Début du procès contre la SNCB pour discrimination tarifaire : Unia et Testachats demandent des prix équitables pour tous

Pas de smartphone, pas de réduction
La SNCB propose deux types de titres de transport de 10 trajets, que les voyageurs peuvent acheter en version papier et en version électronique. Le Standard Multi coûte 102 euros si vous l'achetez en version papier au guichet ou au distributeur automatique. C'est trois euros de plus que ceux qui achètent le même Standard Multi dans l'application. Le Youth Multi, l'équivalent pour les moins de 26 ans, est également plus cher sur papier. Vous payez 62 euros au distributeur ou au guichet, et seulement 60 euros dans l'application.
La SNCB propose également un abonnement Flex, qui permet d'emprunter le même trajet 2 à 3 fois par semaine. Cet abonnement n'est disponible que dans l'application et ne peut donc pas être utilisé par les voyageurs qui ne disposent pas d'un smartphone ou d'un accès aux données mobiles.
Politique de prix discriminatoire
Unia et Testachats estiment que cette tarification est une forme de discrimination. Les billets sont plus chers ou inaccessibles aux voyageurs qui n'ont pas les moyens financiers d'acheter un smartphone ou qui ne sont pas en mesure de l'utiliser correctement et en toute sécurité en raison de leur âge, de leur état de santé, de leur origine nationale ou ethnique, leur origine sociale ou d’un handicap.
Début du procès
Aujourd'hui, le 10 février, l'affaire sera introduite devant le tribunal de Bruxelles.
« Avec cette action en justice, nous voulons faire passer le message qu'à côté des aspects positifs de la numérisation, il y a aussi beaucoup d'écueils qui désavantagent certains groupes en particulier. Nous pensons qu'une entreprise publique comme la SNCB devrait montrer l'exemple », déclare Els Keytsman, directrice d'Unia.
« Il est regrettable que l'on doive en arriver à une action en justice mais la SNCB ne nous laisse pas d’autre choix. Nous ne pouvons pas accepter que les consommateurs qui n'ont pas les compétences numériques nécessaires doivent payer plus pour les mêmes services essentiels », a déclaré Julie Frère, porte-parole de Testachats.
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