L’étiquette du vin

Introduction
Une fois qu’un vin nous plaît, il n’est pas rare que nous achetions à chaque fois le même. Naturellement, il n’en est rien. Pourtant, nous constatons que de nombreux amateurs de vin essaient de temps en temps une autre bouteille, sans savoir en réalité à quoi être attentif en magasin lorsqu’ils se retrouvent face au rayon en question.
Les vins que l’on y trouve affichent tous des étiquettes différentes. Une kyrielle d’indications de régions viticoles, d’appellations d’origine, de labels, de cépages et autres termes spécifiques. Mais si vous prenez le temps d’analyser une telle étiquette, plusieurs éléments reviennent systématiquement. Certes, toutes ne figurent pas au même endroit ni dans le même ordre sur l’étiquette. Nous vous aidons à déchiffrer l’étiquette, et sur cette base, à retrouver la provenance du vin, d’évaluer son style et sa qualité, et ainsi vous aider à opérer votre choix.
- Découvrez ici pourquoi les bouteilles de vin arbore une étiquette.
- Savez-vous ce qui est requis par la législation en matière d’étiquetage pour le vin ?
- En plus des informations obligatoires, il y a souvent des indications spécifiques sur l'étiquette qui vous en disent plus sur le vin sans avoir à le goûter.
- Nous gardons le meilleur pour la fin: en quelques étapes simples, vous choisissez votre vin préféré.
Si nos conseils ne vous permettent pas de vous y retrouver, vous pouvez bien évidemment faire appel à notre expertise. Ne choisissez plus un vin en raison de l’esthétique de son étiquette, mais trouvez votre bonheur dans notre comparateur vins. Vous y trouverez les résultats des tests de dégustation et des analyses chimiques de pas moins de 350 vins testés par an. Étant convaincus qu’un bon vin ne doit pas forcément vous coûter un bras, nous avons uniquement testé des vins dont le prix n’excède pas 15€.
Le vin n’est pas une boisson comme les autres. Les propriétés du vin varient en fonction du pays et de la région d’origine, du sol local, de son mode de production, du millésime, des cépages utilisés, etc. Heureusement, il est possible de se faire une bonne idée du contenu d’une bouteille lorsqu’on sait comment déchiffrer l’étiquette.
Histoire de l’étiquette
Les étiquettes des bouteilles de vin existent depuis très longtemps et "l’étiquette" la plus ancienne jamais retrouvée est un sceau cylindrique babylonien vieux de plusieurs milliers d’années, utilisé pour étiqueter une amphore (sorte de récipient contenant du vin). Durant l’Antiquité, le vin était principalement consommé dans la région de production. Le vin était transporté dans des barils parce qu’il était servi directement du baril dans la carafe ou le verre, de sorte que l’étiquette ne se justifiait pas. Lorsque les régions viticoles ont été officiellement décrites dans différents pays au début du 20e siècle, cela a eu une incidence sur l’apparition de l’étiquette telle qu’on la connaît aujourd’hui.
La force de l’étiquette
En plus d’être un important instrument de vente pour le producteur, l’étiquette est une source importante d’informations pour le consommateur. Les vins sont légion et au supermarché, il est rare que vous ayez la possibilité de voir, sentir ou déguster le vin. L’étiquette est donc un important fil conducteur. Sans même ouvrir la bouteille, l’étiquette en dit long sur le vin.
Outre le prix, l’étiquette peut également influencer grandement le comportement d’achat et l’avis quant au contenu de la bouteille. Une illustration prestigieuse d’un château, un terme tel que « grand cru classé », le nom d’une région viticole de renom ou d’un célèbre domaine viticole: chaque détail compte. Les producteurs le savent et s’efforcent de mettre à profit l’effet commercial. Ils travaillent résolument le message et le design de leurs étiquettes. Bien souvent, les viticulteurs européens traditionnels s’efforcent de susciter une impression de tradition et de savoir-faire sur l’étiquette. Comme en atteste la "Nationale Wijnenquête" menée aux Pays-Bas en 2014 auprès de 1 000 consommateurs, 80% des personnes interrogées préfèrent par exemple une étiquette classique, parce qu’une telle étiquette est considérée comme un synonyme de qualité élevée. Les pays viticoles du Nouveau Monde par contre ont conscience qu’ils ne pourront jamais rivaliser face aux traditions historiques. Voilà pourquoi des vins australiens, chiliens et sud-africains affichent bien souvent des étiquettes trendy avec des dénominations et des illustrations qui sortent du lot.
Une belle étiquette ne constitue toutefois pas la garantie d’un vin de qualité, l’inverse étant tout aussi vrai. Il est plus important de déchiffrer les infos sur l’étiquette pour pouvoir évaluer l’origine, le style et la saveur du vin.
Pendant longtemps, les étiquettes n’étaient pas liées à une réglementation spécifique. Actuellement, il existe une législation prescrivant les informations devant figurer sur une étiquette de vin. Du point de vue juridique, des informations importantes sur le vin doivent figurer de manière claire et simple sur l’étiquette. La législation européenne en la matière est plus rigoureuse que celle des pays du Nouveau Monde. Sur l’étiquette d’une bouteille de vin du Nouveau Monde, outre une mention en exergue du cépage, vous trouverez à peine plus d’informations que les coordonnées du producteur ainsi que le lieu où le vin est transformé. Vous pourrez encore éventuellement y trouver des informations additionnelles telles que l’histoire du domaine, des conseils de conservation et les mets assortis. En Europe, c’est l’appellation d’origine qui est l’indication la plus précieuse, laquelle figure bien souvent de manière claire sur l’étiquette.
En Europe, une étiquette doit mentionner un certain nombre d’informations obligatoires et peut être complétée par d’autres spécifications, sans induire le consommateur en erreur. Le producteur est donc libre de faire figurer davantage d’informations sur l’étiquette, celles-ci étant généralement reprises sur l’étiquette arrière. Ces infos additionnelles doivent surtout rendre le vin plus attrayant.
Mentions obligatoires sur l’étiquette
- La contenance (quantité conteneur non compris, par exemple 75 cl);
- Le numéro de lot de la bouteille de vin. Pour le consommateur, cela n’a pas d’importance, mais dans le cadre de la législation en matière de responsabilité des produits, le vin doit être traçable.
- Le pourcentage d’alcool, exprimé en pourcentage volumique, est obligatoire pour les boissons titrant à plus de 1,2%. Le pourcentage d’alcool mentionné peut s’écarter tout au plus de 0,5% du pourcentage réel.
- Le nom et l’adresse de l’embouteilleur, de l’importateur ou du revendeur.
- La provenance: indication du pays d’origine, éventuellement complétée par une indication de qualité ou géographique comme "Appellation d’Origine Protégée" (AOP) en France ou "Denominazione di Origine Protetta" (DOP) en Italie. Cette dénomination peut varier d’un pays à l’autre, et peut également être rédigée dans la propre langue.
- La mention des éventuels allergènes, notamment le sulfite, un conservateur également présent dans les aliments, et qui préserve le vin de l’oxydation et des bactéries. Si la teneur en sulfites dépasse un certain niveau (10 mg par litre), la mention "contient des sulfites" (en différentes langues) doit figurer sur l’étiquette. Étant donné qu’il n’y a aucune obligation d’indiquer la dose, on ignore si le vin contient peu ou beaucoup de sulfites (il existe néanmoins un plafond légal).
- L’indication de la teneur en sucres pour les mousseux (exemple: "brut", "demi-sec", etc.).
Mentions non obligatoires sur l’étiquette
- Le nom du vin;
- Le nom et le propriétaire du vignoble, du producteur ou du vendeur;
- Des compléments relatifs à l’indication de qualité ou la provenance géographique.
- Le nom du cépage. Si cela est indiqué, le vin doit provenir au minimum pour 85% du cépage mentionné. Lorsque deux variétés ou plus sont indiquées, le vin doit provenir à 100% de ces cépages.
- Le millésime;
- La teneur en sucres dans les vins autres que les mousseux (exemple: "sec", "demi-sec", "moelleux", etc.);
- Informations sur la méthode de production du vin;
- Médailles ou autres distinctions octroyées au vin.
- Conseils en matière de consommation (exemple: "servir frais"), pour des combinaisons avec des mets ("parfait avec le poisson"...) et de durée de conservation ("conserver maximum deux ans"...). La date de conservation minimale n’est pas obligatoire pour les vins, tout comme pour les boissons titrant à plus de 10% de teneur en alcool.
- Logos ou symboles (exemple: caution, bulle à verre, avertissement pour femmes enceintes, etc.)
Dans la plupart des pays, ce sont les pouvoirs publics ou une instance spéciale qui déterminent les indications pouvant ou devant figurer sur l’étiquette. Aussi longtemps que chaque État membre s’en tient aux obligations de la législation européenne, il est libre de déterminer des mentions complémentaires. Heureusement, les systèmes d’étiquetage de la plupart des pays sont généralement très semblables les uns aux autres.
Provenance du vin
Pays producteur
Le pays producteur figure souvent en petits caractères sur l’étiquette (ex. au dos de la bouteille). Bien souvent, le pays producteur est indiqué dans la langue d’origine ou en anglais, avec des termes tels que "Produit de France", "Prodotto in Italia", "Wine of Australia", "Product of Spain", etc.
Sur la base du pays producteur, vous pouvez déjà vous faire une idée du style du vin. Les vins des pays du sud (à l’ensoleillement élevé) sont généralement des vins plus puissants et pleins, contrairement aux vins nordiques (soleil moins présent), plus subtils et plus légers. Pour les pays baignant à la fois dans un climat méridional (chaud) et septentrional (froid), il importe de connaître la région d’origine. La différence de climat (et de types de sol) peut en effet être déterminante pour le goût et le style du vin.
Région viticole
Les régions viticoles se reconnaissent généralement au terme spécifique de l’appellation d’origine, éventuellement accompagnée de l’abréviation correspondante. Une appellation d’origine est utilisée pour garantir au consommateur qu’un produit régional est conforme à certaines conditions. Ce système est utilisé dans de nombreux pays producteurs pour aider à certifier des régions géographiques et réguler la production à des fins de qualité. Les pouvoirs publics s’assurent que les produits sont conformes aux règles et accords établis. La région d’origine ou la situation des vignobles, le domaine viticole, les méthodes de vinification, les cépages utilisés, le rendement maximum par hectare, le nombre de pieds de vigne au m² et la teneur minimale en alcool peuvent tous jouer un rôle dans l’octroi d’une appellation d’origine.
En France, vous avez par exemple "l’Appellation d’Origine Protégée" (AOP, anciennement AOC où le C signifiait "Contrôlée"), en Italie la "Denominazione di Origine Protetta" (DOP) ou en Espagne, la "Denominación de Origen Protegida" (DOP). Ces termes sont en principe synonymes de catégorie de qualité la plus élevée. Plus la provenance est soulignée de manière spécifique sur l’étiquette, plus le vin peut être prestigieux, cher et plus sa qualité est potentiellement élevée. En fait, de tels termes figurent principalement sur les vins qui suivent à la lettre les conditions (strictes) et les exigences de qualité de la région en question.
Autre appellation d’origine: "Indication Géographique Protégée" (IGP), ou une traduction de cette locution (comme "Indicazione Geografica Tipica"; IGT), destinée aux domaines respectant moins scrupuleusement les règles de la région. Par exemple, il est possible d’utiliser des cépages qui ne sont pas autorisés dans l’AOP ou d’en récolter davantage. "Vin de Pays" et "Vin de Table" sont encore d’autres appellations d’origine, aux règles (encore) moins strictes. Lorsque la région d’origine appartient à une région générique plus connue, cela peut également être mentionné, comme dans le "Grand Vin de Bourgogne" ou le "Grand Vin de Bordeaux".
Il n’est pas rare d’entendre l’affirmation suivante : "Plus les règles sont strictes, meilleur est le vin". Ce n’est toutefois pas toujours le cas. Si le vin mentionne une appellation d’origine comme AOP ou IGP sur l’étiquette, vous pouvez partir du principe que le vin est de bonne qualité. Si tel n’est pas le cas, le vin n’est pas automatiquement de mauvaise qualité.
Domaine viticole
On reconnaît souvent un domaine viticole au terme "domaine" ou "château" ("tenuta" ou "azienda agricola" en italien, "bodega" en espagnol, "weingut" en allemand). Ou bien au nom du viticulteur ou de sa famille, ou d'une exploitation. Il peut s'agir d'un petit domaine viticole indépendant ou de grandes marques qui produisent "en masse".
Parfois, l'étiquette comporte différents noms, de sorte qu'il n'est pas évident de savoir quel est celui du domaine viticole. Dans ce cas, regardez la mention "Produit et/ou mis en bouteille par" ou l'adresse web, généralement au bas ou au dos de l'étiquette.
Attention : un vin peut être produit par un domaine et mis en bouteille par une autre entreprise (parfois indiquée par un code). L'embouteilleur peut également être une chaîne de supermarchés, auquel cas le vin a été acheté en vrac. Cette pratique ne concerne que les vins du segment inférieur en termes de prix et de qualité.
Nom du vin
Un domaine viticole peut produire plusieurs vins qui, pour éviter toute confusion, se voient doter chacun d’un nom différent. Ce nom peut aussi figurer sur l’étiquette. Les grandes entreprises vinicoles industrielles créent pour certains vins des noms de marque, qu’elles mettent bien en évidence sur l'étiquette. L'entreprise vinicole elle-même n'est alors pas mentionnée, ou alors en très petits caractères.
Style et qualité
Vignoble
Dans certaines régions, des vignobles portent un nom ou un titre distinct (comme "premier cru", "grand cru", "single vineyard", etc.). Ce nom peut figurer sur l'étiquette parce qu'il indique une qualité supérieure (du moins si le domaine viticole exploite ce potentiel).
Raisins
Outre la situation d'un pays ou d'une région, au nord ou au sud, les raisins utilisés donnent également une indication du goût et du style du vin. Les raisins cultivés dans des climats plus chauds ont tendance à avoir une teneur en sucre plus élevée que ceux des régions plus fraîches. Ces sucres sont transformés en alcool au cours du processus de fermentation. C'est pourquoi les vins provenant de climats chauds ont souvent une teneur en alcool plus élevée et sont plus riches en arômes de fruits mûrs.
Les cépages utilisés sont parfois mentionnés en caractères plus petits sur la contre-étiquette, ou même pas mentionnés du tout. C'est surtout le cas des vins français, et vous êtes donc censé savoir quels raisins sont utilisés dans la région concernée. Vous pouvez faire la recherche sur internet ou sur le site web du domaine lui-même.
Année de récolte
L'année indiquée sur la bouteille est celle de la récolte des raisins, pas nécessairement l'année de mise en bouteille du vin. L’année de récolte (ou millésime) est presque toujours mentionnée et est très importante. Chaque millésime produit une qualité différente de raisins (et donc de vin), en raison des conditions climatiques variables. Une bonne maturation nécessite un équilibre entre le soleil et la pluie. Il est donc intéressant de chercher à connaître la réputation de ce millésime pour le pays ou, mieux encore, la région en question. Le vin peut être très bon malgré les mauvaises conditions météorologiques, mais cela dépend souvent des compétences du viticulteur. La connaissance du millésime peut aussi être utile si vous avez une préférence pour des vins jeunes ou plus anciens.
L’année ne doit d’ailleurs pas obligatoirement être indiquée sur l'étiquette du vin. Les bouteilles de vin de table (vin sans origine et/ou exigences de qualité spécifiques) ne peuvent justement pas mentionner d’année, car ce vin peut être un assemblage de plusieurs millésimes. Une bouteille de champagne ne mentionne souvent pas d'année, car différents vins de différents millésimes entrent dans sa composition. Le champagne conserve ainsi le même caractère année après année.
Degré d’alcool
Le degré d’alcool s’exprime en % vol (% par volume). Le degré d'alcool en dit long sur le type de vin auquel vous pouvez vous attendre : un degré d'alcool élevé indique généralement un vin riche et puissant, un degré d'alcool moins élevé indique un vin plus léger et subtil. En général, un degré de 11,5 à 12,5 % peut être considéré comme faible, de 13 à 14 % comme moyen et de 14,5 à 15,5 % comme élevé.
Termes connotant la qualité
Quelques termes souvent utilisés sur l’étiquette du vin :
"Supérieur" - principalement utilisé dans les appellations d'origine telles que "Appellation Bordeaux Supérieur", indiquant des critères plus stricts et des vins plus puissants que l'ordinaire "Appellation Bordeaux". Il est parfois aussi utilisé sous la forme "Cuvée Supérieure" pour désigner un vin d'un domaine qui serait de meilleure qualité (par exemple grâce à l’utilisation de raisins provenant des meilleures parcelles ou une maturation en fûts de bois).
"Prestige" (ou "Cuvée Prestige") - un autre terme pour désigner un vin d’un domaine qui serait de qualité supérieure. Il s’agit d’une décision individuelle du viticulteur, sans aucune valeur légale.
"Vieilles vignes" - terme qui désigne le vin issu de vieilles vignes. Les vieilles vignes donnent généralement une récolte plus faible, mais la qualité des raisins est souvent élevée. Cependant, l'âge exact que doivent avoir les vignes pour être considérées comme vieilles n'est pas fixé par la loi.
"Bouteille numérotée" (ou "limited edition") - parfois, une bouteille de vin est numérotée pour suggérer une disponibilité limitée et une meilleure qualité, mais cela n'a aucune valeur réelle.
"Crianza", "Reserva", "Gran Reserva" - indique pour les vins espagnols et sud-américains que le vin a été élevé en fûts de bois ("Crianza" le moins longtemps, "Gran Reserva" le plus longtemps) ; l'Italie utilise le terme "Riserva", les autres pays utilisent "Réserve" ou "Reserve".
Des termes comme "Cuvée Spéciale", "1er Tirage", "Vin de garde" ou "Special Selection" sont généralement des "inventions" du viticulteur ou de l’entreprise vinicole pour donner à son meilleur vin un contexte particulier ou pour rendre l'achat du vin plus attractif. Le terme "Château" n’est pas non plus une dénomination protégée. Souvent, un vignoble moderne ordinaire se cache derrière.
Labels écologiques
Un vin biologique se reconnaît au logo français AB ("Agriculture Biologique") et au logo européen vert (avec des étoiles en forme de feuille). Cela signifie seulement que les raisins sont issus d’une culture biologique. Dans ces vignobles, aucune préparation chimique n'est donc utilisée pour lutter contre les moisissures, les insectes et les mauvaises herbes. L’utilisation de cuivre et de soufre, en revanche, est autorisée pour combattre certaines maladies cryptogamiques persistantes (ex. le mildiou). Les additifs artificiels tels que les levures industrielles, les enzymes et les sulfites sont toujours autorisés dans la fabrication du vin.
Les labels de Biodyvin et Demeter indiquent une viticulture biodynamique, à laquelle s’appliquent des critères plus stricts. La production de vin biodynamique repose sur les mêmes principes de base que le vin biologique, mais les normes sont encore plus strictes. Ces viticulteurs tiennent également compte de l’harmonie naturelle entre tous les éléments du vignoble : la vigne elle-même, ainsi que la terre, l’air, la position du soleil et de la lune, etc. Ils privilégient un écosystème naturel dans le vignoble, permettant à la vigne de se défendre elle-même contre les maladies, les moisissures et les insectes. Pour ce faire, ils utilisent des préparations naturelles (comme le fumier de vache concentré, les infusions de plantes et d’herbes sauvages, notamment) à certaines périodes précises de l’année. Dans la cave à vin, ils essaient également de laisser les choses suivre leur cours naturel pendant la vinification. La température de la fermentation n'est pas manipulée, aucune enzyme ni levure industrielle n'est ajoutée, le sulfite n'est utilisé que dans une moindre mesure et les vins ne sont ni clarifiés ni filtrés.
Les labels AVN ("Association des Vins Naturels") et S.A.I.N.S. ("Sans Aucun Intrant Ni Sulfite") indiquent des vins naturels. Le vin naturel est un vin qui restreint au strict minimum l’apport humain, tout en excluant les moyens artificiels et les procédés industriels dans le vignoble et dans la cave à vin. Vendanges manuelles, pas de levures cultivées, pas de sulfites ajoutés, pas de chaptalisation (ajout de sucre au jus de raisin ou au « moût » non encore fermenté pour augmenter le taux d'alcool), aucune acidification ou désacidification du vin, etc. Malheureusement, il n'y a pas de conditions clairement fixées et peu de transparence.
Nature & Progrès garantit la culture biologique des raisins et une utilisation minimale de sulfites.
Terra Vitis est le label de la "lutte raisonnée" où les pesticides sont autorisés, mais pas systématiquement utilisés. Toute intervention dans le vignoble est ici mûrement réfléchie et raisonnée. Les viticulteurs n'utilisent pas systématiquement des produits chimiques, mais réfléchissent à leur impact et recherchent des alternatives. Ce n'est que dans des circonstances exceptionnelles qu'ils interviennent avant qu'il ne soit trop tard dans un vignoble malade, ou qu'ils utilisent des produits chimiques (le moins possible).
Vegan indique un vin dans lequel aucun additif d'origine animale n'a été utilisé (comme les protéines pour la clarification).
Médailles et prix
Dans le monde du vin, de nombreux concours sont organisés par des groupes d'intérêt, des agences de marketing et des magazines, où les vins sont dégustés et jugés par un jury. Un prix peut être synonyme de qualité, mais il ne faut pas oublier que ces concours sont des activités commerciales, auxquelles les vins sont inscrits contre rémunération et qu'un supplément est souvent demandé par la suite pour les médailles, les autocollants ou les pendentifs. Les organisateurs ont donc tout intérêt, sur le plan financier, à laisser le plus grand nombre possible de domaines gagner quelque chose, ce qui augmente les probabilités qu’ils participent à nouveau l'année suivante. En plus des prix des concours, on voit parfois des autocollants ou des pendentifs avec des points attribués par un critique œnologue ou un magazine bien connu. Tout cela cache bien souvent un accord commercial aussi.
Informations complémentaires
Sur certaines bouteilles de vin, surtout au dos de la bouteille, figurent des informations complémentaires sur la philosophie du viticulteur, la composition du sol et/ou l'orientation et l’altitude du vignoble, la façon dont le vin a été élaboré (par exemple, vieilli en fûts de bois ou non) et récolté (manuellement ou mécaniquement), la meilleure manière de le servir (température et/ou mise en carafe), les arômes du vin, les associations possibles avec les plats et le potentiel de garde.
Comment choisir un bon vin ? Notre conseil : restez simple et commencez par la base.
Etape 1 : Choisissez le type de vin (rouge, blanc, rosé, mousseux, etc.).
Etape 2 : Déterminez de quel cépage le vin est issu. Si vous aimez un cépage particulier, vous pouvez chercher d'autres vins issus du même raisin.
Etape 3 : Déterminez d’où vient le vin (pays, région, domaine).
Etape 4 : Regardez l’année. Vous ne savez pas si c’est un bon millésime ? Cherchez la réponse en ligne pour le pays ou la région du vin en question.
Etape 5 : Vérifiez le pourcentage d’alcool. Plus il est élevé, plus le vin sera riche et puissant ; plus il est faible, plus le vin sera léger et subtil.
Etape 6 : Regardez si l’étiquette arbore une indication de qualité.
Les amateurs de vin n'aiment pas toujours l'admettre, mais le prix reste un critère important. Un prix plus élevé est une indication, mais certainement pas une garantie de qualité supérieure. C'est donc une bonne stratégie que de se fixer un montant maximum et de s'y tenir. Vous devrez ainsi analyser moins d'étiquettes de vin.
Si nos conseils ne vous suffisent pas, vous pouvez toujours faire appel à notre expertise. Ne choisissez pas le vin sur la base d’une belle étiquette, mais fiez-vous à notre comparateur vin. Vous y trouverez les résultats des tests de dégustation et des analyses chimiques de non moins de 350 vins testés par an. Comme nous sommes convaincus qu’un bon vin ne doit pas forcément vous coûter un bras, nous avons fixé une limite supérieure de 15 €.