approuver le dividende prévu.
Aedifica a gagné 13,6%. La SIR a pris la place d’Ontex dans le Bel 20 le 23/3 (elle est la troisième SIR de l’indice).
Ascencio a reculé de 5,6%, Retail Estates de 5,2% et Vastned Retail Belgium de 4,1%.
Les SIR investies dans les bâtiments commerciaux souffrent évidemment de la fermeture des magasins et de la crainte de voir les locataires ne plus vouloir ou pouvoir payer leur loyer. Il est problable que les SIR doivent participer à l’effort de crise (baisses de loyers, reports, suspensions provisoires…).
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.