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La semaine sur les marchés : retour de la prudence

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La semaine sur les marchés : retour de la prudence

Publié le 20 novembre 2020
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La semaine sur les marchés : retour de la prudence

La semaine sur les marchés : retour de la prudence

Economiquement, la situation restera difficile plusieurs mois avant un début de normalisation.

Le développement de la pandémie aux Etats-Unis depuis quelques semaines le dispute aux promesses de vaccins. Ces derniers aideront à la relance de l’économie en 2021, mais le chemin est encore long et semé d’embuches. Les investisseurs doivent donc jongler entre court terme (prochaines semaines) et moyen terme (fin 2021) pour adapter leurs portefeuilles. Economiquement, la situation restera difficile plusieurs mois avant un début de normalisation.

L’annonce du vaccin de Moderna, les avancées de son concurrent AstraZeneca (-5,9%) et la perspective de nouvelles négociations entre Républicains et Démocrates sur un plan de relance aux Etats-Unis ont permis un statu quo des Bourses sur la semaine. Le S&P 500 et le Stoxx Europe 50 sont ainsi restés inchangés alors que le Nasdaq a gagné 0,6%. Les valeurs technologiques européennes ont elles gagné 0,5%.

Les banques européennes (+3,2%) ont salué les bonnes nouvelles sur le front des futurs vaccins contre le coronavirus. La fin de l’épidémie signifierait en effet la baisse des provisions pour crédits non remboursés et une hausse de leurs profits. BNP Paribas a gagné 2,2%, mais accuse toujours un recul de 23% par rapport au début de l’année.

En hausse de 2,8% sur la semaine, le secteur des semi-conducteurs a atteint un nouveau sommet historique. C’est le cas aussi pour le fabricant d’équipements pour le secteur, Applied Materials (+6%). Le spécialiste des cartes graphiques Nvidia (+1,1%) a lui été freiné par des prévisions moins bonnes que prévu sur le marché des centres de données et des difficultés à répondre à la forte demande actuelle.

Le secteur pétrolier a gagné 1,6% grâce au maintien du baril de Brent au-delà de 44 USD alors que les constructeurs automobiles ont gagné 3,7%.

En Belgique, le Bel 20 a fait mieux que la tendance et affichait encore une progression de 1,4% ce vendredi en début d’après-midi. L’enthousiasme du début de semaine, avec les avancées des candidats vaccins, a toutefois été quelque peu tempéré par l’évolution de l’épidémie, toujours inquiétante en Europe, aux Etats-Unis et désormais aussi au Japon.
Les grandes gagnantes de la semaine ont une fois de plus été les valeurs les plus sensibles au cycle économique. À l’exception d’AB InBev (-0,7%), qui a marqué une pause après son rebond de 16,6% une semaine plus tôt, beaucoup de valeurs idéalement placées pour profiter d’un retour à la normale ont poursuivi sur leur lancée. Barco a ainsi encore progressé de 7,6%, les industrielles Solvay et Aperam ont gagné respectivement 6,1 et 2,3% dans la foulée du relèvement de l’objectif de cours par plusieurs analystes, et Umicore a gagné 2,2%. Les valeurs financières se sont aussi bien redressées avec +3,7% pour ING et +1,8% pour KBC. Ageas (+5,0%) a pour sa part placé avec succès des titres de dette assimilés à du capital, de quoi renforcer les réserves du groupe d’assurance qui a en outre bénéficié d’un relèvement de sa note de solvabilité par S&P.

Les valeurs dites plus défensives sont par contre restées à la traîne, comme les grands distributeurs (Colruyt; +1,0°) et les valeurs télécoms Telenet (+0,6%) et Proximus (-0,5%). En cause pour ces deux dernières, l’annonce que les enchères pour les licences 5G dureraient encore un an au moins. Du côté des sociétés immobilières, WDP (-0,1%) n’a pas tiré profit du relèvement de l’objectif de cours par un broker. Cofinimmo (+0,8%) a annoncé de solides résultats trimestriels (et perspectives) et l’acquisition d’une maison de repos et de soins à Liège. Aedifica (+3,8%) a encore pleinement profité de ses excellents résultats trimestriels et perspectives dévoilés une semaine plus tôt.

Hors Bel 20, 3D, qui possède déjà 47,87% de Zenitel (+30,3%), a l’intention de lancer une offre sur le reste du capital à 22,75 EUR/action. L’offre est soutenue par le conseil d’administration de Zenitel. Action peu liquide, Zenitel est actif dans les solutions de communication où sécurité, qualité et fiabilité sont essentielles. En vertu de nos attentes pour 2020, l’offre valoriserait correctement l’action (ratio valeur d’entreprise/EBITDA estimé à 9). Le cours (21,6 EUR) étant encore inférieur au prix de l’offre, conservez.

Pour Gimv (+3,1%), l’impact du coronavirus a finalement été plus limité que prévu. La société d’investissement a récupéré une bonne partie des réductions de valeur subies en mars et a enregistré un joli bénéfice au 1er semestre 2020-21.
Plus d’info dans notre analyse | Impact plus limité que prévu du coronavirus pour Gimv

Biocartis (+3,5%) a été soutenue par la publication des très bons résultats de sa plus grande étude jamais réalisée sur ses tests destinés au cancer du côlon.
Plus d’info dans notre analyse | Biocartis : objectifs 2020 en vue

Pour Bekaert (+3,8%), après une chute de 29% des ventes au 2e trimestre, le 3e trimestre n’affiche plus qu’une chute de 8%. L’activité de renforcement des pneumatiques, qui avait particulièrement souffert, a vu ses ventes reculer de 9% seulement au 3e trimestre. Au niveau des volumes vendus, le recul par rapport au 3e trimestre 2019 est de 1,6% seulement. Les ventes du groupe sur l’année seront inévitablement en recul, mais Bekaert table désormais sur un bénéfice opérationnel hors exceptionnels stable. Les nouvelles au niveau de la rentabilité, qui récolte les fruits des restructurations, sont très encourageantes pour la suite.

IBA (+18,2%) n’a publié aucun chiffre pour le 3e trimestre mais selon son CEO, le groupe affiche une belle résilience dans le contexte de crise actuelle, ce qui a enthousiasmé les investisseurs. Pourtant, si les ventes d’autres accélérateurs et la dosimétrie se portent bien, les ventes de protonthérapie restent à l’arrêt et la crise du coronavirus provoque des retards dans les installations chez les clients. Au-delà de la concurrence, nous craignons que les budgets des hôpitaux, mis sous pression par la crise sanitaire, ne soient un frein supplémentaire aux ventes de systèmes de protonthérapie dans les semestres à venir.

Dans l’immobilier, les projets du promoteur Atenor (+1.1%) continuent à évoluer favorablement, mais si les constructions se poursuivent plus ou moins selon le calendrier prévu, il n’en va pas de même pour les prises en location et les ventes dans le segment des bureaux. L’intérêt des investisseurs institutionnels reste présent, mais les délais de prise de décision sont plus longs et des opérations attendues cette année pourraient être reportées à 2021. Cela ne change toutefois rien à la politique de dividende (+5%/an).
De son côté, le groupe immobilier Inclusio, axé sur l’immobilier à caractère social, prépare une introduction en Bourse à Bruxelles. Il a introduit une demande d’agrément en tant que SIR et déposé un prospectus à la FSMA. Après réception des approbations nécessaires et pour peu que le climat boursier s’y prête, Inclusio fera ensuite le grand saut. Nous y reviendrons une fois que toutes les informations (prospectus) seront disponibles.
Xior Student Housing (-2,4%), qui a confirmé ses prévisions de bénéfice et de dividende pour 2020, va acquérir 2 nouveaux projets à Gand et a soumis une offre pour une résidence pour étudiants aux Pays-Bas. Pour financer ces opérations, la SIR va procéder à une nouvelle augmentation de capital.

A noter enfin que Bpost (+3,8%) poursuit sa hausse dans un environnement positif pour son activité colis. L’Etat ne semble de plus pas pressé de réduire sa participation dans la société.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi. 

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