Testachats observe encore trop d’obstacles pour les panneaux plug-and-play : « Pourquoi est-ce si compliqué en Belgique ? »

Panneaux solaire plug-and-play : homologués ou non ?
Les panneaux solaires « plug-and-play » sont des panneaux solaires qu'il suffit de brancher dans une prise électrique pour les faire fonctionner. Ils sont interdits aujourd’hui, mais seront autorisés dès demain. Pratiques pour les locataires ou celles et ceux qui habitent dans un appartement, ils permettent d’accéder facilement à l'énergie solaire. Ces panneaux sont relativement simples à installer : il suffit d’installer un ou deux panneaux, et les coûts d’installation sont faibles.
Attention, seuls les panneaux solaires homologués par Synergrid, la Fédération des gestionnaires de réseaux de gaz et d’électricité, pourront être utilisés, car ils sont considérés comme sûrs. Testachats estime toutefois que cette liste est actuellement incompréhensible pour les consommateur.ices : ce n'est pas la marque du panneau solaire qui y figure, mais bien celle de l'onduleur ! Cela signifie qu'avant même d’acheter ses panneaux, il faut vérifier quel onduleur est y relié.
Pourtant, cette information n'est pas toujours facile à trouver. Le mois dernier, par exemple, Hubo lançait une grande promotion avec des panneaux solaires plug-and-play, qui ont tous été vendus depuis. Mais la marque de l'onduleur n'étant pas mentionnée, il n'était pas possible de vérifier si ces modèles étaient bien homologués. « Nous rappelons notre demande de mise en place d’un label, qui indiquerait si un appareil est homologué ou non », explique Julie Frère, porte-parole de Testachats. « Ce label pourrait être apposé sur l'emballage ou sur le site web où l'appareil est vendu. Ce serait beaucoup plus facile pour les consommateur.ices », ajoute-t-elle.
En attendant, les bricoleur.ses ayant quelques notions en électricité peuvent essayer de se débrouiller seul.es, en achetant séparément un onduleur et un panneau homologués, puis en les installant eux-mêmes ou elles-même. Mais dans ce cas, on ne peut plus vraiment parler de « plug-and-play »...
Batterie plug-and-play : uniquement avec un capteur EnFluRi
Les batteries plug-and-play offrent, théoriquement, une bonne solution pour ceux et celles qui possèdent déjà des panneaux solaires mais qui n'ont pas encore installé de batterie domestique. Ces dernières ne sont pas vraiment rentables à l'heure actuelle : les coûts d'installation sont élevés et les bénéfices sont trop faibles pour les compenser. Les batteries « plug-and-play » permettent d’atténuer ce problème : les coûts d'installation étant quasi inexistants, seul le coût de la batterie doit être amorti.
Mais à nouveau, les consommateur.ices se heurtent aujourd'hui à un obstacle : quiconque souhaite brancher une telle batterie doit d'abord faire installer un composant supplémentaire, appelé le capteur EnFluRi, par un électricien dans son tableau électrique. C'est le fabricant néerlandais HomeWizard qui a tiré la sonnette d'alarme. Ses batteries plug-and-play fonctionnent avec un dongle, que l'on branche sur le port P1 du compteur numérique, et peuvent être utilisées aux Pays-Bas sans installation supplémentaire. Cette méthode, bien plus facile, n'est pas autorisée en Belgique.
« Nous nous demandons sincèrement pourquoi la Belgique complique autant les choses », déclare Julie Frère, porte-parole de Testachats. « Les batteries plug-and-play sont l'outil idéal pour permettre aux consommateur.ices d'augmenter leur autoconsommation de manière abordable, de mieux gérer leur électricité et de réduire la pression sur le réseau. Techniquement, il devrait être possible d'utiliser ces batteries sans installer de composant supplémentaire dans le tableau électrique, comme le prouvent les pays voisins. La Belgique ne devrait pas être à la traîne dans l'évolution vers une consommation électrique plus durable. C'est pourquoi nous demandons au ministre fédéral de l'énergie, M. Bihet, de lever ces obstacles », conclut-elle.
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