Dossier

Syndrome prémenstruel

25 septembre 2018

Chez certaines femmes, les transformations hormonales qui précèdent les règles ont un tel impact qu’elles provoquent chez elles de graves souffrances physiques et/ou émotionnelles, au point que leurs activités quotidiennes s’en ressentent. Les symptômes peuvent être de tous ordres, les solutions le sont donc aussi.

Affection

Chez certaines femmes, les transformations hormonales qui précèdent les règles ont un tel impact qu’elles provoquent chez elles de graves souffrances physiques ou émotionnelles, au point que cela perturbe leurs activités quotidiennes. Dans ce cas, on parle du syndrome prémenstruel (ou SPM). Chez nous, près d’une femme sur 20 entre 15 et 45 ans souffre de cette affection. Souvent, les troubles n’apparaissent qu’à la fin de la vingtaine, assez fréquemment après la naissance d’un bébé.

Symptômes systématiques

Une femme atteinte du SPM présente souvent les mêmes symptômes que ceux pouvant survenir lors des règles. C’est pourquoi les femmes souffrant du SPM pensent souvent que ces symptômes font partie de leur féminité. Par ailleurs, elles ne peuvent que rarement compter sur la compréhension de leur entourage professionnel, de leurs proches ou de leur compagnon. 

Bien que les symptômes du SPM soient similaires à ceux accompagnant les règles, ils prennent des formes bien plus aiguës et vous empêchent de mener vos activités quotidiennes. D’autre part, les symptômes du SPM surviennent systématiquement au cours de la phase lutéale de votre cycle, soit de quelques jours à deux semaines avant vos règles. Après les règles, ces symptômes disparaissent progressivement. Laissant ensuite un répit d’au moins une semaine.

Mieux vaut consulter un médecin dès que ces symptômes commencent à perturber votre vie quotidienne. Or, la plupart des femmes attendent bien trop longtemps. En moyenne, il leur faut dix ans avant de se décider à franchir le pas.

Le SPM face au TDPM

Chez certaines femmes, cette affection peut prendre une forme encore plus sérieuse. On parle alors de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), qui se marque principalement par de graves troubles psychiques. Cette forme de SPM est désormais officiellement reconnue comme un trouble mental. La grande différence avec d’autres maladies mentales est qu’avec le TDPM, vous ne présentez aucun symptôme pendant au moins une semaine par cycle.

Cause inconnue

Jusqu’ici, on n’est pas encore parvenu à établir pourquoi certaines femmes souffrent du SPM, et d’autres pas. Deux grandes pistes de réflexion sont actuellement poursuivies. Une première cause possible serait que les femmes souffrant du SPM ont une sensibilité accrue aux variations hormonales cycliques. Cette sensibilité pourrait également expliquer pourquoi les troubles liés au SPM ne se manifestent jamais avant les premières règles, pas plus qu’après la ménopause.

Une autre théorie attribue le syndrome prémenstruel à l’absence de deux neurotransmetteurs, à savoir la sérotonine et l’acide gamma-aminobutyrique (GABA). Si la sérotonine est présumée jouer un rôle dans le SPM, c’est parce que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), un type d’antidépresseur qui augmente le taux de sérotonine, ont un effet bénéfique sur les symptômes du SPM. Comme la sérotonine est sensible aux œstrogènes et à la progestérone, le taux de sérotonine peut fluctuer en fonction des variations hormonales. Quant aux GABA, ils sont sensibles à l’alloprégnalonone, une substance provenant de la progestérone. Des études scientifiques donnent à penser que le taux de cette substance est plus bas chez les femmes souffrant du SPM.

Étant donné que la cause du SPM est encore inconnue, il n’existe malheureusement pas de mesures préventives.