Les banques américaines JP Morgan, Goldman Sachs et Bank of America voient la récession poindre aux USA.
Le S&P 500 est en baisse de 2,7% et le Nasdaq de 3,3%. Le Stoxx Europe 50 recule de 1,3% et le Bel 20 cède 1,6%.
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D’une part, les marchés s’interrogent sur le rythme des prochaines hausses de taux ainsi que sur le moment du changement de politique monétaire aux USA. Les Bourses apprécieraient la confirmation d’une politique monétaire plus accommodante.
D’autre part, des questions se font jour sur la croissance en 2023 et l’ampleur de la récession annoncée. Une crise profonde conduirait à la baisse des bénéfices des entreprises et à un recul de leurs cours de Bourse.
Face à ces craintes de récession en Occident, la perspective d’un (lent) redémarrage de l’économie chinoise n’a pas pesé lourd.
Le prix du baril de pétrole recule sous les 80 USD, au plus bas niveau de l’année.
Le secteur de l’énergie chute de 5,4%.
Exxon Mobil perd 5% sur la semaine, mais étend par ailleurs son plan de rachat d’actions de 30 à 50 milliards de dollars (étalé sur la période de 2022 à 2024). Un signe positif de sa capacité à générer du cash.
La menace de récession plombe les secteurs les plus cycliques comme l’automobile (-5,8%), les médias (-4,5%) et la chimie (-3,3%).
En Europe, le secteur de la pharmacie est quasi à l’équilibre (-0,3%). Les actions Sanofi et GSK bondissent respectivement de 3,5% et 2,9% après le rejet par un tribunal américain de plaintes sur le Zantac.
Fastned gagne 4%, profitant de l’émission par le groupe de nouvelles obligations d’une durée de 4,5 ans. Des fonds qui vont lui permettre de financer sa croissance et d’atteindre son objectif d’au moins 400 stations opérationnelles d’ici la fin 2024 (contre 214 stations fin septembre).
Ahold Delhaize grappille 0,9%. Dans le cadre de ses mesures d’économie pour améliorer sa rentabilité en Europe, le groupe va épargner ces prochaines années 225 millions d’euros, via sa filiale de commerce électronique Bol.com, dans laquelle 300 emplois vont être supprimés (10%).
Au sein du Bel 20
Les sociétés immobilières ont plutôt bien résisté, même si, par rapport à début 2022, leur cours reste en moyenne en recul de 30%.
Plusieurs rapports sur les acteurs immobiliers belges ont été publiés. Les objectifs de cours ont généralement été revus à la baisse, mais les conseils ont été maintenus ou même relevés dans plusieurs cas.
Aedifica a progressé de 0,3% et Cofinimmo de 0,2%.
WDP a perdu 0,1%. Un analyste a retiré le titre de sa liste d'achats.
De notre côté, nous plaçons le titre dans notre liste d’actions belges favorites pour 2023.
Plus d’info dans notre analyse | Nos 5 actions belges favorites pour 2023
VGP a néanmoins perdu 5,2% et efface ses gains de la semaine précédente. Une maison de courtage a presque divisé par deux son objectif de cours (bien que remettant le titre sur sa liste des valeurs à acheter).
Les actions du secteur financier figurent aussi parmi les rares gagnants de la semaine.
Ageas a gagné 0,6%. L’assureur aurait engagé une banque d'investissement française pour vendre sa branche française, qui ne vend que des produits d'assurance-vie et d'épargne, et dont les résultats sont décevants. L'action a aussi été présentée comme une action intéressante pour 2023 lors d'une réunion d'investisseurs.
C'est également une de nos belges favorites.
Plus d’info dans notre analyse | Nos 5 actions belges favorites pour 2023
KBC, qui a fait l'objet d'une réduction d’un objectif de cours par une maison de courtage, a progressé de 0,2%.
Proximus a chuté de 13%. Dans un rapport sur le secteur télécom, une banque d'investissement américaine a réitéré sa recommandation de vente. Les investissements importants pour le déploiement d'un réseau de fibre optique menacent en effet d'augmenter son endettement et mettent le dividende en danger. Selon nous, la baisse du cours reflète suffisamment déjà la détérioration des perspectives. Par ailleurs, la situation financière du groupe reste saine (son rival Telenet, qui perd 8%, fait l’objet d’un conseil de vente par la même banque, pour les mêmes raisons).
Colruyt cède 4%. Le titre a souffert de la recommandation de vente d'une société de Bourse. Dans une étude sur les supermarchés européens, l'analyste souligne, que si le distributeur gagne des parts de marché avec ses prix peu élevés, il le fait au détriment de ses marges bénéficiaires qui sont en forte baisse. Nous partageons également ce point de vue.
Umicore, qui a jusqu’ici bien résisté à la tempête boursière de l’année 2022, a perdu 3,1%, affecté par le conseil de vente de JP Morgan, qui craint que le marché des batteries ne soit soumis à une trop forte concurrence et que ce risque ne soit pas suffisamment reflété dans la valorisation de l’action. De notre côté, nous sommes plus optimistes, e.a, au vu des accords récemment conclus par le groupe avec Volkswagen.
UCB perd 2,6% et affiche un recul de 28,2% depuis le début de l’année, pénalisé notamment par plusieurs avis plutôt pessimistes ces dernières semaines, quant au futur lancement commercial du bimekizumab aux USA. Le titre a pourtant bénéficié d’une recommandation d’achat de Barclays, ainsi que d’une publication dans le prestigieux journal médical The Lancet, quant à l'efficacité et la sécurité du bimekizumab dans le traitement des adultes atteints d’arthrite psoriasique. Vendredi matin, le groupe a également fait état de résultats d'essais positifs (en phase III), pour l’usage du bimekizumab dans le traitement d’une maladie de la peau (hidradénite suppurative). Dès le 3e trimestre de 2023, UCB introduira des demandes d'autorisation pour ce produit au niveau mondial.
Sofina a encore perdu 0,3%. En cause, de nouvelles inquiétudes du côté du géant indien de l'éducation Byju’s dans lequel le holding a une participation et qui négocie actuellement un rééchelonnement d’un emprunt de 1,2 milliard de dollars, devenu trop lourd suite à la hausse des taux. Les obligations Byju’s se traitent actuellement à 80% de leur valeur nominale. Cela traduit les inquiétudes des investisseurs. Au vu des problèmes de cette plateforme et des valorisations sous pression dans le secteur technologique, nous estimons que la participation de Sofina dans ce groupe pèse encore maximum 6% de sa valeur intrinsèque.
En dehors du Bel 20
Banque nationale de Belgique (BNB) a chuté de 17,9%. Ses résultats sont affectés par la hausse des taux : elle doit payer plus d'intérêts sur les nombreux milliards que les banques belges parquent chez elle (jusqu'en juillet, les taux étaient négatifs et elle recevait elle-même des intérêts). Elle estime désormais qu'elle subira une perte de 600 à 800 millions d'euros cette année. Quant au dividende, bien qu’il ne soit pas directement lié aux résultats de la banque (mais dépendant du portefeuille statutaire), il sera presqu’entièrement supprimé, car les pertes éroderont trop les réserves accumulées. Il sera réduit à 1,50 EUR brut. La banque ne prévoit pas d'amélioration réelle pour les prochaines années, mais bien des pertes jusqu'en 2027, pouvant atteindre 9 milliards d'euros au total. Il est donc très probable qu'on ne puisse pas espérer un dividende supérieur au minimum de 1,50 EUR brut ces prochaines années. La BNB n'est donc plus une action pour celui qui cherche des dividendes réguliers, mais bien une action spéculative pour parier sur l'évolution future des taux. Seuls les spéculateurs conscients du risque peuvent conserver.
Barco a gagné 1,4%. Le groupe pourrait consolider sa part de marché au Japon maintenant que le japonais Sony s'est retiré du marché des projecteurs de cinéma (il y détenait 25% du marché). Le groupe a signé un contrat portant sur 73 projecteurs avec la grande chaîne Toho, pour laquelle il avait déjà installé 87 projecteurs. A terme, Barco rêve d'avoir une part de marché de 50% (actuellement 20%).
Gimv (inchangé sur la semaine) vend sa participation dans Biolam, un groupe de 30 laboratoires français dans lequel il a investi en 2019. La transaction n'a pas d'impact significatif sur la valeur intrinsèque publiée le 30/9.
Agfa perd 1,8%, Après avoir a annoncé fin novembre de nouvelles augmentations de prix (pour janvier) pour ses imprimantes à jet d’encre, encres, logiciels, films, produits pour circuits imprimés, polymères conducteurs, membranes pour la production d’hydrogène... (35% de ses ventes), le groupe annonce cette fois des hausses de prix pour ses produits de radiologie (43% des ventes), aussi à partir de janvier. Des mesures indispensables pour protéger ses marges, qui souffrent de la hausse continue des prix des matières premières, de l’énergie, de la logistique.
IBA rebondit de 8,4%. Après avoir été retenu cet été comme le seul fournisseur qualifié pour un très gros appel d’offres de 10 systèmes en Espagne, le groupe vient d’annoncer qu’il a signé le contrat. Les ventes porteront sur un montant total de 217 millions d’euros. Les contrats de maintenance qui doivent encore être négociés pourraient faire doubler le chiffre et en faire le plus gros contrat jamais signé dans le secteur. Pour rappel, alors que le marché de la protonthérapie semble enfin se réveiller et que le concurrent Varian a décidé d’abandonner ses activités en la matière, nous sommes devenus nettement plus optimistes sur l’espoir de voir IBA redresser sa trop faible rentabilité.
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.
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