Article

La semaine sur les marchés : l’inflation fait hésiter les investisseurs

La semaine sur les marchés : l’inflation fait hésiter les investisseurs.

La semaine sur les marchés : l’inflation fait hésiter les investisseurs.

Publié le 19 août 2022
Lecture ##TIME## min.

Partagez cet article

La semaine sur les marchés : l’inflation fait hésiter les investisseurs.

La semaine sur les marchés : l’inflation fait hésiter les investisseurs.

Les marchés montrent peu de dynamisme ces derniers jours. Les investisseurs rentrés de vacances ne trouvent pas de raison de prendre davantage de risque.

Sur la semaine, le Stoxx Europe 50 (+0,1%) et le S&P 500 (+0,1%) oscillent autour de l’équilibre en ce vendredi après-midi. L'espoir de nouvelles mesures de relance chinoises est insuffisant pour soutenir les Bourses. Handicapées par la hausse des taux, les valeurs technologiques évoluent dans le rouge, avec une perte de 0,6% pour le Nasdaq américain et de 0,2% pour ce compartiment en Europe. A Bruxelles, le Bel 20 fait moins bien que les autres Bourses européennes, avec une perte de 2%.

Inscrivez-vous sur notre site et suivez l’actualité financière

Le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine nourrit l’hésitation des marchés. La Fed laisse entendre qu'elle pourrait réduire le rythme de relèvement des taux en fonction du ralentissement de l'inflation. Mais elle note en même temps que les pressions inflationnistes ne diminuent pas et qu'une baisse des prix pourrait prendre plus de temps que prévu. L’espoir d’une politique monétaire plus accommodante s’en trouve un peu réduit.

Les taux européens se sont légèrement tendus suite aux déclarations de la Fed et à la perspective d’un nouveau relèvement des taux en zone euro. Le taux à 10 ans allemand repasse au-dessus de 1%, à 1,18%.

Dans ce climat de prudence, les valeurs financières européennes cèdent 0,5%, en dépit des perspectives de hausse des taux. La plupart des secteurs défensifs font toutefois mieux que la moyenne boursière, comme l’alimentation & boissons (+2,5%). Belles hausses sur les actions vedettes comme Coca-Cola (+2,4%), Mondelez (+2,1%) et Nestlé (+2%).

Hausse de 2,2% pour les services aux collectivités et de 1,3% pour les télécoms.

La distribution européenne (-1,8%) reste à la traîne. Gain de 3,7% pour Ahold Delhaize, à contre-courant.
Aux États-Unis, en revanche, le secteur de la distribution a gagné 2,9%. Après avoir émis un avertissement sur ses bénéfices fin juillet, Walmart (+5,2%) relève à nouveau légèrement ses prévisions de bénéfices pour l'ensemble de l'année grâce à des chiffres semestriels meilleurs que prévu.
Plus d’info dans notre analyse | Walmart, Deceuninck, Kinepolis, Sipef

Au sein du Bel 20

Seuls trois des 20 membres de l'indice ont réussi à ne pas être dans le rouge. 
Deux d'entre eux sont des valeurs défensives, plus résistantes à la récession : l'opérateur de réseau Elia (+3,1%) et le distributeur Colruyt (+0,4%). Le troisième est la biotech argenx (+2,9%, conservez), dont le cours a atteint un niveau record, profitant toujours du feu vert de la Commission européenne pour la commercialisation de Vyvgart en Europe.

La tendance à la hausse des taux d'intérêt a pesé sur les cours des sociétés et groupes immobiliers.
Warehouses De Pauw a chuté de 2,6%, Aedifica de 3,4%, Cofinimmo de 3,7% et le promoteur immobilier logistique VGP, qui affichait la plus grande hausse la semaine précédente, a même chuté de 6,2%.

Les craintes croissantes de récession ont freiné les actions cycliques.
Solvay, Aperam et Umicore ont perdu respectivement 3,9%, 4,5% et 6,9%. Solvay semble être une cible privilégiée des vendeurs à découvert, tandis qu'Aperam et Umicore ont aussi souffert du détachement de leur coupon de dividende.

KBC (-6,3%), qui avait publié de bons résultats trimestriels la semaine précédente, fait aussi partie des perdants. Les investisseurs craignent qu'une récession imminente n'augmente les pertes de crédit à l'avenir. Et le projet du ministre belge des Finances de relever la contribution au système de garantie des dépôts, faisant ainsi peser une facture supplémentaire sur les banques, a également pesé sur le cours.

La lanterne rouge revient toutefois au holding Sofina (-7,6%), qui a dû faire marche arrière après son redressement de la semaine précédente. L'action est maintenant cotée à moins de la moitié de son prix du début de cette année.

En dehors du Bel 20

La société immobilière Nextensa (+1,6%), née l'année dernière de la fusion de la SIR Leasinvest Real Estate et du promoteur immobilier Extensa, a connu un bon premier semestre. Les revenus locatifs ont augmenté de plus de 10% et les projets immobiliers se déroulent comme prévu. Pour l'ensemble de l'année 2022, Nextensa prévoit un résultat dépassant de loin celui de 2021 et une augmentation du dividende d'au moins 5%.

Le groupe de médias Roularta (+7,3%) a vu ses ventes augmenter fortement au 1er semestre, en raison des acquisitions de magazines aux Pays-Bas, mais les coûts ont également fort augmenté (principalement celui du papier), pesant sur les marges bénéficiaires. En raison d'un bonus fiscal au cours de l'exercice précédent, le bénéfice net a finalement diminué de 8,4%. Comme l'année dernière, le groupe souhaite verser un dividende brut de 1 euro par an.

La SIR Montea (-5,3%), spécialisée dans l'immobilier logistique, a réalisé une belle croissance au 1er semestre et a confirmé ses perspectives pour 2022 : croissance du bénéfice et du dividende par action de 7%.

Ascencio (-0,2%), qui se concentre sur les supermarchés, les magasins le long des grands axes et les parcs commerciaux, relève ses prévisions de bénéfices et de dividendes après la publication de ses résultats pour le 3ème trimestre (clôture de l’exercice le 30/09). Elle vise désormais un bénéfice et un dividende nettement plus élevés. Nous relevons légèrement nos estimations.

L'investisseur en infrastructures TINC (-0,6%) a annoncé pour le mois d'octobre une distribution aux actionnaires (largement exonérée d'impôts) plus élevée que prévu (0,54 EUR au lieu de 0,53 EUR brut).
Plus d’info dans notre analyse | TINC plus généreux que prévu

L’exploitant de salles de cinéma Kinepolis (-7,9%) a connu une nouvelle reprise de la fréquentation des salles au cours du 1er semestre. De quoi lui permettre de renouer avec un résultat dans le vert. Le cours de l'action a toutefois souffert de l'implosion du cours de l'action du géant britannique du cinéma Cineworld, qui connaît des problèmes de trésorerie et dont le rééchelonnement de la dette est imminent.
Plus d’info dans notre analyse | Walmart, Deceuninck, Kinepolis, Sipef

Grâce à des augmentations de prix substantielles qui ont plus que compensé la hausse des coûts, Deceuninck (-2,5%) a connu un bon semestre sur le plan opérationnel. Le bénéfice net a toutefois été entravé par les activités en Russie et en Turquie.
Plus d’info dans notre analyse | Walmart, Deceuninck, Kinepolis, Sipef

Le holding de plantations Sipef (+3,7%) a vu son bénéfice récurrent (hors plus-value exceptionnelle sur la vente d’une plantation) pratiquement doubler en raison de la hausse du prix de l'huile de palme. Pour l'ensemble de l'année, il vise désormais un bénéfice récurrent supérieur d'au moins 20% à celui de l'année dernière.
Plus d’info dans notre analyse | Walmart, Deceuninck, Kinepolis, Sipef

Après la publication de solides résultats trimestriels, bpost (-2,0%) aurait l’intention de racheter Aldipress, un distributeur néerlandais de magazines et journaux. Si cette opération devait avoir lieu (bpost n’a pas encore confirmé), elle nous laisserait perplexes (vu notamment l’échec du rachat d’Ubiway Retail, entreprise belge exerçant une activité similaire et qui a été vendue à perte en début d’année). Dans l’attente d’une éventuelle confirmation, nous réitérons néanmoins notre conseil d’achat sur la base de la faible valorisation du titre.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.

Profitez gratuitement pendant 1 mois de nos recommandations sur les actions ! 1 mois gratuit !