Comment bien choisir son poulet?


Notre experte Veronique Demierbe explique à Julie Frère dans Test Talks quel poulet elle doit choisir.
Dans ce dossier, nous répondrons aux questions suivantes:
- Quel poulet acheter en grande surface?
- Quelle est la différence entre un poulet fermier et un poulet normal?
- Quel est le meilleur poulet en termes de goût?
- Quel est le prix au kg d'un bon poulet?
- Comment savoir si le poulet est élevé en plein air?
Les deux catégories les plus faciles à reconnaitre sont les poulets qui portent le label bio et les poulets qui portent le label rouge. Vous pouvez faire confiance à ces labels. Les producteurs doivent respecter un cahier des charges (autrement dit, un certain nombre de règles) en matière de bien-être animal, d’alimentation des bêtes et d’agriculture durable.
Une troisième catégorie englobe les poulets les plus basiques issus d’élevages industriels. On trouve sur leur emballage des termes tels que "poulet à rôtir", "poulet entier", "poulet prêt à cuire". Ils ne coûtent pas bien cher, mais les conditions d’élevages sont médiocres et ne respectent pas suffisamment le bien-être de l’animal.
La dernière catégorie rassemble les poulets qui "semblent" de meilleure qualité, car ils affichent une mention supplémentaire dans leur nom. Vous les reconnaitrez par des noms plus séduisants comme "poulet de tradition", "poulet d’antan", "poulet de terroir". Toutefois, ce sont souvent des noms fantaisistes donnés par les producteurs ou distributeurs pour attirer le consommateur. Ces appellations ne sont soumises à aucun contrôle externe et transparent. Chaque producteur fait donc ce qu’il veut.
En résumé, les poulets bio et ceux arborant le label rouge obtiennent de bien meilleurs résultats en matière de bien-être animal et de durabilité. C’est pourquoi nous vous encourageons à favoriser ces deux labels.
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Quelle est la différence entre un poulet fermier et un poulet normal ?
"Poulet fermier" n’est pas une allégation qui peut être utilisée seule. Ce terme doit être suivi des indications suivantes:
- "fermier - élevé en plein air" (chaque volaille dispose de 2 m² minimum)
- "fermier - élevé en liberté" (élevage sans clôtures)
Ces indications sont encadrées par un règlement européen. Elles obligent l’éleveur à respecter des conditions d’élevage bien précises. Elles vous donnent donc des garanties en matière de bien-être animal. Dans notre échantillon de 32 poulets, seuls les poulets au label rouge portaient cette mention.
Lors de notre test, nous avons testé le goût de 32 poulets classifiés en 4 catégories. Et nous devons l’avouer, nous avons été surpris par les résultats de la dégustation. Le panel de dégustateurs professionnels mobilisés a, en effet, légèrement préféré les poulets industriels aux autres poulets. Ce sont les volailles portant le label rouge qui ont été les "moins appréciés".
Cela peut s’expliquer de différentes manières:
- La viande du poulet industriel contient une teneur en matières grasses légèrement plus élevée, ce qui peut contribuer à le rendre plus juteux.
- Par ailleurs, il est possible que la chair des races rustiques à croissance lente des labels bio et label rouge soit plus ferme.
- Enfin, cela peut s'expliquer simplement par le fait que nous sommes habitués à manger des poulets industriels.
Quoiqu’il en soit, ces différences d’appréciation n'étaient pas grandes.
Ce n’est pas un secret, la viande peut parfois être chère et représenter un luxe pour certaines familles. Le poulet le moins cher coûtait 2,59€/kg alors que le plus cher atteignait près de 14€/kg. Voici le détail des prix pour les différentes catégories:
- L’industriel: 3,29 €/kg en moyenne
- Poulets avec mention supplémentaire: 7,35 €/kg en moyenne
- Bio: 11,36 €/kg en moyenne
- Label rouge: 9,55 €/kg en moyenne
Sans surprise, les poulets de batterie sont les "meilleur marché", et les poulets bio et label rouge, les plus chers. Les distributeurs répercutent, en effet, les coûts liés à des conditions d’élevage plus strictes sur le prix de la viande.
Notre conseil? Opter pour une viande plus durable, même si plus chère, et diminuer sa fréquence de consommation au profit d'une alimentation plus végétale, meilleure pour la santé.
De plus en plus de consommateurs veulent manger des poulets "heureux" qui ont été correctement traités pendant leur vie et élevés en plein air.
Toutefois, encore de trop nombreux poulets vivent un véritable calvaire pendant leur existence avant d’être abattus. Mais comment savoir si un poulet a pu respirer et vivre au grand air?
Les labels "bio", "label rouge" et "Beter leven" vous donnent des garanties en la matière.
- Poulets bio: ce sont des poulets qui respirent. Pas d’élevage hors-sol. Accès complet ou partiel des animaux au plein air. La densité de l’élevage ne peut pas dépasser 10 poulets par m² (contre 20 à 25 en élevage industriel). Les éleveurs de volailles bio recourent à des races rustiques à croissance lente. L’âge d’abattage est de minimum 81 jours.
- Poulets label rouge: on peut aussi parler de poulets "heureux". Ce label assure une production en plein air ou en liberté. Il recourt à des races rustiques à croissance lente. L’âge d’abattage est de minimum 81 jours.
- Poulets avec label "Beter leven": ce label néerlandais est dédié au bien-être des animaux et s’affiche sur certains produits. Il garantit le respect des bêtes, mais on le trouve encore rarement sur les produits en Belgique.
Pour les autres types de poulets que l’on trouve sur le marché, il n’y a pas de garanties en matière de bien-être animal:
- Poulets industriels: ces poulets sont issus d’élevages intensifs et sont à éviter, car les éleveurs ne s’engagent qu’au strict minimum en matière de bien-être animal. L’âge d’abattage est de minimum 47 jours.
- Poulets avec une mention supplémentaire (poulet d’antan, poulet de terroir, poulet de haute qualité, poulet tradition,...): ces appellations ne sont soumises à aucun contrôle externe et transparent. Il n’y a donc pas de garanties en matière de bien-être animal, car il n’est pas possible de vérifier les pratiques de chaque producteur.
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