La semaine boursière a été sauvée par la Chine, qui a baissé son taux de référence pour soutenir son marché immobilier.
Sur la semaine, le S&P 500 a cédé 3,1% mais devrait rebondir rapidement.
Le Nasdaq, chargé de valeurs technologiques, a reculé de 3,5% et affiche ainsi une cote moyenne ne valant que 17 fois les bénéfices attendus pour ses membres en 2022, un rapport au plus bas depuis 2020 et la crise sanitaire.
Le Stoxx Europe 50 limite sa baisse à 0,6%.
Le Bel 20 affiche aussi un recul limité de 0,2%.
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Une fois n’est pas coutume, la chute des Bourses a été déclenchée par le secteur de la distribution aux Etats-Unis, qui clôture la saison des résultats trimestriels et a perdu 10,3%. Walmart et Target ont perdu respectivement 19,6% et 30,2%, après avoir publié des résultats décevants, ce qui laisse penser que les consommateurs commencent à souffrir de la hausse des prix. Un facteur très important quand on sait que la croissance économique américaine provient pour 70% de la consommation des ménages.
Les futurs bénéfices des entreprises risquent également d’être un peu plus sous pression et de décevoir.
Toujours aux États-Unis, le président de la FED a rappelé qu’il agira de manière «plus forte» si l'inflation demeurait forte. Une déclaration qui n’est pas faite pour rassurer les investisseurs et qui nourrit un peu plus les craintes de récession, même brève.
Les valeurs technologiques, traditionnellement vendues lors des phases d’aversion au risque, sont de nouveau dans le rouge.
Apple a cédé 6,6%, eBay a perdu 4,4%, Nvidia a abandonné 3,3%.
Amazon a encore reculé de 5,1%.
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Le secteur européen de la distribution a baissé de 2,1%, avec un recul de 7,1% pour Colruyt (qui plonge à son plus bas depuis 2014), de 6,9% pour Ahold Delhaize, de 8,9% pour Carrefour et de 4,7% pour Casino.
Les secteurs plus défensifs ne sauvent pas la mise.
Le secteur de l’énergie a baissé de 2,8%, celui de la pharmacie de 0,9% et celui des services aux collectivités est resté juste stable.
Le secteur européen des ressources de base a rebondi de 3,8% en fin de semaine, grâce à la Chine.
Au sein du Bel 20
Colruyt a cédé 7,1% (voir ci-dessus).
Sofina a chuté de 8,3%. Le cours a plié sous les intentions d’un vendeur à découvert qui juge complètement surévaluée la participation du holding dans l’indien Byju’s. Une participation de 5,24% qui pèserait pour environ 12% de la valeur intrinsèque de Sofina (que nous évaluons à 276 EUR par action).
Ackermans & van Haaren a cédé 3,4%. Le holding va vendre sa filiale de maison de repos et de soins Anima au groupe AG au 3e trimestre, avec une plus-value de 230 millions d’euros. Mais le cours a souffert de l’avertissement sur résultats lancé par CFE (voir ci-dessous) dont AvH détient 62,1%. Néanmoins, même en tenant compte de ce déboire de CFE, le résultat 2022 d’AvH hors plus-values devrait rester stable par rapport à un an plus tôt. Avec les plus-values sur Manuchar et Anima, 2022 sera une année record.
Aperam a rebondi de 6,7%.
Umicore a gagné 2,5%.
VGP, qui avait perdu beaucoup de terrain depuis la fin avril avec les avertissements de plusieurs acteurs de l’e-commerce sur le niveau de leurs ventes futures, a enfin un peu rebondi, de 5,3%.
Elia a gagné 3,1%. Les actionnaires ont donné leur feu vert à une augmentation de capital de 600 millions d’euros d’ici le 31/07/2023, pour financer les investissements sur les réseaux belge et allemand d’ici 2026. Cela se fera sans doute avec un droit de préférence, pour ne pas diluer l’avoir de l’actionnaire existant. Par ailleurs, le groupe a confirmé ses objectifs pour l’ensemble de 2022. Il vise toujours une rentabilité sur fonds propres de 6,25% à 7,25% cette année. Le groupe a en outre de belles années devant lui. Le programme RepowerEU de l’Union européenne, focalisé sur le renouvelable (pour réduire sa dépendance au hydrocarbures russes) pourrait encore accélérer les investissements ces prochaines années. L’accord d’intention signé par la Belgique, l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, pour faire passer les capacités des parcs éoliens de 15 GW aujourd’hui à 65 GW en 2030 et 150 GW en 2050, est aussi une excellente nouvelle. Elia est en effet idéalement placé pour assurer l’interconnexion prévue entre les différents champs d’éoliennes.
Ageas a gagné 1,6%. L’assureur a renforcé sa participation dans sa coentreprise d'assurance-vie indienne Ageas Federal Life Insurance Company Ltd. Il a racheté 25% du capital de la société à son partenaire IDBI Bank, pour en détenir désormais 74%. Une petite acquisition qui s’inscrit dans sa stratégie visant à se renforcer sur les marchés où il est déjà présent et où le taux de pénétration de l’assurance reste faible.
UCB n’a cédé que 0,5% (après une claque de 13,7% la semaine précédente). Les investisseurs ont manifestement intégré le fait que le refus par la FDA d’autorisation immédiate de commercialisation du bimekizumab (pour le traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère) n’était pas un refus définitif. Le produit devrait pouvoir être commercialisé aux USA, mais avec un retard de 6 à 12 mois.
Solvay a abandonné 2,7%, mais c’est dû pour l’essentiel au détachement de son dividende payé le 19/05 (2,35 EUR brut).
Cofinimmo a perdu 3,1%, mais uniquement suite au détachement de son gros coupon de 6 EUR brut qui sera payé le 7 juin.
WDP, SIR spécialisée dans l’immobilier logistique et semi-industriel, a rebondi de 2,7%.
En dehors du Bel20
CFE a bu la tasse jeudi en perdant 18,8% avant de se reprendre vendredi. Au final, il a tout de même perdu 9,3% sur la semaine. En cause principalement, un avertissement sur résultats. Certes, le chiffre d’affaires du 1er trimestre a gagné 19,9% par rapport à un an plus tôt (avec un hausse de 28,6% chez DEME qui sera coté séparément le 30/6 et de 3,9% pour les autres activités). C’est globalement conforme aux attentes. Mais le groupe a surpris avec la révision de ses perspectives bénéficiaires. Il prévoit désormais une légère baisse sur l’ensemble de 2022 (contre une stabilisation annoncée fin février, au début de la guerre en Ukraine). Certes, la hausse des coûts et les perturbations des chaînes d’approvisionnement pèsent sur la rentabilité de tous ses métiers. Mais il est interpellant de voir DEME tabler sur des ventes juste stables sur l’ensemble de 2022 (malgré un premier semestre vigoureux). L’investisseur à long terme peut cependant selon nous profiter de la baisse pour acheter. Car les qualités fondamentales du groupe, avec notamment les perspectives de développement de l’éolien offshore, restent intactes.
Agfa-Gevaert a gagné 7,9%. Le groupe cherche un acquéreur pour sa division offset. Cette division, qui pèse pour 43% des ventes du groupe mais à peine 12% de son bénéfice opérationnel (avant amortissements et charges de restructuration), souffre d’une pression sur ses prix de vente, du déclin structurel de ses marchés matures, de la baisse de rentabilité des marchés en développement et de la concurrence de l’on-line. Mais, après des années de restructuration, elle se porte enfin un peu mieux,. Des fonds de private equity auraient déjà fait des offres.
Sipef peut respirer et a grapillé 0,8%. Comme prévu, l’interdiction des exportations indonésiennes d’huile de palme en vigueur depuis le 28/04 (pour alimenter le pays en huile de cuisson, à des prix corrects) n’aura pas duré. Elle sera levée ce 23/05. Sipef va pouvoir vendre sa production stockée depuis le début de l’interdiction. L’impact financier sur le résultat 2022 sera par conséquent très limité. Les cours de l'huile de palme restent très élevés et vont continuer de profiter du manque d’huile de tournesol engendré par la guerre en Ukraine (l’Ukraine assure normalement plus de 50% des exportations mondiales d’huile de tournesol).
Atenor a perdu 0,7%. Le promoteur vise des octrois de permis pour 65 000 m² au 1er semestre. Ce n’est pas énorme au vu des 223 000 m² obtenus en 2021, mais la tendance devrait s’accélérer en seconde partie d’année. En outre, les introductions de demandes de permis battent leur plein (217 500 m² déjà cette année contre 299 000 sur l’ensemble de 2021). Certes, l’inflation des coûts de construction restera une menace pour les marges ces prochains trimestres. Mais le groupe n’observe à ce stade aucun retard dans ses constructions en cours (44 000 m² déjà vendus à 35%). Pour le reste, le groupe reste actif sur le front de acquisitions de nouveaux projets. Des négociations sont en cours. Le groupe ne fait pas encore de prévision de résultats à ce stade. Sur base de notre estimation de dividende pour l’année en cours, celui-ci offre un rendement brut de 4,9%.
Gimv a gagné 2,2%. Pour son exercice clos le 31/03, la société d’investissements a publié un solide bénéfice de 6,59 EUR par action. Sur cet exercice, le rendement du portefeuille a atteint 20,4%, dépassant ainsi à nouveau les 15% visés à long terme. La valeur intrinsèque au 31/03 est estimée (toujours de manière prudente) à 53 EUR par action. Le dividende augmente à 2,60 EUR brut (contre 2,50 un an plus tôt). De quoi offrir un rendement net de 3,3% !
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