Arnaques à l’investissement : ne vous laissez pas avoir !

600 000 euros ! C’est le montant que des escrocs particulièrement bien organisés ont réussi à subtiliser à l’un de nos membres candidat investisseur. Pour ce faire, ils ont sorti le grand jeu : approche de la victime par e-mail, usurpation de noms d’institutions reconnues et de personnes, faux compte d’épargne, demande de virements vers l’étranger, pressions, frais et taxes imaginaires pour récupérer son argent…
Les arnaques et fraudes à l’investissement ont toujours existé. Mais aujourd’hui, via le web et les réseaux sociaux, les possibilités offertes aux escrocs d’entrer en contact avec de potentielles victimes se sont multipliées.
Comment savoir si une offre de produits financiers ou de crédit est une arnaque ? Dans la seconde partie de ce dossier, nous listons une série de situations qui doivent vous mettre la puce à l’oreille :
- Proposition d’investissement non sollicitée
- Promesse de rendements (trop) élevés
- Offre de crédit (trop) alléchante
- Adresses et identités usurpées
- Pressions pour investir toujours plus
- Faits troublants
- Demande de virement sur un compte à l’étranger
- Produit d’investissement obscur
- Fausse publicité sur les réseaux sociaux
- Indemnité pour pouvoir récupérer votre argent
Infos et plaintes
Pour prévenir les ennuis, consultez aussi les mises en garde de l’Autorité des services et marchés financiers.
Si, malheureusement, vous avez été victime d’une arnaque financière, déposez plainte auprès des services de police. Parallèlement, faites-le savoir auprès du Point de contact.
En cas de doute ou de problème, vous pouvez aussi contacter la permanence placements de notre Service Conseils au 02 542 33 50.
Si vous êtes sollicité, vérifiez donc toujours l’identité et les coordonnées de votre interlocuteur. Contrôlez son nom, son numéro de téléphone, le siège social de la société… Soyez encore plus vigilant si cet interlocuteur est établi en dehors de l’Union européenne. Car dans ce cas, les recours seront très difficiles.
De manière générale, dites-vous bien que si c’est trop beau pour être vrai, c’est généralement faux. Un exemple ? Si l’on vous fait miroiter un taux d’intérêt de 3 ou 4 % pour un compte d’épargne, c’est l’arnaque assurée. En effet, en Belgique la plupart des comptes d’épargne offrent aujourd’hui un rendement de 0,11 % (taux de base et prime de fidélité cumulés), un seul offre un rendement de 1 %.
Dans le même registre, personne ne peut garantir un rendement ou la protection du capital lorsque de l’argent est investi en or, en métaux précieux, en cryptomonnaies... Le cours de ces produits est volatil et le risque d’y perdre une partie de vos économies bien réel. Dès lors, quand on vous promet un rendement garanti de 15 % pour un achat d’or, vous pouvez être sûr qu’il s’agit d’une escroquerie.
Pour en bénéficier, les escrocs vous demandent de verser un certain montant destiné à couvrir les frais administratifs, de dossier ou autres. Bien entendu, dès ce montant versé, ils disparaissent dans la nature. Sur les réseaux sociaux, méfiez-vous tout particulièrement des offres qui se retrouvent dans des groupes spécialisés, par exemple dans la vente de biens immobiliers ou d’objets de seconde main.
Les vrais prêteurs, eux, disposent de l’agrément nécessaire. La FSMA, l’Autorité des services et marchés financiers, publie leur liste, ainsi qu’un registre des intermédiaires en matière de crédit à la consommation.
Les escrocs profitent souvent de la notoriété d’institutions financières bien connues, y compris de votre propre banque. Le nom, le logo, le look du papier à lettre, des e-mails et des sites internet sont copiés. Parfois même, l’identité des employés est usurpée et utilisée pour rendre l’illusion plus concrète.
Apprenez à reconnaître les usurpations d’identité et les sociétés clonées. Ces dernières utilisent un nom de domaine ressemblant à celui de la vraie société, en ajoutant un tiret dans l’adresse ou en utilisant une autre extension (.com au lieu de .be par exemple). N’hésitez pas à vérifier le site web sur un moteur de recherche.
Le phishing bancaire relève du même mécanisme. Une soi-disant banque vous demande de cliquer sur un lien, pour un motif quelconque. Si vous le faites, vous êtes renvoyé vers un site qui ressemble à celui de votre banque mais qui est en fait cloné. Vous y effectuez des opérations et l’argent est envoyé vers un compte ouvert par les escrocs. Plus d’infos à ce sujet dans notre dossier phishing.
Quand vous confiez la gestion de vos avoirs à un professionnel, il n’est pas anormal qu’il vous contacte pour vous proposer des placements. Mais si quelqu’un le fait très régulièrement, qu’il vous laisse à peine le temps de réfléchir et vous presse d’effectuer toujours plus de placements, soyez sur vos gardes. Pour gagner la confiance de leur victime, il n’est pas rare que les escrocs proposent un premier investissement apparemment rentable pour, ensuite, accentuer la pression et les pousser à investir de plus en plus.
Si par exemple votre interlocuteur prétend représenter une société établie dans un certain pays, mais vous contacte via un numéro de téléphone d’un autre pays, cela doit vous alerter. Il en va de même si le site de la société est uniquement disponible dans une langue qui n’est pas la langue officielle du pays où la société prétend être établie.
Soyez sur vos gardes si votre interlocuteur vous demande de transférer de l’argent vers un compte bancaire ouvert dans un pays différent de celui où est situé son siège social, et en particulier si ces banques sont établies en Asie. Cela permet aux escrocs de brouiller les pistes et de rendre la récupération des montants déposés beaucoup plus difficile. En particulier, les demandes de transferts d’argent via Western Union doivent vous alerter. Avec ce type de transfert international d’argent comptant, , il n’est pas possible de tracer la personne qui a reçu l’argent et vous risquez de ne jamais retrouver les arnaqueurs.
N’investissez que dans des produits que vous comprenez. Demandez les explications et informations nécessaires. Laissez-vous toujours un délai de réflexion et profitez-en pour vérifier les informations qui vous ont été données.
Méfiez-vous des pubs sur les réseaux sociaux. Les posts sponsorisés sur Facebook et Instagram s’affichent en fonction de l’âge, du genre ou encore des centres d’intérêt et des pages consultées par le public ciblé. Ces pubs sont souvent accompagnées d’une image, d’une vidéo, d’un faux article de presse, ainsi que de faux commentaires et de likes générés automatiquement. Si vous cliquez sur des publicités vantant des investissements très rentables, vous risquez fort d’être contacté par un escroc.
Méfiez-vous si votre interlocuteur vous demande de payer une indemnité, une commission, une taxe ou des frais imprévus afin de pouvoir récupérer votre argent. C’est sans doute une escroquerie. L’arnaque va parfois encore plus loin : les escrocs peuvent se faire passer pour un cabinet spécialisé en recouvrement de sommes détournées. Ils prennent contact avec la personne dupée et lui proposent de l’aider à récupérer ses économies. Arrivée à ce stade, quand elle réalise avoir été flouée, la personne escroquée se retrouve dans une détresse énorme. Et parfois, elle paie à nouveau…