Hémorroïdes : ménagez votre arrière-train !


Les hémorroïdes sont des petits « coussinets » constitués de fins vaisseaux sanguins situés à l’extrémité du rectum. Ils assurent, avec le sphincter anal, l’étanchéité de l’anus. Tout le monde en a, donc, et elles ont bien une fonction dans notre corps.
Lorsque ces vaisseaux sanguins se gonflent exagérément, par exemple, en cas de constipation et de poussée excessive pour évacuer les selles, les hémorroïdes peuvent devenir gênantes et même provoquer une violente douleur. Elles descendent parfois jusqu’à l’anus, voire sortent à l’extérieur ou les deux. C’est ce que l’on appelle la crise hémorroïdaire.
Du sang dans les selles ? Consultez !
Les hémorroïdes passent inaperçues chez quatre personnes sur dix touchées et chez beaucoup d’autres, les symptômes disparaissent automatiquement au bout de quelques jours. Toutefois, si pendant plus d’une semaine des douleurs, des sécrétions et des démangeaisons sont constatées dans la région de l’anus, il est recommandé de consulter un médecin.
La présence de sang dans les selles doit également conduire à consulter, car elle peut être aussi le symptôme d’affections plus graves, comme le cancer du côlon.
Symptômes et diagnostic
Comment diagnostique-t-on les hémorroïdes ? Quels sont les signes qui doivent vous alerter et quand devez-vous consulter ? En savoir plus sur les symptômes des hémorroïdes.
Mieux vaut prévenir
Comment éviter que le passage aux toilettes vire au calvaire ? Découvrez plein de conseils pour prévenir la crise hémorroïdaire.
Traitements et guérison
Quels sont les traitements disponibles pour vous soulager ? Disparaissent-elles d'elles-mêmes ou faut-il forcément passer sur le billard ? Nous passons en revue les options possibles.
Les crèmes et les suppositoires sont-ils efficaces et sûrs ? Vérifiez dans notre base de données si un médicament est efficace et sûr et s'il existe une alternative moins chère. Consultez aussi la notice d'emploi.
S’il y a du sang dans vos selles (visible sur le papier toilette), ou si vous souffrez depuis plus de sept jours de démangeaisons, douleurs, irritations ou d’une protubérance (prolapsus) au niveau de l’anus, consultez sans attendre votre médecin.
Ecarter les autres pistes
L’examen médical a un double objectif. D’une part, vous prescrire le bon traitement. Les hémorroïdes se soignent en effet parfaitement, mais elles ne disparaissent jamais d’elles-mêmes, au contraire. Plus vous attendez longtemps, plus le problème risque de s’aggraver.
D’autre part, le docteur exclut ce faisant d’autres affections plus sérieuses, comme une fistule, un abcès ou même, un cancer du côlon.
Diagnostic
Sur la base de vos symptômes, le médecin commencera généralement sa consultation par une anamnèse et un examen visuel. Le médecin effectuera éventuellement un « toucher rectal », en explorant votre rectum à l’aide d’un doigt introduit dans l’anus. Ce n’est certes pas l’examen le plus agréable, mais il est en principe indolore.
Si nécessaire, le médecin vous orientera vers un proctologue qui, à l’aide d’un anuscope, examinera plus en profondeur la muqueuse de votre canal anal. En cas de doutes, une colonoscopie permettra d’exclure un éventuel cancer du côlon ou toute autre affection.
Adopter de bonnes habitudes
Si l’inconfort est minime, mieux vaut essayer de prévenir des symptômes plus graves en modifiant légèrement votre routine quotidienne. Le plus important est d’éviter la constipation, l’ennemi numéro un. Il suffit pour cela d’adopter une alimentation riche en fibres et de boire beaucoup d’eau, tout en limitant si possible votre consommation d’alcool et de graisses et en bougeant suffisamment.
S’éterniser sur le trône et pousser trop fort lors de la « grande commission » sont absolument déconseillés, tout comme se retenir d’aller aux toilettes. Allez donc au petit coin quand bon vous semble, mais n’emportez pas votre smartphone ni de magazine et ne restez pas sur le pot plus longtemps que nécessaire.
Les facteurs de risque
Au-delà de ces bons conseils, il faut savoir que les crises hémorroïdaires sont en partie déterminées par l’âge, le bagage génétique, le sexe, les maladies, les médicaments et les grossesses. Le surpoids, une station assise prolongée ou le port de lourdes charges ne provoquent pas, d’eux-mêmes, de crise hémorroïdaire mais peuvent l’aggraver.Lorsque la crise hémorroïdaire a été diagnostiquée, le médecin déterminera le traitement qui vous convient le mieux, sur la base de la gravité de la crise et de votre situation personnelle. Ainsi, les femmes enceintes, les patients atteints du VIH ou de la maladie de Crohn demandent une approche particulière. Le médecin prescrira toujours le traitement le moins invasif.
Méfiez-vous des palliatifs
Quoi que l’on essaie de vous faire croire, aucun médicament ne permet de faire disparaître les hémorroïdes. Les crèmes et les suppositoires peuvent soulager un temps certains symptômes, comme la douleur et les démangeaisons. Mais certains produits, notamment ceux à base de cortisone, ne peuvent pas être utilisés plus d’une semaine.
Vérifiez dans notre base de données si un médicament est sûr et efficace et s'il existe une alternative moins chère. Consultez également la notice.
Vers notre base de données médicaments
Malgré leur utilité limitée, ce type de remèdes, fréquemment en vente libre en pharmacie, s’écoulent pourtant comme des petits pains. Si vous vous décidez à parler de vos hémorroïdes, confiez-vous de préférence à un médecin.
Le médecin commencera ainsi par vous recommander d’adapter votre régime alimentaire et votre routine aux toilettes : éviter la constipation en mangeant davantage de fibres, boire beaucoup d'eau, réduire votre consommation d'alcool et de graisses et faire de l'exercice. Il vous recommandera également de ne pas rester assis trop longtemps sur le siège des toilettes et de ne pas pousser trop fort ni vous retenir d’aller à la selle.
Si cela ne suffit pas et qu’un acte médical est néanmoins nécessaire, on privilégiera d’abord les traitements non chirurgicaux. Généralement, le médecin vous renverra pour ce faire vers le spécialiste.
Les traitements non chirugicaux
Le proctologue a le choix entre trois techniques non chirurgicales :
- Lors d’une ligature élastique, le proctologue ligature le vaisseau sanguin qui alimente l’hémorroïde qui est descendue ou sortie de l’anus, afin que celle-ci se nécrose et soit éliminée par les selles. C’est la méthode la plus efficace, même si elle peut être assez douloureuse.
- Les résultats obtenus avec les injections sclérosantes sont moins durables, ce qui oblige le médecin à répéter plusieurs fois l’acte. Il s’agit ici d’injecter une substance dans l’hémorroïde, qui va alors progressivement diminuer de volume.
- Le rayonnement infrarouge est moins douloureux et ne comporte aucun risque d’infections. Il consiste à exposer trois à quatre fois très brièvement la base de l’hémorroïde à des rayons infrarouges (pas de laser), ce qui provoque son dessèchement et, au final, son rapetissement. La technique ne marche toutefois pas sur des hémorroïdes de stade avancé.
Toutes ces interventions sont remboursées, mais ne procurent généralement qu’un soulagement temporaire. Mieux vaut donc suivre ces traitements en parallèle avec un régime alimentaire riche en fibres pour éviter autant que possible de nouvelles crises.
Les grands moyens
Dans des cas exceptionnels, ou quand les traitements instrumentaux préalables n’ont offert aucun soulagement, on convient d’une opération sous anesthésie locale ou générale. Le chirurgien va retirer totalement les hémorroïdes ou il va les "agrafer" à la paroi.
Cette deuxième technique permet un rétablissement plus rapide, mais est moins efficace à long terme, raison pour laquelle elle n’est pas pratiquée dans tous les hôpitaux. En cas d’hémorroïdectomie, vous êtes par contre sûr et certain que les hémorroïdes enlevées ne resurgiront plus jamais.
Naturellement, toute intervention chirurgicale entraîne un risque d’infections et de complications. Raison de plus pour ne pas laisser la crise hémorroïdaire arriver à ce stade ultime. Si vous ressentez depuis plus d’une semaine un inconfort lorsque vous vous rendez aux toilettes, il est temps de consulter votre généraliste.
Dans l’intervalle, essayez de maintenir cette région la plus propre possible, de préférence à l’aide d’un gant de toilette humide au lieu d’utiliser du papier toilette, et évitez les savons ou lingettes parfumées ou à l’alcool. Inutile d’irriter encore davantage votre derrière.