Sur la semaine, le S&P 500 a perdu 16,5% et le Stoxx Europe 50 a chuté de 15,4% (leur recul est maintenant de 26,7% et 27,9% depuis leurs sommets de l’année), l’indice mondial a reculé de 16,5% et la Bourse de Milan a abandonné 28,4% (soit 41,5% depuis son sommet). Quant à notre Bel 20, son recul hebdomadaire est de plus de 16%. La seule chute de 14,21% dans la journée de jeudi est la plus violente jamais enregistrée.
La situation sanitaire en Europe et aux Etats-Unis continue de se dégrader, donnant le sentiment que la situation échappe à tout contrôle. L’absence de mesures rapides, concrètes et coordonnées de soutien à l’économie ou au niveau des banques centrales, sans parler de celles sur le plan sanitaire, ne rassurent pas les investisseurs. L’absence d’annonces fortes par Trump pour lutter contre le virus aux Etats-Unis renforce les craintes d’une propagation très rapide de la pandémie.
Le secteur des compagnies aériennes est de nouveau envoyé au tapis (-18,9%) après la décision surprise de Trump d’interdire les vols européens vers les Etats-Unis.
Le secteur du tourisme a perdu pas moins de 24,9%.
Le secteur bancaire européen a chuté de 23,2%.
Le secteur des valeurs technologiques a cédé 13,3%.
Le secteur pétrolier, toujours pénalisé par la guerre des prix lancée par l’Arabie, a perdu 28,2%.
Même les secteurs les plus défensifs sont dans le rouge : -20,8% pour le secteur télécom et -11,8% pour le secteur pharmaceutique.
L'or n’a guère profité de son statut de valeur refuge et a reculé à 1580 dollar l'once.
L’ensemble des actions que nous suivons ont connu une forte correction. Voici quelques nouvelles pour certaines d’entre elles.
Seule exception : Euronav qui a rebondi de 25%, profitant de la flambée des prix du fret à la suite de la décision surprise de l’Arabie Saoudite d’augmenter sa production.
Plus d’information dans notre analyse | Euronav : un cygne noir chasse l’autre
Les valeurs les plus touchées sont à nouveau les plus cycliques
Aperam a perdu 26,7%.
Umicore a chuté de 17,9%.
Les actions financières sont très touchées
ING a perdu pas moins de 30,9%. Les investisseurs s’inquiètent de l’avenir de sa marge d’intérêt sur son important portefeuille hypothécaire, ainsi que des risques de défauts de paiement (dûs à la récession) et de l’incertitude quant au remplacement du CEO.
KBC a aussi cédé 20,7%, bien qu’étant une des banques les plus solides et les plus rentables d’Europe.
Ageas qui pourrait souffrir plus que prévu du coronavirus, à présent que l’épidémie s’étend en Europe, a aussi cédé 16,8%.
AB InBev, poids lourde de l’indice Bel 20 a perdu 19%
Le titre a souffert du fait que la banque Crédit Suisse ait dégradé son conseil à son sujet.
Les valeurs défensives sont un peu moins touchées mais ont aussi perdu du terrain
Parmi les SIR, Cofinimmo a perdu 17,1% et WDP 16,2%.
Dans le secteur télécom, Telenet a reculé de 16,8% et Proximus de 18,6%.
Dans la distribution, Colruyt a limité les dégâts, contenant sa baisse à 4%, profitant du fait que les consommateurs ont tendance à faire des provisions et que cela pourrait avoir un impact positif sur le résultat de l’exercice qui se terminera ce 31 mars.
Ahold Delhaize a perdu 14%. Une baisse dont vous pouvez profiter pour acquérir cette action de qualité.
A noter que GBL a publié un bon résultat 2019 et augmenté son dividende de 2,6% à 2,21 EUR net. Le cours ayant néanmoins chuté de 23,8% sur la semaine, la décote s’est creusée à plus de 30% (contre une moyenne de 24% ces dernières années). Mais n’y voyez pas une opportunité.
En dehors du Bel 20, nombre de société ont publié des résultats, tout en se montrant incapable de quantifier les dégâts liés à la pandémie
Agfa-Gevaert a perdu 19,8%.
Plus d’info dans notre analyse | Agfa-Gevaert prépare une nouvelle restructuration de son activité offset (en perte)
Atenor n’a perdu que 3,2%. Son bénéfice par action 2019 est en progression de 9,3% à 7,08 EUR. Au vu de la maturité d’un certain nombre de projets, nous pensons que le dividende devrait croître ces prochaines années de 5% par an. La correction de 20% encaissée depuis le 24 février est exagérée.
Mithra a dégringolé de 30%. Sans surprise, une nouvelle perte a été publiée pour 2019 (0,68 EUR par action). En attendant de voir débarquer sa pilule Estelle sur les marchés et générer ses premières ventes, la biotech va devoir lever des fonds. Toutes les possibilités sont envisagées, y compris des solutions sans impact direct pour l’actionnaire, comme le recours à l’endettement.
Brederode (-4,8%) a publié des solides résultats 2019 et augmenté son dividende de 8,5% à 0,71 EUR net. Mais la décote (estimée à 6%) n’est pas assez conséquente en cette période de baisse. Ne vous précipitez pas.
Kinepolis, qui ferme ses cinémas belges au moins jusqu’au 31/3, a perdu 16%. L’impact sur le résultat du 1er semestre pourrait être sérieux. Le groupe survivra sans problème mais les résultats et le cours seront sévèrement sous pression cette année.
EVS a encore perdu 15,5%. Une annulation ou un report des JO de Tokyo, qui semble de plus en plus être envisagée, aurait de lourdes répercussions (perte de revenus de locations, clients postposant encore l’achat d’équipements pour la production en 4K).
Axa accroit ses efforts pour redynamiser sa filiale de gestion d’actifs, dont le bénéfice opérationnel avait perdu 3% en 2019. Elle va accroître ses investissements dans les actifs alternatifs comme l’immobilier, les infrastructures (plus rémunérateurs que les actions ou les obligations). De nouveaux efforts sur les coûts sont aussi au programme.
AstraZeneca a subi coup sur coup deux échecs dans ses traitements contre le cancer (le Cediranib en association avec le Lynparza dans le cancer des ovaires et la combinaison Imfinzi-Tremelimumab dans le cancer de la vessie). De mauvaises nouvelles, dans un contexte boursier déjà sombre. Mais malgré sa forte baisse, le cours reste trop élevé.
adidas, pour qui l’année 2019 a été marquée par l’amélioration de la marge opérationnelle, vit une année 2020 plus délicate, du fait du coronavirus. Le récent recul du cours avait été précédé d’une hausse exagérée en 2019. Vu l’incertitude, il n’y a donc pas d’aubaine ni de raison de conserver ce titre.
Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.
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