Taxe bancaire : qui paiera réellement la facture ?
Le gouvernement prévoit d’augmenter la taxe bancaire dès 2026. Une mesure qui promet 150 millions d’euros supplémentaires pour l’État, mais qui suscite déjà une question essentielle : cette charge sera-t-elle tenue par les banques… ou glissera-t-elle, comme souvent, vers les consommateurs et les épargnants ?
Une taxe bancaire en hausse : comprendre la mesure
L’augmentation de la taxe bancaire s’inscrit dans le cadre de l’accord budgétaire visant à renforcer les finances publiques. Le secteur bancaire belge contribuerait ainsi davantage aux recettes de l’État.
Mais pour entrer en vigueur dès 2026, le texte doit encore être adopté, et le processus législatif pourrait retarder son application.
Une contribution modeste à l’échelle du secteur
Dans l’absolu, 150 millions supplémentaires restent une somme marginale pour un secteur qui génère plusieurs milliards de bénéfices par an. En effet, les banques belges, sont tout à fait à même d’absorber cette nouvelle taxe.
Une décision aux effets potentiellement plus larges
Néanmoins, cette mesure porte en elle des interrogations plus larges. Une taxe plus élevée peut inciter les banques à ajuster leur modèle économique : moins de crédits octroyés, frais bancaires plus élevés, ou une rémunération de l’épargne encore plus timide. Autant de leviers possibles et déjà observés par le passé.
Vers le haut de la pageBanques et consommateurs : quels impacts attendre ?
Pour Nicolas Claeys, expert financier chez Testachats, le danger ne se situe pas du côté de la solvabilité du secteur, mais bien dans les réactions commerciales possibles :
« Les banques ne peuvent pas répercuter directement la taxe sur leurs clients. Mais au final, c’est souvent l’épargnant ou l’emprunteur qui paie, à travers une baisse de rendement ou une hausse subtile des coûts. »
Même sans ligne tarifaire explicitement liée à la taxe, une marge réduite d’un côté peut être compensée ailleurs.
Une épargne déjà peu rémunérée
L’épargnant belge le sait : le rendement des comptes d’épargne reste particulièrement bas. Cette situation résulte à la fois de l’énorme volume des dépôts et de la politique des taux des banques.
Une nouvelle taxe, même modeste, risque de servir d’argument supplémentaire pour éviter toute hausse de la rémunération, voire pour justifier une stagnation durable.
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Vers le haut de la pageUn équilibre fragile entre intérêt public et protection du consommateur
Au cœur de cette mesure se joue un équilibre délicat. D’un côté, l’État renforce ses recettes grâce à un secteur solide. De l’autre, les consommateurs risquent de subir indirectement les effets de cette décision, malgré les dispositifs juridiques censés empêcher une répercussion directe.« La balance penche clairement en faveur de l’État et des actionnaires des banques, mais pas du côté de l’épargnant », conclut notre expert.
Les auditions à venir au Parlement, auxquelles Testachats participera, devront clarifier cet enjeu fondamental : comment financer l’action publique sans fragiliser, une nouvelle fois, le consommateur ? Vers le haut de la page
