Communiqué

Testachats réitère ses demandes d’améliorations du Certificat PEB

07 février 2023

A l’origine, le but du certificat PEB était de comparer facilement la consommation énergétique entre habitations. Toutefois, l’organisation de consommateurs Testachats regrette son instrumentalisation anticipée pour servir les politiques régionales d’efficacité énergétique des logements. Les travaux nécessaires pour améliorer son score constituant un coût important pour les familles, Testachats réitère ses exigences d’amélioration du label avec un renforcement des mesures de soutien et d’accompagnement.

Un instrument de gestion régional à charge des consommateurs

Le certificat PEB – le chiffre de consommation auquel est associé un code couleur et/ou un label énergétique (A, B, C, D, etc.) – donne une idée de l’(in)efficacité énergétique d'un logement et est obligatoire pour les logements proposés à la vente ou à la location. Ce n’est pas la première fois que l’organisation de consommateur dénonce son double emploi, ce certificat participant directement à la poursuite des objectifs régionaux liés à l’efficacité énergétique des logements. « Par exemple, Bruxelles prévoit de rendre obligatoire l’obtention d’un certificat PEB pour chaque logement existant, en dehors de toute transaction immobilière, avec un calendrier de rénovation lié à celui-ci. Toutes les régions visent des logements à énergie quasi nulle d'ici 2050. Si l’objectif est louable, les démarches sont coûteuses pour les ménages, qui sont trop peu accompagnés », déclare Testachats.

Six pistes d’amélioration

En parallèle, l’organisation de consommateurs propose 6 points pour rendre le certificat PEB plus efficace et concret pour le consommateur :

  1. Le certificat devrait contribuer à empêcher les installateurs de surdimensionner les systèmes de chauffage, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui. Sur la base des informations recueillies, le certificat pourrait donner une indication correcte de la capacité requise pour le chauffage de la maison et éviter certains coûts inutiles

  2. Le certificat ne devrait pas seulement permettre de comparer la consommation d'énergie par m², comme c'est le cas actuellement, mais aussi de comparer rapidement la consommation totale d'énergie des habitations. Par exemple, les grandes maisons qui ont un bon rendement énergétique au m² peuvent se retrouver avec une facture énergétique élevée

  3. La consommation d'énergie mesurée devrait être moins théorique et davantage liée à la consommation et au comportement réels des ménages dans les foyers. Plus un logement est mal isolé, plus les consommations réelles sont éloignées des consommations théoriques. L’occupant s’adapte à son environnement. Le but du PEB devrait être d’avoir des consommations maîtrisées réelles plutôt que des estimations théoriques discriminantes pour une grande part du parc de logements belges

  4. Une évaluation générale de la méthode de calculs des certificats PEB doit être réalisée et rendue publique« Cela signifie également que les certificats émis en cours de validité doivent être mis à jour automatiquement et gratuitement mis à disposition des détenteurs du certificat d’originelorsque la modification de la méthode de calculs a un impact significatif sur le score », explique Philippe Mercier, Expert Energie de l’organisation

  5. Les recommandations formulées dans le certificat PEB devraient tenir compte des coûts des travaux à réaliser. Cela fait complètement défaut à Bruxelles et en Wallonie. Les chiffres annoncés sur le certificat doivent être traduits en langage compréhensible pour le citoyen en rapport avec les consommations reprises sur ses factures de combustibles de chauffage et d’électricité, afin d’identifier les postes de consommations. Afin de faire du certificat un vrai support d’aide à des rénovations énergétiques ambitieuses sur le long terme, une feuille de route devrait compléter le dispositif afin de paver le chemin des priorités dans le bon ordre avec les estimations budgétaires qui permettent de prioriser les travaux dans le temps

  6. Les informations utiles du certificat devraient également parvenir à la partie qui rénovera avant qu’elle ne soit engagée dans l’achat d’une habitation. Le certificat n’est en effet pas suffisamment accessible avant la signature du compromis de vente. La centralisation des données et des certificats sur une plateforme accessible aux certificateurs et au grand public, y compris aux futurs acquéreurs, permettrait d’optimiser l’accès aux informations.

« Rénover les logements afin que chacun puisse disposer d’un logement décent avec des charges supportable est une priorité. Toutefois, les modalités pratiques de mise en œuvre doivent être adaptées, surtout si le certificat devient un indicateur central pour des impositions réglementaires et d’éventuelles sanctions. Le PEB doit être équitable, sans discriminer certains propriétaires », explique Philippe Mercier, Expert Energie chez Testachats. « Si des améliorations des certificats ont été réalisées, elles demeurent insuffisantes. De plus, la formation et le suivi et le contrôle des activités des certificateurs est une autre clef dans ce changement de statut du certificat PEB », ajoute-t-il.

L’enquête sur la fiabilité du certificat PEB de l’émission "Investigation", à laquelle Testachats a largement contribué et participé, sera diffusée ce mercredi 8 février à 20h20 sur la Une.

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