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La semaine en Bourse : guerre ou pas guerre ?

La semaine en Bourse : guerre ou pas guerre ?

La semaine en Bourse : guerre ou pas guerre ?

Publié le 07 mars 2025
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La semaine en Bourse : guerre ou pas guerre ?

La semaine en Bourse : guerre ou pas guerre ?

Donald Trump continue de peser sur la Bourse américaine. L’incertitude sur les tarifs douaniers alimente quotidiennement les inquiétudes sur la croissance économique. Une incertitude qui n’incite pas à la prise de risque.

Ce vendredi midi, le S&P 500 recule de 3,6%. Les prises de bénéfices se poursuivent sur les valeurs technologiques, avec une baisse de 4,1% pour le Nasdaq. Chute de 12,6% pour Intel et de 11,5% pour NVIDIA. Cette incertitude emporte aussi le Stoxx Europe 50 (-1,4%). Côté positif, le Dax allemand bondit de 3,8% et le Bel 20 bruxellois s’en tire bien, avec une progression hebdomadaire de 0,8%.

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Dans un contexte plutôt morose, la bonne surprise vient du Dax allemand, qui bondit de 3,8% après que le futur chancelier a annoncé un plan pour financer l’effort de défense et moderniser ses infrastructures. Cette relance par la dépense publique est saluée par les valeurs industrielles, comme Kion (+16,3%), Knorr Bremse (+11%) ou Heidelberg Materials (+18,9%).

La plupart des compartiments boursiers sont dans le rouge, surtout aux Etats-Unis.

– Baisse de 9,4% des banques américaines. La hausse des droits de douane risque de peser sur la croissance. Bank of America recule de 10,1%. 
– Baisse de 12,3% pour le secteur automobile américain, touché par l’incertitude sur les relations commerciales des Etats-Unis avec le Mexique et le Canada. 
– Résistance du secteur de l’acier (-0,6%, monde) grâce aux plans de relance allemand et chinois. Gain de 14% pour ArcelorMittal et de 9,4% pour Aperam. Nos conseils restent inchangés.

Le baril de Brent retombe sur les 70 USD après que l’OPEP+ a indiqué vouloir augmenter sa production de pétrole en avril. Une annonce surprise qui valide notre analyse d’un marché où l’offre est excédentaire par rapport à une demande incertaine. La perspective d’une guerre commerciale déclenchée par Trump et l’incertitude que charrie sa politique commerciale risquent de freiner la croissance mondiale et la consommation de pétrole. Le secteur de l’énergie recule de 7%. Baisse de 5% pour Shell et de 3,8% pour Repsol.

Les centaines de milliards d’euros qui devront être empruntés pour financer le réarmement de l’Europe et les travaux d’infrastructures en Allemagne poussent les taux longs à la hausse.

Alors que les taux d’intérêt des comptes d’épargne ne cessent de baisser, dans le sillage des baisses de taux de la BCE, pensez à examiner, pour l’épargne dont vous pouvez vous passer pendant plusieurs années, des solutions à plus long terme, comme les assurances-épargne (branche 21) par exemple (les comptes à terme n’ont pas encore intégré la nouvelle donne). Leur rendement total (taux d’intérêt garanti + participation bénéficiaire) a augmenté en 2024, pour atteindre entre 2 et 3,25%. Récemment, plusieurs assureurs ont encore relevé leur taux garanti. Parmi les assurances-épargne, nos produits favoris sont Ethias Savings 21 et Patronale Fix.

 

Au sein du Bel 20

A l’exception du toujours très cher Lotus Bakeries (-6,2%), des biotech argenx (-5,5%) et Galapagos (-2,3%) et des SIR, l’essentiel des valeurs de l’indice ont affiché de belles progressions.

La hausse soudaine des taux d'intérêt à long terme n'est pas une bonne nouvelle pour les SIR car elle augmentera leurs coûts d'emprunt (ce qui pèsera sur leurs bénéfices) et rendra leurs dividendes moins attrayants par rapport aux coupons des obligations à long terme.

La plus forte baisse a été enregistrée par Aedifica (-6,1%). Après la vente de 22 petits centres de soins en Suède en janvier, le reste du portefeuille suédois (5 écoles maternelles et 1 école) est désormais aussi vendu, comme prévu. Le produit de la vente sera utilisé pour d'autres opportunités d'investissement générant des bénéfices par action plus élevés. La SIR, dont le cours avait rebondi la semaine précédente après des résultats annuels solides et des excellentes perspectives, a dû faire face à des prises de bénéfices.

WDP a baissé de 2,3%.

Cofinimmo, qui s'est quelque peu redressé depuis la publication de ses résultats annuels (21/2) et la levée de l'incertitude sur ses dividendes futurs, a réussi à limiter la baisse à 1,1%.

Du côté des gagnants, la semaine passée a été celle de la délivrance pour Elia (+18,5%). Le gestionnaire de réseaux haute tension a annoncé qu’il allait lever 2,2 milliards EUR (dont 850 millions déjà souscrits à 61,88 EUR par action auprès d’investisseurs institutionnels et des communes actionnaires via Publi-T/NextGrid Holding) pour se donner les moyens de ses ambitions d’investissement pour les trois années à venir. L’incertitude sur l’ampleur de l’augmentation de capital attendue est enfin levée. Le prix (61,88 EUR) correspond à la moyenne des 30 derniers jours sans décote, ce qui est rassurant. La suite de l’opération sera lancée prochainement avec des droits de préférence pour les actionnaires existants. Et cerise sur le gâteau, les résultats 2024 se sont révélés supérieurs aux attentes, avec un bénéfice par action en progression de 29,8% à 5,73 EUR par action, en parallèle avec l’augmentation de sa base d’actifs régulés qui a augmenté de 27,8%. Le dividende relatif à l’exercice 2024 est relevé à 2,05 EUR brut (contre 1.99 EUR brut pour l’exercice précédent).

Dans le sillage des valeurs cycliques européennes poussées à la hausse par l’annonce des plans d’investissement et de réarmement en Europe, les valeurs chimiques de l’indice se sont bien redressées.

Umicore, qui avait enfoncé de nouveaux plus bas historiques la semaine précédente, a rebondi de 8,2%.

Syensqo, qui avait publié des prévisions 2025 décevantes la semaine précédente, a repris 3,4%.

Azelis a progressé de 2,9%.

Solvay (+6,2%) a profité de la publication de bons résultats pour le 4e trimestre 2024. Avec un EBITDA en progression de 2,2% (hors cession et acquisition et effet de change) au 4e trimestre et en recul de 8,2% sur l’ensemble de l’exercice 2024, Solvay a affiché des résultats supérieurs aux attentes. Sur l’année, la pression sur les prix n’a pu cependant être compensée par les économies mises en place et la hausse des volumes vendus. La marge EBITDA est tombée à 22,5% (contre 25,5% en 2023). Le bénéfice par action 2024 a atteint 2,12 EUR par action. Le dividende annoncé est stable, comme prévu, à 2,43 EUR brut (0,97 EUR brut ont déjà été payés le 22 janvier dernier). A ce stade, Solvay n’attend pas de reprises significatives des volumes vendus sur le 1er semestre et table sur un EBITDA 2025 qui évoluera dans une fourchette de -5% à +5%. Le retour en force de l’industrie de la défense pourrait générer de nouvelles opportunités pour le groupe. Le gros dividende devrait pouvoir être maintenu selon nous dans les années à venir.

Melexis (+4%), dont les perspectives à moyen terme restent bonnes, a réussi à se remettre quelque peu de la baisse de la semaine précédente.

Les valeurs financières se sont bien comportées.

Tant Ageas (+1,6%) que KBC (+3,2%) ont été soutenus par un relèvement du cours objectif de la part d’un courtier.

GBL (+1,9%) a vendu une partie de sa participation dans SGS. Le holding se sépare de 4,5% des actions, contre 0,8 milliards EUR, mais restera le 1er actionnaire avec 14,6% du capital dans ses mains. Une manne que le groupe pourra réinvestir, conformément à ses ambitions, dans des actifs non cotés qui pèsent déjà pour près de 40% de sa valeur intrinsèque. Rentré dans le capital du groupe en juin 2013, SGS a, depuis, livré des performances boursières très décevantes.

Pour le reste, AB InBev (+0,1%) s’est stabilisé. Depuis la publication de ses résultats du 4e trimestre, meilleurs que prévu, le 26/02, le cours a gagné 10,3%. La baisse significative du poids de l’endettement qui a plombé le cours depuis le rachat de SAB Miller en 2016 commence à rassurer les analystes. Cette semaine, c’est Deutsche Bank qui est passé dans le camp des acheteurs du titre, avec un objectif de 75 EUR par action, 30% au-dessus du cours actuel.

 

En dehors du Bel 20

Le promoteur immobilier Atenor (-5,4%) a créé la surprise en procédant à une nouvelle augmentation de capital pour renforcer son bilan. Exclus de l’opération, les petits actionnaires se voient à nouveau dilués de manière conséquente au vu de la décote allouée aux actionnaires de référence qui ont souscrit à l’opération.
Plus d’infos dans notre analyse | Nouvelle augmentation de capital surprise pour Atenor

Le chiffres d’affaires de Recticel (+3%) a progressé de 15,3% en 2024. Hors cessions et acquisitions, la croissance a atteint 4,5% et la marge opérationnelle avant amortissements et éléments exceptionnels, reste trop faible, mais s’est légèrement redressée à 8,1% (contre 7,4% en 2023). Le bénéfice par action atteint 0,31 EUR. A ce stade, le groupe ne fait pas de prévisions pour 2025. Mais sur base de son carnet de commandes, il pointe le redressement en cours des marchés d’un nombre croissant de pays où il est actif.

CMB.TECH (-2,5%) a acquis, à 14,49 USD par action, 40,8% de Golden Ocean, actif dans le transport maritime de vrac sec, pour 1,2 milliard USD (la capitalisation boursière de CMB.TECH est de 1,95 milliard USD). L’acquisition est financée par un crédit-pont de 21 mois. Ce qui pose déjà question pour la suite de cette opération : comment cela sera-t-elle refinancée, se dirige-t-on vers une fusion… ? Golden Ocean exploite une nonantaine de bateaux, exposés pour l’essentiel au marché spot (peu de contrats à long terme). Le prix payé est une dizaine de % au-dessus de la valeur de la flotte de la cible. Avec cette acquisition, CMB.TECH met un gros coup d’accélérateur à sa stratégie de diversification visant à réduire le poids relatif de ses activités de transport d’hydrocarbures. L’opération ne nous enthousiasme pas, au vu des prix du transport de vrac sec actuellement sous pression, sous l’impact de la faiblesse de l’activité industrielle, tant en Europe qu’en Chine, ainsi que de la demande réduite d’acier dans le secteur de la construction. Et cette année, l’augmentation de la capacité de transport disponible sera probablement supérieure à la hausse de la demande. Vendez cette action dont la liquidité est faible (à peine 7% des actions sont négociables).

Ekopak (-13%) a annoncé des résultats annuels conformes aux prévisions révisées à la baisse. Mais pour 2025, l'entreprise s'abstient pour l'instant de prévisions chiffrées car il y a beaucoup d'incertitude quant au choix du type de contrat par les clients.
Plus d’infos dans notre analyse | Perspectives 2025 floues pour Ekopak

Chez Care Property Invest (-5,2%), les loyers ont augmenté de 5,6% en 2024. Le bénéfice par action a augmenté de 3,9%, à 1,07 EUR, ce qui est légèrement supérieur aux attentes. Le dividende est resté stable à 1 EUR brut (0,85 EUR net après le précompte mobilier de 15%). La valeur du portefeuille a légèrement baissé de 0,6% et la valeur intrinsèque par action de 1,8%, à 16,95 EUR. Pour 2025, la SIR vise un bénéfice par action au moins stable et un dividende inchangé.

Home Invest Belgium (-2,5%) acquiert un portefeuille de développement résidentiel dans le quartier européen à Bruxelles, composé de 9 projets. Ensemble, ils offrent un potentiel de développement de quelque 800 logements durables. Grâce à cette transaction, la SIR renforce sa position d'acteur institutionnel de premier plan sur le marché résidentiel en Belgique.

Smartphoto (+36,1%) va faire l’objet d’une offre publique d'achat inconditionnelle, à 28,50 EUR par action. Après le rachat d’une participation de 18% à deux autres actionnaires (au prix de 27,50 EUR), Marc Coucke et Philippe Vlerick détiennent désormais 47% de Smartphoto. Un niveau qui les oblige à lancer une offre publique d’achat. 
Plus d’infos dans notre analyse | Offre publique d’achat sur Smartphoto

Comme prévu, Immobel (-7,8%) a subi une perte substantielle (9,16 EUR par action) en 2024 en raison de réductions de valeur dues à l'abandon de projets (peu rentables), notamment le redéveloppement des tours Proximus. Sans ces réductions de valeur, il y aurait eu un petit bénéfice de 0,56 EUR par action. Le dividende est lui aussi complètement supprimé, après avoir déjà été considérablement réduit au cours de l'exercice précédent (de 3,05 EUR à 1,20 EUR). Immobel dispose cependant de liquidités suffisantes pour financer ses projets en cours et sa dette est bien maîtrisée (taux d'intérêt moyen de 4,3%, avec plus de 90% couverts ou fixes jusqu'à fin 2026). Une augmentation de capital forcée comme dans le cas d'Atenor n'est dès lors pas envisageable. Immobel se trouve donc dans une position bien meilleure et plus solide que son homologue sectoriel Atenor (voyez plus haut), davantage exposé au segment plus risqué des bureaux (36% du portefeuille, contre 29% pour Immobel). Bien qu'Immobel soit cotée à moins de la moitié de sa valeur comptable (37,30 EUR), nous préférons toujours, pour un achat dans le secteur de la promotion immobilière, VGP (-6,9%), qui se concentre sur l’immobilier logistique, dont les perspectives sont meilleures que celles de l’immobilier résidentiel et surtout de bureaux.

Variations de cours du lundi matin au vendredi midi.

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