Comment louer une voiture pour les vacances sans mesaventures?

Introduction
Les cas vécus ne manquent pas et vous êtes un certain nombre à nous transmettre vos « mésaventures » vécues lors de la location d’une voiture en vacances. Vous êtes parfois confrontés à des énormités. Comme cette clause incroyable pour une assurance, qui précisait qu’elle : " ne couvre pas les dommages causés aux pneus, roues, enjoliveurs, rétroviseurs(...), les serrures, la batterie, le moteur, le bas de caisse, l’intérieur du véhicule, l’embrayage (...), les dommages au carter d’huile, catalyseur, radiateur...". Que couvre-t-elle encore dans ce cas ? Et il en est d’autres concernant des listes de suppléments incroyables !
Notre dernière enquête sur les pratiques du secteur est assez claire en la matière : louer une voiture pour les vacances nécessite un brin de préparation, une comparaison attentive des polices et – sur place – un contrôle minutieux de tout ce qui pourrait entraîner des suppléments et faire grimper la note ! Voici les réponses à vos questions les plus fréquentes.
- Vaut-il mieux réserver par internet ou sur place ?
- Quelles sont les clauses de base du contrat à vérifier ?
- Quelle(s) assurance(s) dois-je ou ai-je intérêt à souscrire ?
- Et pour le carburant, que vaut-il mieux choisir ?
- Que faut-il vérifier avant de prendre le véhicule en charge ?
- Que faut-il vérifier au moment de rendre le véhicule ?
- Comment réagir en cas de litige ?
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Un litige avec un loueur à l'étranger ?
Le Centre européen des Consommateurs (CEC) peut vous soutenir dans vos démarches dans les pays de l'Union européenne.
Réserver le véhicule à l’avance via internet est facile
Vous avez le temps de lire les conditions à l’aise (il y a d’ailleurs plus de chance qu’elles soient disponibles en français), vous pouvez comparer les offres de plusieurs loueurs de chez vous, et la voiture vous attendra à votre arrivée en vacances. Vous ne perdrez donc pas de temps sur place. Par contre, si vous modifiez ou annulez après coup la réservation - par exemple parce que le vol qui doit vous acheminer sur place est annulé ou fort retardé - vous risquez de perdre de l’argent. Certains contrats précisent en effet que les jours de location non utilisés ne sont pas remboursés.
Louer sur place permet de mieux vous adapter aux circonstances (météo, notamment)
Et, peut-être, de dénicher un loueur local moins cher. Mais vous risquez davantage d’acheter un chat dans un sac, en particulier si les conditions générales ne sont disponibles que dans la langue du cru. Et pensez-vous avoir le courage de lire 5 ou 6 pages de contrat sur votre lieu de vacances ?
Les données relatives à la voiture et au(x) conducteur(s)
Vérifiez bien avant de partir si votre permis de conduire belge suffit là où vous vous rendez. Certains pays hors UE exigent un permis international. Vous l’obtiendrez très facilement auprès de votre commune, en vous munissant d’une photo d’identité et de votre permis belge. Mais prenez-vous-y à temps !
Beaucoup de loueurs fixent par ailleurs un âge minimum pour le conducteur : 21 ans, souvent, mais parfois 25 ou même 26 ans. Et, parfois, il faut détenir le permis de conduire depuis un certain temps : un an, par exemple.
À l’inverse, d’autres prévoient également un âge maximum. Et dans ce cas, la limite n’est pas très élevée : 70, 69 voire 65 ans ! À vérifier donc.
Le kilométrage du véhicule et le nombre de kilomètres autorisés
Notez bien entendu le kilométrage du véhicule au moment où vous en prenez possession (et faites-en une photo) et assurez-vous que le nombre de kilomètres autorisés couvre les déplacements que vous avez prévus.
À noter également que tous les loueurs ne permettent pas le passage d’une frontière ou alors parfois moyennant un supplément. Or, si votre lieu de résidence est frontalier, vous serez peut-être tenté de passer de l’autre côté.
La période de location, le lieu et l’heure de retrait et de reprise du véhicule
Vérifiez bien les dates de début et de fin de la location, ainsi que les modalités de restitution du véhicule.
Si vous prévoyez un circuit, sachez que tous les loueurs ne permettent pas la restitution à un autre endroit que celui où vous avez pris la voiture en charge. Ou alors, là aussi moyennant un supplément.
Le prix de la location, le moyen de paiement et le montant de la caution
Le prix de la location doit être clair et précis.
Quant au moyen de payement, en général, les loueurs exigent que le conducteur principal dispose d’une carte de crédit à son nom. Un jeune qui part en vacances avec des copains ne peut donc pas se présenter avec la carte de crédit d’un de ses parents, par exemple.
Et le solde disponible sur cette carte doit être suffisant. Les loueurs bloquent en général un certain montant à titre de caution. Demandez quel sera ce montant et vérifiez qu’il vous restera suffisamment de réserve pour vos autres dépenses (achats, hôtels...). Au besoin, vous pouvez demander – avant le voyage – à votre banque d’augmenter temporairement votre plafond d’utilisation.
Attention, les cartes de crédit prépayées ne sont en général pas acceptées à titre de caution, même si elles portent le logo Visa ou MasterCard. Il faut une vraie carte de crédit.
Les suppléments
L’imagination en ce domaine semble sans limites.
Voici quelques-uns des suppléments qui nous ont déjà été signalés. Suppléments : pour toute prise en charge en dehors des heures d’ouverture de l’agence, pour restitution du véhicule dans une autre agence, pour un conducteur de moins de 25 ans, pour un conducteur additionnel ou pour un siège enfant, pour des frais administratifs (en plus de la franchise) en cas de sinistre, pour des frais en cas de contravention (en plus de l’amende, bien sûr), etc. Ne vous étonnez donc pas si l’on vous compte aussi un supplément pour des accessoires tels qu’un GPS, des chaînes neige ou des barres de toit ! Vérifiez donc bien le contrat avant de marquer votre accord. Ces suppléments peuvent largement alourdir la note finale.
Une seule assurance est réellement obligatoire: la TPL (Third Party Liability) / RC. Équivalente à la RC, elle couvre les dommages aux tiers. Elle est le plus souvent incluse d’office dans le tarif de la location, vous ne devez donc pas la souscrire séparément. Les autres polices sont optionnelles.
Les dénominations de ces assurances, souvent en anglais, ne correspondent pas aux appellations utilisées en Belgique. Voici celles qui pourraient vous être les plus utiles, avec leurs dénominations les plus courantes :
- Incontournable : la CDW (Collision Damage Waiver) / all risk. C’est l’équivalent de l’omnium. Elle couvre les dommages au véhicule par votre faute ainsi que le vol de la voiture. Elle est généralement assortie d’une franchise. La Super CDW, elle, propose la même chose, mais sans franchise.
- Conseillée si le plafond prévu dans la RC ne vous suffit pas : l’ALI (Additional Liability Insurance) / LIS (Liability Insurance Supplement). Elle augmente le plafond d’intervention de la RC.
- À voir : la PAI (Personal Accident Insurance). Elle couvre les dommages corporels des passagers et du conducteur ainsi que leurs conséquences financières (frais médicaux, frais de voyage supplémentaires...). Mais elle risque de faire double emploi avec votre éventuelle assistance voyage ou une autre police individuelle accidents. Vérifiez donc vos contrats au préalable.
- Facultatives : à vous de voir également si vous voulez aussi une assurance bris de vitres, bagages, dommages corporels du conducteur, etc. Dans ce cas, voyez la LDW (Loss Damage Waiver) contre le vol et le vandalisme. La PEP (Personal Effects Protection) / PEC (Personal Effects Coverage) pour couvrir vos bagages, la TP (Theft Protection) / TDP (Theft and Damage Protection) / TW (Theft Waiver) , contre le vol ou encore la WDW (Windshield Damage Waiver) qui couvre le bris de vitre.
Bon à savoir, la plupart de ces assurances sont avec franchises, mais sont proposées en version « super », sans franchise, plus chère. Certains loueurs n’hésiteront pas à faire pression pour que vous preniez cette formule « Super ». D’autres ne mettent pas vraiment de pression pour que vous preniez telle ou telle assurance, mais, si vous ne le faites pas, ils bloquent une caution plus élevée sur votre carte de crédit.
Quoi qu’il en soit, quelles que soient les polices que vous envisagez de souscrire, lisez attentivement les clauses du contrat, en particulier la liste des exclusions.
Il semble que les loueurs soient plus enclins à traquer la moindre griffe ou bosse lorsque vous rendez le véhicule que lorsque vous venez le chercher... Un grand classique en tout cas est de vous facturer des petites griffes que vous n’aviez pas remarquées lors de la prise du véhicule ou des dégâts que vous êtes certain de ne pas avoir occasionnés. Et, comme par hasard, cette facturation vient souvent a posteriori, via le relevé de la carte de crédit, lorsque vous êtes rentré au pays et qu’il est plus difficile de contester.
Il est donc essentiel, lorsque vous allez chercher le véhicule, de l’examiner sous toutes les coutures, en présence du loueur.
Notez ou faites noter les moindres griffes et coups sur le formulaire joint au contrat. Idéalement, faites des photos – avec indication de date – de tous les défauts et/ou une vidéo. Vous diminuerez ainsi le risque d’être rendu responsable de dégâts fictifs ou préexistants.
À vérifier
- Tous les défauts observables
- Y a-t-il des griffes ou des coups ?
- Les papiers sont-ils en ordre ?
- Phares, freins, clignotants, vitres électriques, senseurs de parking, klaxon, sont-ils en ordre ?
- Y a-t-il une trousse de secours, un triangle, un extincteur, un gilet fluo ?
- La roue de secours est-elle bien en place ?
- Dans quel état sont les pneus ?
À la fin du séjour, prévoyez suffisamment de temps pour pouvoir procéder à un nouvel examen contradictoire du véhicule et, là aussi, prenez-en des photos datées. Lisez bien chaque document avant de le signer, et biffez les lignes non complétées des rubriques "Dégâts".
Si le préposé vous dit qu’il n’est pas nécessaire de faire à vous deux le tour de la voiture, insistez pour effectuer malgré tout cet examen avec lui; il n’y aura ainsi pas de contestation ultérieure possible.
Mieux vaut…
- Rentrer le véhicule pendant les heures d’ouverture de l’agence pour pouvoir faire l’inspection avec l’agent.
- Demander une copie du formulaire de réception de la voiture.
- Vérifier avec le loueur s’il y a des dégâts et lui faire signer le formulaire ad hoc.
- Faire des photos, y compris de la jauge de carburant.
- Ne signer aucun document avec lequel vous n’êtes pas d’accord.
Il n’est malheureusement pas toujours possible de ramener la voiture pendant les heures d’ouverture de l’agence; il y a d’ailleurs généralement une boîte aux lettres prévue pour glisser les clés. Vous restez alors responsable de la voiture jusqu’à ce qu’elle puisse être contrôlée par le loueur. Cela n’est pas sans risque, en particulier si le parking n’est pas clos ou surveillé. Le cas échéant, il est donc particulièrement conseillé de mitrailler (de photos...) le véhicule sous tous ses angles.
Il existe principalement deux formules pour le carburant.
La politique "full-full" : vous recevez la voiture avec un plein et vous devez la rendre avec le réservoir plein. Faute de quoi, le loueur vous facturera l’essence manquante au prix fort. C’est celle que nous conseillons dans tous les cas.
La formule "full-empty" : vous recevez le véhicule plein et vous le rendez à sec, ou en tout cas sans vous soucier de faire l’appoint. La formule n’est guère intéressante : s’il reste du carburant dans le réservoir, on ne vous le paiera qu’à un prix inférieur à celui de la pompe. Par contre, le loueur vous facturera un coût de service pour faire le plein et ce plein vous coûtera plus cher que si vous le faisiez vous-même. Vous y perdez doublement.
En prévention
- Après le voyage, conservez le contrat et tous les documents relatifs à la location.
- Contrôlez régulièrement votre décompte de carte de crédit, pour vérifier si le loueur ne vous facture pas des frais inclus.
En cas de litige
Si vous êtes confronté à l’un ou l’autre problème, par exemple si vous constatez dans vos relevés de carte de crédit que le loueur vous a compté des frais indus :
- Écrivez-lui avant tout pour contester ces frais. Joignez tous les éléments dont vous disposez pour étayer vos arguments, comme des photos attestant du bon état du véhicule. Si vous aviez réservé via un courtier ou un site, informez-le également de votre démarche.
Si le loueur ne se range pas à vos arguments, vous pouvez porter le litige devant l’une ou l’autre des instances suivantes, selon le cas :
- S’il s’agit d’une compagnie de location étrangère, mais de l’Union européenne – peu importe le pays où vous avez utilisé effectivement la voiture.
Contactez le Centre Européen des Consommateurs (www.cecbelgique.be). Il pourra intervenir pour vous auprès du loueur. - Pour une location en Europe (hors Belgique) auprès de Avis, Alamo, Budget, Europcar, Hertz, National Car Rental, Sixt, Firefly ou Enterprise rent-a-car.
Contactez le European Rental Conciliation Service (www.ecrcs.eu). Il s’agit d’un système de traitement des plaintes mis sur pied par les compagnies en question dans le cadre du code de conduite qu’elles ont adopté conjointement. - Si la location de voiture fait partie d’un voyage à forfait (donc aussi avec hôtel et/ou vol, excursions...)
la Commission de Litiges Voyages (www.clv-gr.be). Vous devez toutefois avoir d’abord tenté de solutionner le problème via le tour-opérateur auprès de qui vous avez réservé le voyage.
Et, dans tous les cas, vous pouvez contester le prélèvement du montant litigieux en contactant l’émetteur de votre carte de crédit : www.macarte.be (si votre carte est une Visa ou une MasterCard), en attendant que le fond du litige soit solutionné.