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La semaine sur les marchés : les craintes inflationnistes se renforcent en Europe

Les Bourses font grise mine, de part et d’autre de l’Atlantique.

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Publié le 08 septembre 2023
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Les Bourses font grise mine, de part et d’autre de l’Atlantique.

L’inflation et la décélération de l’économie en Europe continuent d’étouffer dans l’œuf toute tentative de reprise des marchés européens.

En ce vendredi début d’après-midi, le Stoxx Europe 50 affiche une perte hebdomadaire de 0,6%, handicapé par les craintes d’une stagflation (stagnation économique et inflation) à la suite d’indicateurs économiques décevants. Aux Etats-Unis, la Bourse fait également grise mine, avec une baisse de 1,4% pour le S&P 500 et de 2% pour le Nasdaq. La publication d'un indice ISM des services meilleur qu’attendu a entraîné une hausse des rendements obligataires, ce qui est défavorable aux actions. En Belgique, le Bel 20 s’est inscrit dans la tendance, avec un recul hebdomadaire de 0,7%.

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Pénalisés par les craintes de stagflation, les marchés européens évoluent en dents de scie séances après séances, menant le Stoxx Europe 50 à une quasi stabilité depuis six mois. 

Les craintes inflationnistes se sont renforcées cette semaine avec la poursuite de la hausse des prix du pétrole, après que l’Arabie saoudite et la Russie ont annoncé la reconduction de la baisse de leurs quotas de production. Le secteur de l’énergie poursuit sa hausse (+0,6%) pour atteindre 10,3% depuis le début d’année. Les valeurs comme TotalEnergies (+1,3%), Shell (+1,1%) ou Exxon (+0,4%) sont proches de leur maximum historique. 

Une fois n’est pas coutume, le secteur européen des télécoms (+0,4%) est entouré, après l’annonce par le saoudien STC de sa prise de participation dans Telefonica (+0,4%). En août dernier, le groupe émirati Emirates Telecommunications Groupe a annoncé vouloir monter à 20% du capital de Vodafone (-0,8%), contre 14,61%. 

Dans la technologie (-1%), Apple baisse de 6,3% sur la semaine, après que la Chine a interdit à ses fonctionnaires l’utilisation de smartphones Apple et d’équipements fabriqués à l’étranger dans le cadre professionnel. La décision pourrait être étendue à d’autres entreprises.

Au sein du Bel 20

Meilleure prestation de la semaine, D’Ieteren a rebondi de 5,9%. Le holding a réalisé un très bon 1er semestre. Son bénéfice avant impôts et éléments exceptionnels a progressé de 46,5% (+25,6% à périmètre constant). Le résultat a été tiré par Belron, qui a enregistré des marges record au-delà de nos attentes, et par les activités de distribution auto, qui profitent de la reprise des livraisons après les ruptures d’approvisionnement. Au vu des résultats semestriels, D’Ieteren a relevé ses prévisions annuelles. Il table désormais sur un bénéfice en hausse d’au moins 31%. Le groupe est bien parti pour atteindre son objectif bénéficiaire d’1 milliard EUR en 2025. Malgré le rebond, le cours reste en recul de près de 12% depuis début 2023.

L’opérateur télécom Proximus (+3,9%) a poursuivi son rebond, dans le sillage de l’accord signé avec Digi. Le cours n’en reste pas moins en recul de 19% depuis le début de l’année et le CEO de Telesign, la filiale américaine rachetée en 2017 (8% du chiffre d’affaires), a décidé de quitter le navire. Un successeur a déjà été nommé. L’ancien CEO n’était à la tête du groupe que depuis 2021, lorsque Proximus ambitionnait encore d’introduire sa filiale en Bourse. 

A l’opposé du tableau, on retrouve bon nombre de valeurs exposées à la Chine, que ce soit pour leurs débouchés ou leurs activités. Les tensions commerciales avec la Chine, dont l’interdiction signifiée à ses fonctionnaires d’utiliser des iPhones n’est que le nième épisode (voyez ci-dessus), inquiètent. Umicore, Melexis et Barco ont perdu respectivement 4,4%, 4,1% et 1,2%. 

L’inflation stable en août dans la zone euro – plaidant pour un maintien des taux à un niveau élevé – a de nouveau pesé sur les SIR, après leur rebond de la semaine passée. Aedifica, Warehouses de Pauw et Cofinimmo ont ainsi reperdu respectivement 3,1%, 2,1% et 0,4%. Ces trois SIR ont également souffert d’un rapport critique de Morgan Stanley, qui a rabaissé ses cours objectifs. 

Le holding Sofina (-1,1%) a publié des résultats semestriels sans surprise. La valeur du portefeuille (276,8 EUR/action) est restée quasi stable (-0,9%) sur les 6 premiers mois de l’année. En juillet, le holding avait déjà communiqué une première estimation de la valeur intrinsèque de son portefeuille à 279 EUR/action. Au 1er semestre, Sofina a été très calme. Dans un marché de fusions et acquisitions ralenti par la hausse des taux et la pression sur les valorisations, le holding n’a procédé à des désinvestissements que pour un total de 240 millions EUR (soit 2,5% du portefeuille) et a investi 244 millions, essentiellement pour renforcer des participations déjà existantes (Biobest, Vinted,…). Au niveau des ventes, Sofina a rabaissé sa participation dans Groupe Petit Forestier (2ème plus grosse participation) de 43,4% à 34,0% et vendu sa participation dans Biotech Dental

Elia (-1,5%) a vu son CEO décider de partir pour prendre la tête de bpost (+7,1%), après 8 ans de services. Faut-il y voir les conséquences des négociations difficiles avec le régulateur (la Creg). Celui-ci compte rejeter la proposition d’Elia qui, au vu de la hausse des taux, veut relever le rendement alloué à ses capitaux propres (ROE) pour le plan tarifaire 2024-2027. Ceci afin de séduire les investisseurs lors de prochaines augmentations de capital dans le cadre de la transition énergétique.

UCB (-0,5%) n’a pas profité du relèvement du conseil de conserver à acheter par les analystes de la Deutsche Bank, alors que le groupe attend le feu vert capital des autorités sanitaires américaines pour le lancement du bimekizumab (traitement du psoriasis). Une non-approbation serait un très gros revers pour le groupe pharma. Nous restons prudents.

En dehors du Bel 20

Le holding Gimv (+2,7%) a annoncé la vente imminente de trois participations (Coolworld, GPNZ et Impact). Ces ventes, auxquelles se rejouteront une 4ème qui sera annoncée dans les semaines à venir, viendront renforcer la trésorerie du groupe de quelque 250 millions EUR.
Plus d’info dans notre analyse| Belles plus-values en vue pour Gimv

La biotech Hyloris (+4,8%) a publié des résultats semestriels sans surprise. Les annonces de nouveaux produits pour étoffer le pipeline actuel déjà en développement devraient se multiplier dans les 18 mois à venir.
Plus d’info dans notre analyse| Hyloris attend le 17 octobre

La société d'investissement belge TINC (+2,1%), spécialisée dans les infrastructures des secteurs public et privé (27 participations), a publié de très bons résultats, dopés par des plus-value sur deux cessions. Le bénéfice a atteint 1,01 EUR par action pour les 12 premiers mois de l'exercice, prolongé de 18 mois en cours. Sur cette base, TINC compte distribuer en mai 2024 un dividende brut de 0,84 EUR pour l’ensemble de l’exercice en cours (ramené à une base annuelle, cela correspondrait  un montant de 0,56 EUR, en hausse de 3,7%). La plupart des participations bénéficient d'une politique de couverture de taux, qui limite l'impact des hausses de taux. Les fonds propres de TINC sont passés de 463 millions EUR en juin 2022 à 480 millions aujourd'hui, soit environ 13,21 EUR par action.

Le spécialiste de l’hygiène jetable Ontex (-1,5%) vient de perdre son directeur financier, qui ira chez le fabricant belgo-suisse de chocolat Barry Callebaut. Le groupe se cherche un successeur.

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