Un meilleur remboursement de l'aide psychologique : un bon début

Le 1er septembre, une nouvelle convention INAMI débutera, rendant les soins psychologiques auprès d'un psychologue conventionné abordables pour un plus grand nombre de personnes. Elle ne s’appliquera donc pas uniquement aux personnes présentant certains problèmes psychologiques modérés, comme c’est le cas actuellement. Les conditions exactes ne sont pas encore claires.
On ne connait pas encore tous les détails de cette convention, mais on sait déjà qu’il ne faudra plus aller chez le médecin traitant au préalable pour avoir une prescription. C’est un changement que l’on accueille à bras ouverts. Nous avions déjà pointé du doigt qu’une visite obligatoire chez un médecin représentait un obstacle pour certaines personnes.
« Je suis relativement optimiste. Cela semble être un accord que je peux soutenir, mais il y a encore beaucoup d’éléments qui ne sont pas clairs », nous confie Annie van de Vijver, psychologue clinicienne (lisez dans le TS 164 la raison pour laquelle elle ne soutient pas le fonctionnement actuel qui est en vigueur jusqu'au 1er septembre).
Les nouvelles conditions de travail pour les psychologues seront nettement meilleures que celles actuelles. Peut-être que cela incitera davantage de psychologues à se conventionner. Et espérons que cela entrainera une meilleure couverture du pays. À l’heure actuelle, certaines personnes doivent parcourir plus de 30 km afin de trouver un psychologue conventionné, comme nous l’avons constaté dans une récente enquête mystère.
Autre avantage de cette convention : les séances de groupe pourront également être remboursées.
Oui, mais...
Il y a quand même un « mais » :
- Contrairement à ce que certains pensent, il ne s'agit pas ici d'un accord à durée indéterminée. Il ne sera de vigueur que jusque fin 2023. Ensuite, une évaluation approfondie sera faite.
- Les pouvoirs publics fédéraux consacrent 151 millions d’euros à ce projet. C’est presque quatre fois plus que le budget prévu pour l’accord actuel. Mais est-ce suffisant ? C’est encore beaucoup moins que les 300 millions d’euros qui, d’après certaines études, sont nécessaires à l’organisation de l’aide de première ligne. Et si le budget en question s’épuise plus vite que prévu ?
- L’année dernière, le Parlement a approuvé une proposition de résolution visant à investir, à l’horizon 2030, 12 % du budget fédéral de la santé dans les soins de santé mentale. Même avec les fonds supplémentaires qui sont maintenant débloqués, nous sommes encore loin de cet objectif. « Cela représente une augmentation d'un demi-point de pourcentage, il y a donc encore au moins 5,5 points de pourcentage à atteindre », calcule Peter Kraewinkels de Mentaalwijs. Nous espérons donc que le gouvernement ne se reposera pas sur ses lauriers après cet effort, et qu'il travaillera rapidement sur un chemin de croissance concret pour atteindre l'objectif proposé d'ici 2030.
- Selon nous, un remboursement plus étendu des psychologues cliniciens devrait aller de pair avec la formation requise et une accréditation. Car nous ne devons pas perdre de vue la qualité des soins. Le ministre Vandenbroucke est invité à prendre les mesures nécessaires à cet égard.