Lavez vos vêtements neufs avant de les porter!

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Que s’est-il réellement passé au magasin Primark de Liège? A la mi-juin, RTL rapportait que des employés, souffrant d’éruptions cutanées et de brûlures, avaient dû quitter leur poste de travail. Sous couvert d’anonymat, des vendeurs de cette chaîne de vêtements à bas prix avaient confirmé les faits. La dermatologue du CHU de Liège interrogée avait expliqué avoir déjà soigné, en février, deux membres du personnel pour dermatite irritative intense. Et sur les réseaux sociaux, des clients avaient fait état de symptômes analogues.
Nous voulons faire la lumière
La direction de Primark avait affirmé vouloir procéder à une enquête interne approfondie. Depuis, silence radio. En tant qu’association de défense et de protection des consommateurs, nous ne pouvions en rester là. Un plan d’action a donc été mis en place. La première démarche consistait à interroger la direction. Malgré notre insistance, elle a refusé de répondre à nos questions. La deuxième, à nous rendre sur place pour interroger les employés du magasin. Visiblement drillés pour minimiser la situation, ils nous ont livré des versions contradictoires.
Analyse de vêtements
Notre troisième démarche visait à analyser quelques textiles provenant de l’enseigne liégeoise. Les problèmes de santé liés à la manutention et au port de vêtements neufs peuvent être causés par différents allergènes (formaldéhyde, colorants, fongicides, …). Dans ce cas, décision a été prise de tester la présence d’un de ces fongicides, le diméthylfumarate (DMFu).
Interdit en Europe, pas en Asie
Pourquoi celui-là ? Car il peut provoquer irritations et brûlures, même à de très petites concentrations. En 2008 déjà, le DFMu avait été mis en cause pour des allergies et eczémas graves causés par des fauteuils et chaussures fabriqués en Chine. Nous avions dénoncé les faits et le fongicide avait été interdit en Belgique, puis en Europe. Mais en Asie du Sud-Est, d’où provient la majeure partie des vêtements vendus à bas prix, il est encore pulvérisé dans les conteneurs de transport (ou incorporé dans des sachets dans les emballages) afin de prévenir la prolifération de moisissures.
Prévenir vaut mieux que guérir
Les résultats de nos tests sur les textiles en vente chez Primark se sont avérés négatifs. Mais nous n’avons analysé que vingt pièces, essentiellement des T-shirts provenant de Chine, Inde, Cambodge et Bengladesh. Et les allergies cutanées peuvent être provoquées par bien d’autres substances que le diméthylfumarate. Au-delà des incidents chez Primark, rappelons donc ce conseil valable pour toutes les enseignes de vêtements : veillez à laver tout textile neuf avant de le porter, surtout s’il provient d’un pays hors Europe.