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La semaine sur les marchés : les marchés sont entre deux eaux

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Publié le 03 décembre 2021
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La semaine sur les marchés : les marchés sont entre deux eaux

La semaine sur les marchés : les marchés sont entre deux eaux

Les investisseurs cherchent à répondre aux deux grandes questions du moment : quel risque fait courir le variant Omicron à l’économie mondiale et quelles sont les intentions de la Fed en matière de taux ?

Au terme d’une semaine volatile, le vert l’emporte sur les Bourses européennes, avec un gain de 0,7% vendredi midi pour le Stoxx Europe 50. Le S&P 500 américain cède 0,4%. L’Asie est aussi en négatif (-0,9%). En hausse de 0,7%, le Bel 20 affiche une belle résistance. 

Les marchés entre deux eaux

La question de la dangerosité du variant Omicron reste encore sans réponse, ouvrant la porte aux spéculations et aux restrictions mises en place par les gouvernements. Des restrictions nombreuses induiront une baisse de confiance des consommateurs, ainsi que de leurs dépenses. 

Dans le monde, les valeurs liées aux loisirs sont restées très entourées et stables, en dépit de séances plus volatiles. L’hôtellerie (+1%) termine dans le vert. Mais l’aviation (-0,1%) et le tourisme (-0,3%) sont dans le rouge.  

Apple (+4,4%) secoue le secteur des technologiques, après avoir déclaré à certains fournisseurs que la demande pour son iPhone13 ralentissait. La semaine reste dans le vert pour les semi-conducteurs (+2,1%), en dépit de la baisse de jeudi. Gain de 1,6% pour ASML, de 1,2% pour Melexis et de 2,9% pour Infineon. Les technologiques européennes (+0,5%) et américaines (+0,1%) demeurent sous la menace d’une remontée plus rapide des taux aux Etats-Unis. 

Recul du baril de Brent sous les 65 USD, avant de remonter à 71 USD, et du secteur pétrolier (+1,8%), alors que la résurgence de la crise sanitaire pourrait conduire à un ralentissement plus marqué des économies mondiales et à une moindre demande de pétrole. L’OPEP et ses alliés ont décidé de poursuivre l'augmentation graduelle de la production malgré les craintes liées au variant.

Profitant de son statut de valeur refuge lors des épisodes de stress, le franc suisse est au plus haut depuis six ans face à l’euro (1 CHF = 0,9589 EUR). La faiblesse de l’inflation dans le pays conduit également à cette appréciation. 

Au sein du Bel 20

En Belgique, le Bel 20 a aussi affiché une belle résistance, dans un climat qui restera très volatil tant qu’on n’en saura pas plus sur la réelle dangerosité du variant Omicron. Si 60% des 20 membres de l’indice enregistraient même une progression, c’est surtout la progression de quelques poids lourds qui sont à l’origine de cette performance. Au sommet du palmarès, argenx, Umicore et KBC qui, à eux trois, pèsent pour près d’1/3 de l’indice.

La biotech argenx (+4,9%) a profité de deux nouveaux conseils d’achat parmi les analystes. L’attente du feu vert de la FDA pour l’efgartigimob le 17 décembre pour le traitement de la myasthénie grave incite les analystes à se positionner. L’efgratigimob a potentiellement beaucoup d’applications dans les maladies auto-immunes.

Umicore (+2,7%) a aussi profité d’un nouveau conseil d’achat après une correction de 25% de son cours depuis ses sommets historiques de l’été, sur fond, exagéré selon nous, d’inquiétudes sur les perspectives réelles des activités batteries du groupe (rentabilité, concurrence technologique...).

Les valeurs financières ont, comme ailleurs en Europe, gagné du terrain. KBC, qui a dû faire face à des prises de bénéfices ces dernières semaines, a progressé de 3,5% et Ageas, qui a pourtant été confronté à une dégradation de l’objectif de cours d'un analyste, a gagné 1,5%.

Contrairement à leurs homologues européennes, les valeurs télécoms belges ont aussi bien performé. Proximus a gagné 2,2% après avoir annoncé envisager l'introduction en Bourse de sa filiale américaine Telesign, active dans l’identité digitale mobile. L’opération serait peu significative à l’échelle du groupe, cette filiale ne générant que 5% de son chiffre d’affaires et environ 2% de son résultat opérationnel. Nous maintenons nos prévisions.

Telenet, pour sa part, a clôturé en hausse de 1,8%. Le 6 décembre, l'opérateur lancera la 5G autour de Louvain et d’Anvers, ainsi qu’à la Côte. Et elle sera ensuite étendu courant 2022 aux grandes villes flamandes et le long des autoroutes. D'ici 2025, l'ensemble du réseau mobile de Telenet et de BASE devrait être équipé de la 5G. Un analyste a revu à la baisse son objectif de cours. Le 8 décembre, Telenet versera un dividende intérimaire de 1,375 EUR brut ou 0,9625 EUR net (ex-coupon 6/12). Et a l'intention de verser en mai un dividende final au moins aussi élevé.

Toujours du côté des hausses, le holding Ackermans & van Haaren (+2,4%) a annoncé qu’il scindera CFE (+10,6%), détenu à 62%, en deux entités cotées (voyez ci-après). La perspective de voir DEME coté séparément des activités de construction de CFE en fera probablement une action recherchée (pure player dans le dragage et l’offshore éolien) et donc mieux valorisée.

UCB (+1,7%), qui doit concentrer ses efforts financiers sur le lancement commercial du bimekizumab, a annoncé deux partenariats pour des molécules encore au stade des essais cliniques. L’un avec Novartis (-1,2%), qui va co-financer le développement de deux produits thérapeutiques du groupe belge pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. L’autre avec Chiesi, en lui accordant les droits exclusifs mondiaux pour développer, fabriquer et commercialiser le zampilimab, un anticorps monoclonal contre les maladies fibrotiques.

Melexis (+1,3%) a réussi, dans le sillage du reste du secteur automobile européen, compenser une petite partie de la perte de la semaine précédente. Un analyste a relevé son objectif de cours, mais a revu à la baisse sa recommandation d'achat.

Les sociétés immobilières (SIR) n’ont pas été à la fête cette semaine. Cofinimmo, qui acquiert un centre de soins en France, a perdu 1,6%, WDP 1,9% et Aedifica 4,4%.

Hors Bel 20

Les actionnaires en rêvaient depuis longtemps, cela va enfin être fait. CFE (+10,6%) va scinder sa structure en deux entités cotées distinctes. DEME, spécialisé dans le dragage et les travaux d’installation de parcs éolien off-shore, fera l’objet d’une cotation à part. Et CFE ne renfermera alors plus que les activités de construction du groupe (CFE contracting et BPI). Tous les actionnaires de CFE recevront lors de l’opération, prévue pour l’été 2022, une action de la nouvelle société cotée renfermant DEME pour chaque action de CFE détenue. Opérant dans des marchés et des segments géographiques différents, la scission de CFE amènera plus de transparence et, partant, une probable meilleure valorisation des parties de l’actuel CFE. DEME, en tant que pure player dans le dragage et l’éolien offshore, sera assurément une action recherchée par les investisseurs en quête de sociétés orientées vers l’économie durable. Le cours a commencé à anticiper le nouvelle, mais vous pouvez encore acheter. 
Plus d’info dans notre analyse | Introduction en Bourse de DEME l’été prochain

Le marché automobile belge continue de souffrir. En novembre, les immatriculations de véhicules neufs en Belgique ont encore plongé de 17%, plombées par les pénuries de semi-conducteurs qui perturbent la production automobile. Sur les 11 premiers mois de l’année, les immatriculations de voitures neuves sont en recul de 9,6% et 29,8% sous le niveau de 2019. D’Ieteren (+3,4%) n’en n’a pas vraiment souffert. Outre l’effet de probable rattrapage une fois les pénuries résorbées, les activités de distribution automobile ne pèsent pas très lourd dans la valeur du holding (tout au plus 8% de notre estimation de la valeur intrinsèque).

2021 s’annonce comme une année record pour le holding Brederode (+3,2%). Sur les 9 premiers mois de l’année, le bénéfice engrangé atteint 25,9 EUR et la valeur du portefeuille a augmenté de 27,8%. Compte tenu du dividende, le rendement atteint 28,4%. C’est mieux que la moyenne observée sur les Bourses mondiales (+16,5%). Une performance à nouveau dopée par l’excellente santé des activités de private equity (près de 67% du portefeuille du groupe selon nos calculs). Nous estimons la valeur intrinsèque du holding à 118 EUR/action.

Befimmo (-2,0%) a annoncé, comme prévu, le versement d'un dividende intérimaire. Le 19 décembre, elle versera un montant de 1,26 EUR brut ou 0,882 EUR net (ex-coupon 17/12) à titre d'acompte sur le dividende annuel de 2021. Pour l'ensemble de l'exercice, la SIR vise un dividende (total) d'au moins 1,68 EUR brut. Nous sommes un peu plus optimistes et tablons sur 1,72 EUR brut.

Warehouses Estates Belgium (-0,2%) verse également un dividende intérimaire (-0,2%). Le 10 décembre (ex-coupon 8/12), les actionnaires recevront 1 EUR brut ou 0,70 EUR net. Nous visons un dividende annuel stable (intérimaire + final) de 3,15 EUR brut.

Leasinvest Real Estate (+2,9%), la SIR qui a fusionné avec le développeur de projets Extensa, a été rebaptisée « Nextensa ».

Xior Student Housing (-5,8%) a réalisé avec succès une augmentation de capital et placé de nouvelles actions (10% du nombre d'actions existantes) auprès d'investisseurs institutionnels pour 116,2 millions EUR, avec une légère décote (4,2%). Le produit de la vente sera utilisé, entre autres, pour financer le développement du groupe et en contrôler l’endettement. Par ailleurs, le coupon de dividende n°19, qui donne droit au dividende pour la période du 9 mars au 6 décembre, a été détaché le 3 décembre avant Bourse. Si vous achetez aujourd’hui des actions Xior, vous n’aurez donc droit qu'à une petite partie du dividende pour 2021 (uniquement pour la période du 7/12 au 31/12).

Enfin, l’annonce de l’extension du pipeline de produits en développement de Mithra (+12,6%) a été très bien accueillie par les investisseurs. Mithra cherche à étendre l’usage de son Donesta bien au-delà des traditionnels troubles vasomoteurs liés à la ménopause, pour lesquels on attend les résultats finaux de la 3ème et dernière phase des tests cliniques début 2022. Le groupe a également acquis auprès du belge BCI Pharma une option sur une série d’inhibiteurs de kinases en développement pré-cliniques dans le cadre de traitements de cancers féminins et d’endométriose.
Plus d’info dans notre analyse | Mithra élargit son pipeline de produits en développement

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