Testachats et 22 autres organisations de consommateurs européennes s’attaquent au greenwashing des compagnies aériennes

Testachats ainsi que son organisation coupole européenne, le BEUC, et 22 autres organisations de consommateurs européennes déposent une plainte devant la Commission européenne et le Réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC) contre 17 compagnies aériennes. Les organisations dénoncent leurs allégations trompeuses de greenwashing, et demandent qu’une enquête soit ouverte pour mettre fin à ces pratiques. Dans les cas où les passagers ont payé un surplus pour un vol plus “vert”, les organisations demandent à ce qu’ils soient remboursés.
Plainte pour greenwashing
Aujourd’hui, Testachats, ainsi que son organisation coupole européenne, le BEUC, et 22 autres organisations de consommateurs européennes ont déposé une plainte devant la Commission européenne et le Réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC) contre 17 compagnies aériennes[1], pour dénoncer leurs allégations trompeuses visant à faire croire qu’il est possible de voler “vert” ou “durable”. Selon une étude coordonnée par le BEUC, ces allégations sont constitutives de pratiques commerciales déloyales. Testachats a également interpellé l’Inspection Economique.
Des pratiques déloyales
Alors qu'il est évident que le transport aérien est à l'origine d'une part importante et croissante[2] des émissions de gaz à effet de serre, il est inacceptable de constater que les compagnies aériennes se rendent coupables de greenwashing. C’est pourtant ce que Testachats et d’autres organisations ont constaté lors de leur analyse : plusieurs allégations prétendent que l’on peut “compenser” ou “neutraliser” les émissions CO2 de son vol, ce qui est factuellement incorrect. D’autres proposent un paiement supplémentaire pour le développement des SAF (Sustainable Aviation Fuels) alors que ceux-ci ne sont pas prêts à être commercialisés à large échelle, et la législation européenne récemment adoptée fixe des objectifs très bas quant à la part qu'ils devraient représenter dans le mélange de carburants des avions (2% en 2025). Cela signifie que jusqu'à ce que les SAF soient massivement disponibles - au-delà de la fin des années 2030 - ils ne représenteront au mieux qu'une part mineure dans les réservoirs de kérosène des avions. Enfin, certaines laissent penser qu’il est possible de voler “durable” ou “vert” alors qu’aucune des stratégies déployées par le secteur aérien ne permet d’éviter l’émission de gaz à effet de serre.
Demande d’enquête et de mesures
Testachats et les autres organisations demandent qu’une enquête européenne soit ouverte afin de faire cesser ces pratiques. Dans les cas où les passagers ont payé un surplus pour voler “vert”, les organisations demandent qu’ils soient remboursés. C’est le cas de la compagnie Brussels Airlines, qui demande un supplément conséquent pour un Economy “Green”[3]. “Que les passagers paient un "tarif vert" ou non, leur vol émettra toujours des gaz nocifs pour le climat” réagit Julie Frère, porte-parole de Testachats. “Les solutions technologiques permettant de décarboner l'aviation ne deviendront malheureusement pas une réalité à grande échelle de sitôt. Les compagnies aériennes doivent donc cesser de donner aux consommateurs la fausse impression qu'ils choisissent un mode de transport durable. Pour réduire les émissions, il est essentiel d’orienter la demande des consommateurs vers des modes de transport réellement plus durables, mais également fiables et attrayants, tels que des liaisons ferroviaires longue distance de meilleure qualité” conclut-elle.
1 Air Baltic, Air Dolomiti, Air France, Austrian, Brussels Airlines, Eurowings, Finnair, KLM, Lufthansa, Norwegian, Ryanair, SAS, SWISS, TAP, Volotea, Vueling, Wizz Air.
[2] Rapport EASA: https://www.easa.europa.eu/en/newsroom-and-events/press-releases/european-aviation-environmental-report-2022-sustainability.
[3] Par ex., 30 EUR de différence entre le Economy et le Economy Green pour un vol de Bruxelles à Marrakech au mois de septembre.
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