Syndrome prémenstruel


Chez certaines femmes, les transformations hormonales qui précèdent les règles ont un tel impact qu’elles provoquent chez elles de graves souffrances physiques ou émotionnelles, au point que cela perturbe leurs activités quotidiennes. Dans ce cas, on parle du syndrome prémenstruel (ou SPM). Chez nous, près d’une femme sur 20 entre 15 et 45 ans souffre de cette affection. Souvent, les troubles n’apparaissent qu’à la fin de la vingtaine, assez fréquemment après la naissance d’un bébé.
Symptômes systématiques
Une femme atteinte du SPM présente souvent les mêmes symptômes que ceux pouvant survenir lors des règles. C’est pourquoi les femmes souffrant du SPM pensent souvent que ces symptômes font partie de leur féminité. Par ailleurs, elles ne peuvent que rarement compter sur la compréhension de leur entourage professionnel, de leurs proches ou de leur compagnon.
Bien que les symptômes du SPM soient similaires à ceux accompagnant les règles, ils prennent des formes bien plus aiguës et vous empêchent de mener vos activités quotidiennes. D’autre part, les symptômes du SPM surviennent systématiquement au cours de la phase lutéale de votre cycle, soit de quelques jours à deux semaines avant vos règles. Après les règles, ces symptômes disparaissent progressivement. Laissant ensuite un répit d’au moins une semaine.
Mieux vaut consulter un médecin dès que ces symptômes commencent à perturber votre vie quotidienne. Or, la plupart des femmes attendent bien trop longtemps. En moyenne, il leur faut dix ans avant de se décider à franchir le pas.
Le SPM face au TDPM
Chez certaines femmes, cette affection peut prendre une forme encore plus sérieuse. On parle alors de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), qui se marque principalement par de graves troubles psychiques. Cette forme de SPM est désormais officiellement reconnue comme un trouble mental. La grande différence avec d’autres maladies mentales est qu’avec le TDPM, vous ne présentez aucun symptôme pendant au moins une semaine par cycle.
Cause inconnue
Jusqu’ici, on n’est pas encore parvenu à établir pourquoi certaines femmes souffrent du SPM, et d’autres pas. Deux grandes pistes de réflexion sont actuellement poursuivies. Une première cause possible serait que les femmes souffrant du SPM ont une sensibilité accrue aux variations hormonales cycliques. Cette sensibilité pourrait également expliquer pourquoi les troubles liés au SPM ne se manifestent jamais avant les premières règles, pas plus qu’après la ménopause.
Une autre théorie attribue le syndrome prémenstruel à l’absence de deux neurotransmetteurs, à savoir la sérotonine et l’acide gamma-aminobutyrique (GABA). Si la sérotonine est présumée jouer un rôle dans le SPM, c’est parce que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), un type d’antidépresseur qui augmente le taux de sérotonine, ont un effet bénéfique sur les symptômes du SPM. Comme la sérotonine est sensible aux œstrogènes et à la progestérone, le taux de sérotonine peut fluctuer en fonction des variations hormonales. Quant aux GABA, ils sont sensibles à l’alloprégnalonone, une substance provenant de la progestérone. Des études scientifiques donnent à penser que le taux de cette substance est plus bas chez les femmes souffrant du SPM.
Étant donné que la cause du SPM est encore inconnue, il n’existe malheureusement pas de mesures préventives.
Le syndrome prémenstruel couvre pas moins de 150 symptômes psychiques et physiques différents. Voici quelques symptômes fréquents: fatigue, seins douloureux, maux de tête, sentiment de ballonnement, prise de poids, irritabilité, troubles du sommeil, tristesse, anxiété, colère, sautes d’humeur, dépression et troubles de la concentration.
Au vu de cette diversité de symptômes, il est d’autant plus important de consulter d’abord son médecin de famille. Il pourra faire la part des choses et vous évitera d’aboutir chez un mauvais spécialiste.
Comme les symptômes du SPM peuvent s’intensifier au fil du temps, il est important de tirer la sonnette d’alarme sans tarder. Les symptômes peuvent également varier considérablement d’une femme à l’autre, ainsi que d’un cycle à l’autre.
Comme les symptômes liés au syndrome prémenstruel sont très divers, il n’existe pas de traitement unique. Chaque traitement d’un SPM sera différent de l’autre, que ce soit fondamentalement ou légèrement. Pour telle patiente, on s’intéressera davantage aux symptômes physiques, alors que pour telle autre, on s’attaquera plutôt aux problèmes psychiques. Mais ce qui doit absolument être abordé d’une manière ou d’une autre dans chaque traitement, c’est la compréhension de cette affection par la patiente elle-même. Le médecin traitant doit clairement lui expliquer ce qui se passe dans son corps et lui faire comprendre que ce n’est pas seulement "dans sa tête", comme certaines personnes de son entourage pourraient le lui suggérer. Lever les incertitudes sur l’origine des symptômes peut parfois déjà constituer un grand soulagement.
Le traitement de l’affection dépendra pour beaucoup de la manière dont le SPM se manifeste chez la patiente concernée.
-
Adapter son mode de vie ou prendre des anti-inflammatoires
-
Traitements hormonaux
-
Antidépresseurs
-
Autres traitements
-
Autres remèdes
Chez les femmes qui présentent une forme modérée de SPM, il peut déjà suffire de faire régulièrement de l’exercice, de réduire sa consommation de café, de sel et d’alcool, et de fumer moins, voire plus du tout. S’efforcer d’éviter le stress pendant la "période critique" est souvent tout aussi bénéfique. On remarque en effet que les symptômes se font souvent moins intenses en période de vacances. Chez certaines femmes, des anti-inflammatoires peuvent suffisamment réduire les symptômes pour leur permettre de poursuivre leurs activités quotidiennes.
Chez d’autres patientes, un stérilet ou une pilule contraceptive freinant les variations hormonales sera plus efficace. Pour les femmes souffrant sérieusement de seins douloureux ou de ballonnements, les pilules contraceptives à base de drospirénone peuvent être indiquées en raison de leur effet diurétique.
Chez certaines femmes, les antidépresseurs peuvent soulager les symptômes du SPM. Il s’agit d’un type spécifique d’antidépresseurs, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). La patiente doit les prendre quotidiennement pendant la seconde moitié de son cycle. Le principal avantage de ces ISRS est leur grande rapidité d’action, ce qui permet de limiter leur utilisation aux deux dernières semaines de règles, la phase lutéale.
Si ces traitements ne suffisent pas à contrôler les symptômes du syndrome prémenstruel, on peut éventuellement interrompre la production d’hormones dans les ovaires. Dans de très rares cas, on peut aller jusqu’à envisager l’ablation chirurgicale des ovaires.
Si vous cherchez sur Internet des remèdes visant à atténuer les symptômes du SPM, vous trouverez un tas de produits très différents. Et qui ne sont pas tous vraiment utiles...
- Huile d’œnothère: Il s’agit d’un complément végétal. D’après certains producteurs, cette huile soulagerait les femmes atteintes du syndrome prémenstruel. Il n’existe toutefois pas suffisamment de preuves scientifiques étayant cette affirmation. Par ailleurs, l’huile d’œnothère peut avoir des effets indésirables en entraînant par exemple une baisse de la tension artérielle et en augmentant le risque d’hémorragie.
- Compléments à base de schisandra: Ces compléments permettraient d’améliorer la concentration, l’attention et la vitesse de réflexion. Mais il n’existe pas suffisamment de preuves scientifiques étayant qu’ils pourraient également soulager les symptômes du SPM.
- Compléments à base de ginkgo: Certaines études semblent prouver que ces compléments peuvent atténuer les symptômes du SPM, bien qu’il n’existe pas suffisamment de preuves pour l’affirmer avec certitude.
- Compléments à base de millepertuis perforé: Ces compléments sont régulièrement utilisés pour les dépressions légères à modérées. Certaines études indiquent qu’ils permettent également de réduire des symptômes du SPM, tels que la dépression et l’anxiété. Cela nécessite toutefois des recherches supplémentaires.