La majorité des jeunes déjà sur les réseaux sociaux avant 13 ans, selon une enquête de Testachats
La parole aux jeunes
Entre le 3 et le 9 juillet derniers, Testachats a sondé 646 jeunes sur leurs habitudes en ligne. Les résultats de cette enquête ont été pondérés en fonction de l’âge, du genre et de la région. Il en ressort que les jeunes passent en moyenne 3h06 par jour sur internet. Plus d’un jeune sur 5 (21%) y consacre quotidiennement plus de 4h. Alors que l’âge minimum pour accéder aux réseaux sociaux est en théorie de 13 ans, l’enquête montre que 56% d’entre eux sont déjà sur Instagram avant 13 ans, 47% sur Snapchat et 34% sur TikTok. La majorité des jeunes (54%) a déjà été confrontée à des risques concrets en ligne : se faire contacter par un inconnu, harcèlement, menace de partage de contenu intime ou encore exposition à des contenus violents ou sexuellement explicites non sollicités. L’utilisation de ces réseaux peut également avoir un impact sur la santé mentale des jeunes : 37% se déclarent anxieux s’ils ne reçoivent pas de notification pendant un certain temps, et 55% déclarent avoir perdu l’intérêt pour leur hobby parce qu’ils ne voulaient que jouer en ligne.
Interdire les réseaux ?
Sur base de ces constats, Testachats a organisé une table ronde le 13 novembre dernier en présence de la Ministre du Numérique, Vanessa Matz mais également de la Directrice générale de la Ligue des Familles (Madeleine Guyot), d’une représentante des entreprises du numérique (Gwenaëlle Mercier), d’un professeur de droit (Antoine Delforge) et d’une pédopsychiatre (Dr Sophie Maes). Une classe d’élèves de 4e secondaires était également présente afin réagir aux propos émis pendant cette table ronde.
Au centre du débat : faut-il interdire les réseaux sociaux en dessous d’un certain âge ? Pour la Ministre Matz, il convient de mettre en place des outils réellement efficaces de contrôle de l’âge, et de mettre les plateformes face à leurs responsabilités en utilisant le cadre règlementaire existant lorsque celles-ci ne protègent pas suffisamment les mineurs. Pour le secteur, on est désormais loin du « Far-West numérique », les plateformes étant aujourd’hui contraintes de respecter un nombre important de balises.’important serait surtout de doter les autorités des moyens suffisants pour faire respecter les règlementations existantes. La pédopsychiatre Dr Sophie Maes contredit cette déclaration et rappelle qu’entre 25 et 50% des jeunes de 13 à 25 ans souffrent de troubles anxieux ou dépressifs. Si les avis divergent sur les mesures exactes à prendre, ils convergent néanmoins sur la nécessité d’en faire plus pour protéger les jeunes. « Nous avons voulu participer à ce débat de société fondamental que constitue la protection des mineurs en ligne » explique Julie Frère, porte-parole de Testachats. « Nos résultats et la table ronde que nous avons organisée donnent la parole aux jeunes, qui sont les premiers concernés et qui doivent donc être au centre de cette discussion. Aucune mesure ne peut réellement fonctionner si elle ne prend pas en compte leur point de vue, et ne suscite pas leur adhésion » estime-t-elle.
Les jeunes sont demandeurs de mesures
Les jeunes aussi sont d’accord pour dire que les plateformes pourraient en faire plus : 92% d’entre eux considèrent (très) utile qu’elles floutent les contenus inappropriés en dessous d’un certain âge ou qu’elles mettent en place des canaux d’assistance dédiés pour signaler et se plaindre de certains contenus. 88% d’entre eux jugent également que les applications devraient avoir des paramètres par défaut spécifiques pour les comptes des mineurs, comme la désactivation des notifications, de la lecture automatique et du défilement infini par défaut, ainsi que la limitation des messages de personnes qu'ils ne connaissent pas.
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