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Les pharmaciens se trompent souvent dans les préparations magistrales

25 janvier 2016
préparations magistrales

35 des 44 pharmaciens visités n'ont pas délivré la préparation magistrale comme il se doit. Un résultat décevant, d’autant que nous avions déjà soulevé le problème il y a cinq ans. Nous plaidions alors pour un meilleur suivi de la qualité et de la transparence des résultats des contrôles. Sans succès…

En dépit de la liste infinie de médicaments produits industriellement, les préparations magistrales jouent encore un rôle important, par exemple quand la dose ou la forme doivent être adaptées au patient ou encore quand le médicament en question n’est (temporairement) pas disponible. Les préparations magistrales concernent 5 ordonnances sur 100. Mais les exigences et les contrôles sont moins stricts que pour les médicaments industriels.

44 pharmaciens, une préparation

Il y a 5 ans, nous rendions visite à 40 pharmaciens. Seul un quart avait alors préparé les capsules de dexaméthasone de 0,5 mg demandées selon les règles de la pharmacopée européenne, le manuel officiel des pharmaciens. Fin de l’année passée, nous visitions de nouveau 44 pharmaciens. Le verdict est encore pire : seule une préparation sur cinq était totalement conforme.

  • Dans 7 préparations, les capsules ne contenaient pas la même quantité de poudre.
  • 5 pharmaciens n’ont pas mélangé suffisamment le principe actif avec l’excipient. 
  • 2 pharmaciens ont ajouté trop de principe actif.
  • Pas moins de 28 pharmaciens ont utilisé trop peu de principe actif, sous-dosant les capsules.
Seul aspect pour lequel nous notons un certain progrès : l’étiquette.

La loi de la lenteur

Avec le piètre rapport paru sur les pharmaciens en 2010, une enquête a été menée sur les causes de ce sous-dosage en cas de dilutions. Et c’est seulement maintenant, cinq ans plus tard, que l’Agence Fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) s’emploie à modifier le formulaire thérapeutique magistral (FTM) afin de résoudre ce problème. La date de son entrée en vigueur reste toutefois encore floue.

Nos exigences

  • Il faut élaborer des indicateurs de qualité pour évaluer et assurer le suivi de la qualité des préparations. 
  • Les résultats des contrôles de qualité doivent être rendus transparents.
  • Il faut une notice avec chaque préparation magistrale.
  • Il doit y avoir plus de possibilités de sous-traiter les préparations, afin que le patient reçoivent davantage de garanties sur la qualité de la préparation et que le pharmacien ne soit plus obligé d’investir dans l’appareillage et la formation.