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Pourquoi la disparition de la notice papier serait préjudiciable aux consommateurs

La Commission européenne envisage de supprimer la notice papier dans les emballages de médicaments et de la remplacer par une version numérique. Une mesure à laquelle Testachats s'oppose, tout comme d'autres associations de patients, de pharmaciens, de médecins ou encore de mutualités. Elle aura des répercussions néfastes sur les patients les plus vulnérables.

03 avril 2025
Une patiente lit la notice papier d'un médicament

L'utilisation unique d'une notice numérique pour les médicaments exclut beaucoup de patients

L'intérêt de la notice papier d'un médicament n'est pas à sous-estimer. Il s'agit d'une source d'informations cruciale et fiable pour les patients afin de les utiliser en toute sécurité. La transition vers une notice numérique (ePI) signifierait que ces informations ne seraient plus disponibles que via internet et/ou smartphone. Ce constat amène trois problèmes majeurs pour :

  • les personnes âgées ou en situation de handicap ;
  • les personnes à faible revenu ;
  • les personnes résidant dans des zones éloignées.

Selon le dernier Baromètre de l'Inclusion numérique réalisé en Belgique par les autorités compétentes, 5 % de la population belge n'a toujours pas accès à internet, et 16 % ne s'en sert pas. Dans les ménages à faible revenu, ce taux monte même à 21 %. Enfin, 40 % de la population belge est considérée comme vulnérable en matière de numérique.

L'imposition d'une notice numérique serait donc préjudiciable pour toutes ces personnes.

Les patients préfèrent les notices papier

En 2022, nous avions déjà mené une enquête auprès des Belges pour avoir leur avis sur la question. Il s'avérait qu'une seule personne sur 10 prenait la peine de chercher des informations sur des médicaments en ligne. Qui plus est, 8 personnes sur 10 avaient une préférence pour la notice papier et souhaitaient la conserver, et ce même si un QR-code avec les informations en ligne était présent sur l'emballage du médicament.

Ces chiffres montrent bien que le passage à une notice numérique ne permettrait pas de répondre aux besoins de tous les patients.

Des coûts supplémentaires pour les pharmaciens et les patients

Outre la problématique de l'accès à l'information, les organisations qui protestent contre cette proposition redoutent également des conséquences financières. Les coûts d'impression ou d'utilisation du réseau internet retomberaient sur les pharmaciens et les patients...

Nous considérons que les entreprises pharmaceutiques doivent assumer leur responsabilité sociétale. Aucune économie ne devrait être réalisée au détriment de l'accès aux informations sur les médicaments.

La notice numérique comme complément, pas comme remplacement

Il est clair que la notice numérique présente également des avantages. Elle offre par exemple une meilleure lisibilité aux personnes ayant des problèmes de vue, ou aux entreprises de les mettre plus rapidement à jour en cas de changements. Mais cette transition ne doit pas se faire en sacrifiant les droits des patients.

Avec les autres organisations, nous plaidons pour un modèle hybride : la notice numérique doit être un complément à la notice papier, et non son remplaçant. Et ce, à condition que des garanties soient données en matière de protection des données.

Notre demande aux pouvoirs publics : conservez la notice papier

Une demande urgente a été adressée au gouvernement fédéral et à son ministre de la Santé, Franck Vandenbroucke, de s'opposer fermement à la disparition de la notice papier. Cette demande a été cosignée par Testachats ainsi que 13 autres organisations, à savoir, APB, la Mutualité Chrétienne, les Mutualités Libres, Énéo, GBO, Gezinsbond, Kom op tegen Kanker, LUSS, OKRA, Solidaris, UNIA, la Vlaams Patiëntenplatform et Ophaco.

"Nous pensons que la notice papier obligatoire est cruciale pour une politique de santé inclusive qui prend en compte les besoins des patients et patientes vulnérables et moins aguerris au numérique ", peut-on y lire. Les organisations espèrent que leur appel sera entendu par le ministre de la Santé.

Existe-t-il de meilleures alternatives à vos médicaments ?

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